chapitre 25 Entraînement

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Ma discussion avec Gojo m'avait laissée perplexe, car je m'attendais à une plus grande contradiction de sa part face à ma décision. Il n'avait pas abandonné l'idée de me former au combat ceci dit, malgré mon insistance à rester en dehors de ça. Je laissais courir cependant, soulagée de ne pas être réprimandée plus que cela. Il ne m'avait rien dit sur ma nouvelle fonction à l'infirmerie, donc je supposais qu'il ne s'y opposait pas et que je pouvais continuer mon travail sur le long terme.

Ce que je fis le lendemain, cette fois bien décidée à essayer de modifier mon propre corps. J'avais presque fini de le passer en revue, et j'en avais une belle carte mentale maintenant. Il était temps de vérifier si j'étais capable de bouger les petits éléments le composant sans risquer ma vie et par extension celle des autres. Je choisis donc de travailler sur mon auriculaire gauche, car si jamais je me loupais, je pouvais me permettre de le perdre sans trop de préjudice.

Je concentrais mon pouvoir dans mon doigt pour le percevoir dans son entièreté. Je distinguais ainsi la pulpe de mon auriculaire, la dureté de la kératine de mon ongle et les pulsations de mon sang à travers les fins vaisseaux sanguins irriguant l'ensemble. Je ne pus m'empêcher d'être à nouveau émerveillée face au nombre de récepteurs sensoriels contenus dans cette si petite surface de peau, nos doigts étant des merveilles de précision pour ressentir les moindres accrocs sur les objets. Bref, concentration. Je commençais par appliquer mon énergie sur mes globules rouges, étant donné que c'était la première chose que j'avais appris à maîtriser. Je les empoignais pour les concentrer au bout de mon doigt, ce qui eu pour conséquence de le rendre rouge et chaud, puis les dispersais, ce qui le fit blanchir et refroidir. J'alternais les aller retour, mon doigt rougissant et palissant, afin de bien prendre en main cette fonction. Bien, ça, je maîtrisais. Maintenant, je me concentrais sur les parois des vaisseaux, bougeant légèrement les cellules les composant. J'éclatais un vaisseau brusquement, malgré mes précautions. C'était plus compliqué que de bouger un amas de globules dans un liquide. Je continuais un moment, jusqu'à pouvoir contracter et dilater ces vaisseaux facilement en manipulant leurs cellules. Une bonne heure était passée et je m'octroyais une petite pause pour souffler, car bien que peu gourmand en énergie, cela demandait une concentration folle et j'étais fatiguée.

Je repris mes expérimentations en observant les muscles et ce qui les faisait bouger. Sans mouvoir mon doigt, j'activais les cellules responsables du mouvement et il se mit à tressauter. Je touchais ensuite mes nerfs, précautionneusement, et les observais, sans rien faire de plus. Ce travail là attendrait, car trop complexe pour moi pour l'instant. Enfin, je me concentrais sur les couches de cellules qui composaient ma peau, détruisant un poil pour tester. Cela fonctionnait bien, j'allais pouvoir m'épiler facilement et sans douleur maintenant ! Enfin, si j'en avais envie, j'avais d'autres préoccupations en tête avant de m'occuper de mon apparence, d'ailleurs mes poils de jambes étaient plus longs que ceux sur mon crâne maintenant que j'y pensais.

Je fixais mon attention sur mes cellules de peau, essayant de les échanger de place pour voir si je pouvais les manipuler. En pleine modification, je sentis d'un coup une main se poser sur mon épaule et ma concentration s'éparpilla. Je sursautais fortement et mon pouvoir m'échappa : les cellules que je déplaçais légèrement s'écartèrent d'un coup et une large coupure se forma sur mon doigt. Ma surprise m'ayant fait perdre ma retenue, mon pouvoir creusa plus profondément que prévu, et le sang gicla.

Je me retournais pour engueuler de toutes mes forces la personne qui m'avait déconcentrée : c'était Nanami. Il se tenait un peu en retrait, les mains en l'air et me regardait avec un air surpris. Après un instant, je réalisais qu'il me voyait bien énervée et la main en sang, ce qui était une raison valable de réagir ainsi. Je me calmais aussitôt, contrairement à Gojo, j'étais sûre qu'il n'avait pas fait exprès, et je lâchais dans un soupir :

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now