Chapitre 29 Entraînement

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Maki m'attendait le lendemain, déterminée. J'étais mal réveillée, ayant passé la nuit à essayer d'ignorer la découverte de mes sentiments et j'étais peu encline à faire de l'exercice matinal. Je ronchonnais en la rejoignant sur le terrain de sport du lycée, où elle se mit à courir. Au bout de son troisième tour, elle s'arrêta et me demanda de la rejoindre.

Moi, courir ?

Jamais.

Nous courûmes donc, elle faisant 10 tours là où j'en faisais un seul, ahanant et crachant mes poumons, regrettant de ne pas fumer pour avoir une excuse d'être une si piètre coureuse. Sans adrénaline, mes pieds refusaient de se lever. J'étais en sueur et la respiration sifflante lorsque nous nous arrêtâmes. Maki semblait impressionnée par ma lenteur, et je sentis qu'elle regrettait son choix de partenaire. Elle commença à s'étirer, et m'aida à faire de même, découvrant aussi mon manque criant de souplesse. Du coin de l'œil, j'observais son expression se tendre. Enfin, vint le moment de l'entrainement au combat, et elle sortit deux couteaux en bois et m'en lança un. Je le loupais, et le ramassais. Ca commençait bien.

Maki se mit en position de combat, et je fléchis simplement les jambes, levant le couteau. Je n'essayais pas de reproduire sa position, ça ne servait à rien, je comptais donc sur mon "talent naturel" comme un élève la veille d'un examen qu'il n'a pas révisé. Le résultat fut sans appel : Maki me fonça dessus, et je n'eus pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que j'étais par terre, le couteau sous la gorge et ma jambe repliée contre son torse, son genou bloquant l'aine de mon autre jambe. Le combat avait duré 10 secondes. Elle se releva et m'aida à faire de même.

- Ahlala mon dos.. soupirais je en me dépoussiérant.

Son visage resta concentré, et je supposais qu'elle venait de réaliser à quel point j'étais novice, par rapport à elle. Je ne m'en étais jamais cachée ceci dit. C'était elle qui voulait se battre, pas moi, et c'était bien la première fois où l'on m'entrainait vraiment, pas uniquement dans un but de survie. Je me remis en position, décidée malgré tout à m'améliorer et à apprendre quelques techniques de combat. Je n'avais pas envie de rester à la ramasse et me plaindre de risquer ma vie si je ne faisais aucun effort.

L'entrainement dura assez longtemps, et j'en ressortis couverte de bleus, et pas vraiment meilleure. J'avais passé mon temps à tomber par terre et esquiver maladroitement ses coups, sans succès d'ailleurs. Il me faudrait beaucoup de temps avant d'arriver à un niveau correct, et ce n'était pas un simple cours avec Maki qui changerait grand chose. Je croisais Nanami avant de partir pour notre première mission ensemble, et il m'arrêta. Même changée et parée pour la mission, ma posture tendue me trahissait.

- Ca va aller ?

J'essayais de cacher les tremblements dus au stress, et lui fit un sourire assuré. Qui ne prit pas, j'étais mauvaise actrice.

- Ca ira. Il faut que je dépasse le traumatisme de toute manière. Allez, à la prochaine.

Je dégageai mon bras, et rejoignis Maki, priant pour notre survie à toutes les deux. Je n'étais pas encore bien rodée aux premiers secours, et risquais d'être inutile. J'avais vraiment peur de mourir. Je sentis le regard de Nanami sur mon dos tandis que l'on s'éloignait, et me rappelais ce qu'il m'avait dit. En fonction du résultat de la mission, je me déciderais peut être à accepter sa proposition de me donner des cours. Il serait peut être un professeur plus efficace que Maki, qui bien qu'excellente combattante, n'était pas encore rodée pour enseigner. Bon, elle avait 16 ans la pauvre, je ne pouvais pas lui en demander trop.

Heureusement pour moi, il n'y eut aucun problème. Le fléau était fort, certes, mais rien qui ne puisse lutter face à nous deux. Nous formions finalement une équipe efficace, je m'occupais de nous protéger des attaques, et laissais Maki s'approcher tranquillement jusqu'à porter le coup final. Nous nous débarrassâmes du fléau en un temps record, et je me plu à penser que ces missions seraient toutes vite réglées si l'on continuait ainsi.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant