Chapitre 13 Entraînement

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Je regardais, éberluée, des espèces de gros piafs bourdonnants en sortir. L'aura qu'ils dégageaient m'indiquait qu'ils étaient des fléaux, bien que pas très menaçants contrairement aux deux de l'avant veille. Cependant, je me rappelais parfaitement la théorie de Gojo, comme quoi mon pouvoir se déclenchait lorsque j'étais en contact avec un fléau. La peur de reperdre tout contrôle me tordit les tripes et je tournais le dos pour fuir ces trucs volants. Et la course poursuite la plus ÉCLATÉE de l'histoire commença.

Je ne connaissais pas la forêt et je me mis à courir sous les arbres, bien moins vite que je ne l'espérais, car je n'avais pas encore totalement récupéré. Je slalomais entre les troncs, suivie par un bourdonnement incessant et j'avais la terrible impression d'être une tranche de melon en plein été, attaquée par une horde de guêpes affamées. Pour le coup, la horde n'était pas trop nombreuse et ces petits fléaux n'étaient pas très rapides. Juste incroyablement bruyants et quelque peu patauds. Gojo avait étonnamment bien choisi mes adversaires, ils étaient clairement à mon niveau de combativité, c'est à dire 0. La course poursuite s'arrêta soudainement car je me cassais la gueule, la cheville prise dans une racine, comme dans ces films d'horreur nuls où la jeune fille tombe comme une merde, laissant le temps au tueur de la charcuter. Sauf que j'allais être dévorée vivante par une horde d'abeilles de la taille d'un cochon d'Inde, et laides en plus de ça. Elles avaient des espèces de visages humains jaunâtres et malsains, et des corps rabougris que leurs ailes peinaient à supporter. Ça bourdonnait furieusement comme un dil... téléphone en mode vibreur, de manière agaçante, au dessus de ma tête. Le gang de guêpes obèses stationnait au dessus de mon corps, encore une fois prostré, tandis que je me tenais la cheville, attendant que la douleur passe et que ma dignité revienne. Gojo m'observait depuis ma fuite, adossé contre un arbre, non loin de là. Il attendait que le pouvoir fuse hors de mon corps et que j'accomplisse à nouveau une œuvre de destruction massive.

"Pas cette fois" me murmurais je. J'avais pris la décision d'enterrer cette malédiction au plus profond de mon cœur et de ne plus jamais y recourir, même au risque d'en mourir. Ma vie n'avais pas assez de sens pour que je mette les autres en danger pour ce pouvoir, et je ne me sentais pas capable de surmonter la culpabilité qui y était liée. Je m'en voulais d'être faible, d'avoir causé la mort de personnes, et je ne me pardonnais pas d'avoir apprécié l'ivresse momentanée résultante de son utilisation. Donc, non. Je ne l'utiliserai plus, un point c'est tout.
Je restais donc en PLS, dans l'herbe humide, surveillée par une flopée de frelons maudits. Je me concentrais sur la sensation dans ma poitrine, terrifiée à l'idée de ressentir à nouveau l'explosion caractéristique de son déploiement, mais rien, si ce n'est une vague impression d'angoisse. Je sentais la présence d'énergie maudite mais ils n'étaient pas assez menaçants pour que ça se déclenche. J'étais à moitié soulagée. La théorie de Gojo était fausse après tout, la peur primale de mourir était une condition nécessaire à son activation. Ça, et un fléau. Il me suffisait donc d'éviter tout problème de ce genre à l'avenir non ? Je n'avais plus qu'à rester cloîtrée chez moi ? Ça me paraissait être un bon deal !
Gojo s'était rapproché pendant mon débat intérieur. Il attrapa un des trucs volants et l'explosa d'une pichenette. Les autres s'éparpillèrent aussitôt, et nous restâmes seuls, dans une forêt redevenue silencieuse.

- T'es vraiment nulle pour te défendre, tu le sais ?

- Sans déconner... Je me relevais en m'époussetant.

Gojo enleva une poussière imaginaire de son épaule puis se tourna vers moi.

- Bon. Puisque tu t'es enfuie, je veux que tu ailles les capturer. Tu es censée les détruire, pas courir n'importe comment et te rouler en boule à la moindre contrariété..

- Non.. je vois pas comment je pourrais les rattraper et je ne veux plus être en contact avec un fléau de ma vie.

- Si tu ne veux pas revivre ton premier type d'entraînement, tu vas faire ce que je te demande. À moins que tu aies à nouveau envie de voler ?

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now