Chapitre 58

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Après un long moment, je me calmais enfin et posais ma tête en arrière sur son épaule. Mon dos reposait contre son torse et il me tenait dans ses bras, et nous étions tous deux assis sur le canapé confortablement. Je pris une grande inspiration avant de rigoler un peu.

- Désolé, encore une fois je passe mon temps à chialer quand je suis avec toi. Je ne comprends toujours pas comment t'as pu tomber amoureux de moi alors que tu me vois systématiquement sous mon pire jour.

Nanami pencha sa tête pour la coller à la mienne et frotta doucement le bout de son nez contre ma joue.

- Je ne sais pas à quel moment exact c'est arrivé, mais je sais à quel moment je l'ai réalisé.

Mes yeux se tournèrent vers lui, malgré la position qui me rendait difficile le fait de le regarder.

- Ah oui ? C'était quand ?

- Tu te souviens quand tu es venue la première fois, pour m'apprendre à faire du pain ? Tu as craqué mentalement et on s'est retrouvés là, sur ce même canapé.

Je fronçai les sourcils, je m'en souvenais parfaitement bien et j'étais agacée de voir que je n'avais toujours pas avancé. Merde, j'en étais toujours au même point, à chialer et me morfondre, c'était pas possible ??! Il fallait que je fasse quelque chose pour aller mieux là ! Il y avait urgence !

- Oui, je m'en souviens.

Sa main quitta ma hanche pour venir me caresser la joue très lentement, alors qu'il me fixait dans les yeux.

- Tu m'as fait la même chose. Je devais avoir de la farine ou autre, et tu m'as caressé la joue si tendrement que je me suis senti bizarre. J'avais l'impression d'avoir une bulle d'air chaud qui grandissait à l'intérieur de mon ventre et je n'ai pas osé te dire de continuer. Je.. c'est à ce moment là que j'ai senti que tu avais un impact sur moi bien plus fort que je ne le pensais.

Il rompit le contact, et posa sa tête contre mon épaule.

- J'ai passé le reste de la soirée à essayer de comprendre quelles étaient ces émotions et à m'engueuler, parce que je refusais de tomber amoureux. En plus tu n'allais pas bien du tout, et je ne voulais pas t'oppresser avec mes sentiments. En fait, je pense qu'ils se sont développés peu à peu, à force de s'entraîner ensemble mais c'est à ce moment là que j'ai senti le point de bascule.

Je posais ma main sur la sienne pour la serrer, car le toucher me rassurait. Il entrelaça ses doigts avec les miens.

- Je crois aussi que c'est parce que tu étais la première personne à me toucher depuis longtemps. Je ne suis pas tactile, encore moins avec mes amis, contrairement à ce collant de Gojo, pourtant je me suis surpris plusieurs fois à t'enlacer pour te consoler. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, ce n'était pas dans mes habitudes.. . Je ne pouvais pas te laisser ainsi, toute perdue et tremblante, alors que toute ta vie s'écroulait.

Il leva nos mains enlacées, pour les reposer sur mon ventre alors qu'il me serrait plus fort contre lui.

- Je ne pensais pas qu'une caresse sur la joue puisse me perturber autant, mais elle a éveillé en moi un tas de trucs. Des souvenirs d'enfance, et juste le manque de contact humain, que je ne me savais pas ressentir. C'est pourquoi maintenant je te prends dans mes bras autant que je le peux. Je.. imaginer que je ne puisse plus sentir ta chaleur, ton odeur, ton contact.. ça m'a rendu fou de tristesse.. .

Il enfonça son nez dans mes cheveux, bougeant la tête doucement.

- Tu n'as pas idée à quel point je suis heureux de pouvoir faire ça actuellement. Je n'en reviens toujours pas d'avoir eu une seconde chance. J'ai failli te perdre trois fois pourtant, et je ne me le pardonne pas. Je suis désolé que tu aies eu à traverser ça autant de fois, mais je suis aussi soulagé de te voir si résistante.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now