Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 44 Enfin

La réaction de Nanami m'était incompréhensible, et je finis par simplement l'ignorer les jours suivants, encore trop agacée. Je savais bien que je n'avais pas le droit d'être en colère contre lui, mais je ne pouvais m'empêcher de ruminer : il avait tout fait pour que je ne participe pas à la bataille décisive qui se déroulerai d'ici quelques semaines pour une raison stupide. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui l'avait poussé à s'opposer à ma proposition logique : je n'avais même pas proposé de me battre, juste d'être un soutien et pourtant, il trouvait ça dangereux ? Au point de retourner l'opinion de tout le monde, et voilà comment je finissais enfermée au lycée à rabâcher mes cours et tenter de m'entraîner tout en me sachant inutile. Encore, s'il m'avait dit que c'était parce qu'il me trouvait trop instable, et qu'il n'était pas à l'aise de me savoir près de lui car il avait encore peur de moi, je l'aurais compris et accepté, mais non ?! Il m'avait dit que ce n'était pas ça, et n'avait pas plus élaboré.. J'étais totalement perdue, je ne le comprenais plus. J'espérais de tout cœur que rien de grave ne se passerait, même si une vilaine petite voix chuchotait " j'espère qu'ils se mordront les doigts de ne pas t'avoir emmenée". Je l'enterrais au fond de moi, j'avais assez de culpabilité pour ne pas m'en rajouter.

Les préparatifs en prévision du combat se déployaient et j'aidais du mieux que je le pouvais, ce qui n'était pas grand chose. Plus la veille de Noël approchait, et plus je stressais : j'allais me ronger les sangs tout le jour durant pour toutes les personnes parties se battre. Rester en arrière était douloureux, parce qu'on ne pouvait rien faire, à part attendre les mauvaises nouvelles et pleurer les morts. C'était aussi pour m'éviter ceci que je voulais venir, mais tant pis.

Le matin du 24 décembre arriva bien trop vite à mon goût, et je me réveillais avec un affreux pressentiment. Je m'habillais en tremblant, et descendis voir mes camarades en espérant que ça ne soit pas la dernière fois. Je n'avais jamais vécu de bataille, et ne voulais pas le revivre. Je croisais Nanami dans un couloir, prêt à partir. Je ne pouvais plus l'ignorer, pas s'il ne revenait pas, ou je le regretterais toute ma vie. Je mis de côté mon ressentiment pour lui parler.

- Bon courage pour .. euh la bataille. Reviens entier.

Il réajusta ses manches, puis me regarda.

- Ca devrait aller, nous sommes forts. Reste bien ici en attendant.

Il plissa ses yeux.

- Et n'essaie pas de te faufiler avec nous, ça n'en vaut pas la peine Molly !

Agacée, je rétorquai :

- Oui, j'ai compris ! Je vais rester ici, sage comme une image, pendant que vous vous ferez tous charcuter et que vous n'aurez personne pour vous soigner !

Il fronça les sourcils.

- Personne ne se fera charcuter, et Shoko sera là en renfort, donc ne t'inquiètes pas. Tu seras en sécurité et tout sera réglé d'ici ce soir. Ca ira, pour de vrai !

Son expression s'était adoucie en me disant cela. Il voulait vraiment me rassurer, mais ça ne suffisait pas. J'étais terrifiée à l'idée qu'il soit blessé ou pire. J'attrapai sa manche dans un élan soudain, et d'une voix un peu trop suppliante à mon goût, je lui demandais :

- S'il te plaît, si jamais tu es blessé ou qu'il y a quoi que ce soit, appelle moi ! Je viendrai t'aider et te soigner ! Je sais bien que je ne suis pas la plus douée ou que je prendrai des risques en venant, mais je ne supporte pas l'idée de te savoir en danger sans que je ne puisse rien y faire.

J'écrasai rapidement une larme d'émotion avant qu'elle ne coule sur ma joue, et ajoutai d'une voix tremblante :

- Juste pour ça, tu peux me faire confiance Nanami ! Appelle moi si tu es blessé ! Je m'en voudrais horriblement si tu meurs alors que j'aurais pu te sauver !