Chapitre 48

49 4 2
                                    

Gojo avait ouvert grand les bras pour repousser la porte afin de faire une entrée fracassante. Il souriait, ses yeux toujours bandés et s'approcha de nous en continuant à déblatérer.

- Je n'ai jamais vu ça, t'as de la famille chez les cafards pour être aussi résistante ?

Le soulagement de le voir en pleine forme retomba comme un soufflé. Toujours aussi saoulant, lui. 

- Merci, j'apprécie énormément la comparaison. Vraiment tu sais parler aux femmes..

Son sourire s'élargit.

- C'était un compliment. Tu as soit une chance insolente, soit un pouvoir incroyable pour survivre à ça ! Moi même, j'ai pris une balle dans la tête une fois et j'ai bien failli ne pas m'en sortir, alors trois ! Je suis impressionné !

- Moi aussi, même si j'aimerais savoir comment je me suis débrouillée.

- Tu n'as pas utilisé d'énergie positive ? La technique de Shoko ?

Celle ci intervint :

- Même si c'était le cas, ça n'explique pas pourquoi ça a pris deux jours et qu'elle avait l'air morte durant tout ce temps. Toi même, tu avais débloqué cette technique et tu t'étais soigné sur une heure tout au plus.

Il réfléchit à cette information.

- C'est bizarre, en effet. Pas d'autres changements particuliers ?

Je secouai la tête de droite à gauche.

- Pas que je sache. J'ai juste senti de la chaleur dans ma poitrine et j'étais dans le coma mais c'est tout. J'espère ne pas être possédée, j'ai assez à gérer.

Gojo fit la moue.

- Oui, il vaudrait mieux éviter qu'un être malfaisant récupère ta capacité à exploser des trucs.

Il releva son bandeau pour m'observer d'un œil bleu électrique.

- Je suis désolé de te dire ça, mais au moindre soupçon, je t'éliminerai immédiatement. Tu es entourée d'un peu trop de mystères maintenant pour que je ne te surveille pas. Ne fais pas de bêtises, Molly !

Une sueur froide empoissa mon dos nu, il était sérieux malgré le ton léger. Mon statut de future exorciste utile venait de basculer du côté "menace potentielle" pour lui. Le mystère autour de ma résurrection plombait ma bonne foi et j'étais plus que jamais sur la sellette. Je n'avais plus le droit à l'erreur, si l'accident avec Nanami se reproduisait, j'étais sûre de mourir. Je repensais soudainement à Geto qui m'avait prévenue qu'ils n'avaient pas ma sécurité à cœur et que je risquerais ma vie à rester avec eux. Il n'avait peut-être pas tort. Malgré tout, je comprenais aisément leur méfiance et ne pouvais pas leur en vouloir. J'aurais eu peur de moi même à leur place.

Gojo reprit son ton insouciant.

- Mais ça devrait aller pour l'instant, ne t'inquiètes pas ! Ça fait longtemps que tu es réveillée ?

- Quelques heures. J'ai dû sortir du coma en début d'après midi.

Je réexpliquai ce qu'il s'était passé quand Shoko se leva pour jeter son mégot avant de partir, après nous avoir salué car elle avait du travail. Elle avait déjà entendu mon histoire et ne voulait pas traîner plus que de raison. Une fois sortie, je fixais sa chaise vide en silence. Malgré les menaces, j'étais perturbée par autre chose.

- J'ai du mal à cerner Shoko. Autant toi, même si tu n'es pas transparent, j'arrive à peu près à saisir ce qui te touche, autant Shoko.. Je n'arrive jamais à savoir à quoi elle pense, ni si elle est triste ou joyeuse.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now