Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 9

Il me restait du temps avant mon rdv donc je demandais à Nanami s'il pouvait me déposer en ville afin que j'aille récupérer une carte Sim. Il accepta et je pus faire ma requête auprès d'une très gentille dame, qui, inquiète vis à vis de mes bleus, me demanda si tout allait bien en me tendant un flyer pour femmes battues. Je la rassurais en le prenant, et repartis avec un téléphone totalement fonctionnel. 

Nous arrivâmes en avance devant mon appartement. Nanami sortit avec moi de la voiture et m'accompagna jusqu'à la porte. 

- Je peux attendre seule, ça ira. 

Il me regarda à travers ses lunettes de soleil moches. Il portait le même costume que la veille et une intuition bizarre me dit qu'il ne devait avoir que le même en plusieurs exemplaires. J'avais presque envie de lui offrir une nouvelle cravate afin d'éviter l'agression visuelle qu'était la sienne. Bon, après, je n'étais pas un modèle de mode donc qui étais je pour juger ? N'empêche que c'était moche. Point. 

Il me répondit cependant :

- Je reste pour vérifier l'appartement. La situation est trop anormale pour que je laisse ça au hasard. Je m'en irais après, une fois sûr que tout est ok. 

Bon, ça ne me dérangeait pas, je n'avais rien laissé trainer non ? J'essayais de me creuser la mémoire pour me rappeler le bordel dans mon appartement, et si mes culottes étaient toutes bien dans le panier à linge sale et non dispersées par terre. Je n'arrivais même pas à me souvenir si j'avais bien fait la vaisselle. Je commençais à stresser, je n'avais pas envie qu'il entre en fait. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais sale (même si c'était un peu vrai). 

Sur ces faits, mon propriétaire arriva. Après une explication succincte, il me remit les clés et jetant un coup d'œil à Nanami, me fit un sourire entendu. Je me retins de lever les yeux au ciel, ce n'était pas le moment.. J'ouvris la porte tandis qu'il s'en allait. 

Bon.

Ce n'était pas aussi terrible que je m'y attendais mais ce n'était pas nickel non plus. Ayant été surprise en plein milieu de ma semaine de travail, je n'avais pas passé l'aspirateur et il restait un peu de vaisselle à faire, car j'avais eu la flemme. Ce n'était pas le bordel globalement, et je respirais mieux. Il était bon de rentrer chez soi après de tels évènements. Nanami portait encore mes affaires et avant qu'il n'aille dans la salle de bain, dont j'étais encore moins sûre de la propreté, je lui pris des mains. 

- Voilà, merci, je m'en charge ! 

Et je filais m'en débarrasser dans la machine à laver. J'en profitais pour nettoyer vite fait au cas où une envie pressante le prendrait. Puis je le rejoignis dans ma pièce à vivre, et sortis deux tasses :

- Thé ? Je n'ai que ça.

A ma grande surprise, il accepta. J'avais demandé par politesse, et comme lui ne m'avait rien fait, ça ne me dérangeait pas trop qu'il reste encore un peu. Il voulait vérifier, donc autant être aimable jusqu'au bout, ce n'était pas moi qui était en tort dans cette histoire. Pendant que la bouilloire fonctionnait, je sortis des biscuits tout en surveillant la ronde que faisait Nanami dans la pièce. Il fronçait les sourcils.

- Quelque chose ne va pas ? demandais je, parce qu'il commençait à me stresser, à tourner en rond comme un lion en cage. Le thé sera bientôt prêt.

- Non, rien. Il me répondit sans paraître plus détendu. Ses épaules larges restaient tendues.

Nous nous assîmes sur ma petite table et je poussais l'assiette de biscuits vers lui. Toujours nourrir les invités, précepte familial. En plus, il m'avait apporté à manger durant mon séjour, je pouvais bien lui rendre la pareille. Il ne se servit pas, et le silence s'installa entre nous, pesamment. Je me sentais gênée, et il n'avait pas l'air à l'aise non plus. La situation était inconfortable. Je sirotais mon thé bruyamment, espérant une réaction afin de diminuer la tension, mais il ne réagit pas. Dommage, parfois il suffisait que je fasse un peu l'idiote pour détendre l'atmosphère mais il semblait trop sérieux pour se moquer de moi gentiment.