Chapitre 86

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Le téléphone se remit à sonner aussitôt, et je le repoussais loin de moi, agacée par le manque de tact. Bon, et un peu amusée, je devais l'avouer.. . Sa réaction disproportionnée était marrante, et me donnait la parfaite excuse pour l'embrouiller. J'aimais vraiment emmerder Gojo, et il me le rendait bien. J'avais l'impression d'avoir un nouveau membre dans ma famille, du style cousin un peu débile qui mange ses crottes de nez et fait des bombes à eau avec des capotes durant un mariage. J'avais très envie de faire des bombes à eau maintenant. Sur sa grosse touffe blanche.

L'écran du portable s'alluma pour révéler un sms disant " Décroche stp, c'est VRAIMENT important. Pardon". Les excuses étant surprenantes, je l'écoutais et le rappelais.

- Oui ?

- Molly ?

Levant les yeux au ciel, je soufflais.

- Bah oui, t'as crû que j'avais changé d'identité entre temps ?

- Nan, mais tu vas ptet finir par prendre le nom de Nanami, toi aussi ? OOOOHHH je vais avoir 2 Nanami pour le prix d'un, ça va être merveilleux ! J'ai si hâte !!!

Bouche bée, je ne su quoi répondre, perturbée par cette pensée qui ne m'était jamais venue à l'esprit. Merde, me faire doubler par Gojo là dessus ??? J'étais censée être la romantique parmi eux pourtant ! Kento répondit à ma place.

- En temps et en heure. Pourquoi tu nous appelles ?

Gojo roucoula à l'autre bout de la ligne.

- "Nous" rhoooo, vous êtes trop mignooonns tous les deux, déjà à tout faire ensemble !

Kento baissa la voix, menaçant.

- Gojo... je vais me fâcher..

- Ouh, ouh, pardon, pardon ! J'y viens, j'y viens. Donc, Molly, je t'appelles parce que demain, mission ! Je t'emmène à une heure d'ici, un temple à exorciser ou un truc du genre. Prends bien de la crème solaire si tu comptes refaire un mini soleil ou autre !

Et il raccrocha avant de me dire le lieu de rendez-vous, ou l'heure.. bref, comme d'habitude, il était toujours inutile. Je lâchais un très gros soupir avant de m'étirer.

- Bon, c'est noté.

Kento leva un sourcil.

- Un mini soleil ? De la crème solaire ?

Je balayais ses questions d'un revers négligé.

- Laisse, ce n'est rien. Un truc qu'on développe en entraînement, mais j'ai dû arrêter car c'était trop.. visible, disons. Je ne pense pas l'utiliser de toute façon, je m'adapterais à la situation plutôt et réfléchirais en conséquence au lieu d'y aller comme une bourrine. Je ne suis pas Gojo, je te rappelle !

Il me serra dans ses bras en souriant.

- Je sais bien, je sais bien.. Je ne serais pas avec toi si c'était le cas ! Je préfère les cheveux bruns et les yeux sombres.

- Ca fait 90 % de la population japonaise du coup.. . Moi qui me croyait unique à tes yeux, je suis déçue !

Il m'embrassa pour me faire taire, et je finis par éclater de rire, alors qu'il s'excusait en murmurant les qualités qui me rendaient si.. inoubliables. Mourir et ressusciter faisaient partie du lot. Ainsi que savoir roter l'alphabet, à mon plus grand désespoir, moi qui pensais qu'il avait oublié cette soirée un peu trop alcoolisée où j'avais été beaucoup trop moi-même.

Nous continuâmes à nous papouiller en lisant les documents et en discutant, analysant les données et réfléchissant aux conséquences de celles-ci pour moi. Je n'avais toujours pas de preuve tangible reliant Jin à ces dossiers, puisque la seule information que nous avions à propos de l'intermédiaire provenait de tierces personnes pas franchement fiables. Nous étions d'accord sur le même point : il fallait retrouver cet homme, et vérifier qu'il transmettait bien mes infos à Jin, et non à quelqu'un d'autre. Je ne savais pas quelles places hiérarchiques ils avaient l'un l'autre : étaient-ils alliés ? L'un le chef de l'autre ? Dépendaient-ils d'un groupe mafieux spécialisé dans l'assassinat ? Quel serait le lien avec les exorcistes et les fléaux ? Des exorcistes renégats peut être ? Il y avait forcément un lien avec ma malédiction, j'avais passé en revue une vingtaine de noms apparaissant dans les fichiers généalogiques, et épluché les faire-part de décès pour voir s'il y avait corrélation. Certaines dates étaient troublantes, des femmes trop jeunes mourraient bien souvent lors d'accidents ou de suicides inexpliqués. Mais je n'avais rien de tangible à apporter à la police, et ce en mettant de côté la partie exorcisme, qui allait poser problème de toute manière. J'étais seule sur ce coup, car méfiante à propos de l'école et de ses dirigeants qui semblaient s'intéresser un peu trop à mon goût à mes fesses et à celles de mes ancêtres. Pour ainsi dire, j'étais dans la mouise.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant