Chapitre 79 Surimi

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- Qu'as tu fait ??

Aella s'exclama d'une voix hargneuse, cherchant à se dégager de ma prise invisible. Je ne pus m'empêcher de lui sourire largement, bien que la situation ne s'y prêtait guère. Nous étions loin d'être sortis d'affaire.

- Tu ne t'es pas dit qu'en réveillant la vieille, tu allais me donner accès à son pouvoir et donc aux clés de ce lieu ? Tu m'as donné les moyens de modifier ses lois de protection, et par conséquent ce qui te protège de mon emprise !

- LA VIEILLE ?? Montre un peu de respect à Kanoko, sale moche !

- Mais ta gueule ?! Moche toi-même !

Nanami se releva pour m'attraper le bras. Il tremblait encore de l'attaque précédente, et j'interrompis immédiatement mon altercation puérile. Il avait raison, nous n'avions plus le temps de traîner. Je devais nous sortir de là vite, avant que ça ne dégénère plus encore. Aella était foldingue, elle pouvait faire des conneries en voulant me bloquer ici et je ne comptais pas mettre mes parents et Nanami en danger plus longtemps !

Je me concentrai donc, et plongeai dans les tréfonds des sorts recouvrant le couvent, modifiant quelques éléments de sorte à figer les religieuses qui nous attendaient dehors en fusionnant leurs pieds au sol de pierre. Je relâchais le pouvoir qui immobilisait Aella car il n'était plus nécessaire maintenant que je l'avais coincée. Elle restait bloquée au milieu de la pièce, furieuse d'être impuissante et sentant parfaitement que j'avais modifié des choses, puisqu'elle tirait sur ses jambes sans pouvoir se déplacer. J'ignorais ses cris et me dirigeais vers le mur de la bibliothèque, poussant celle-ci avant de désagréger les atomes des pierres, créant notre sortie de secours. L'air froid du dehors s'engouffra alors que je signalais à mes parents d'avancer rapidement, histoire de rejoindre la voiture et qu'on puisse enfin partir de ce trou perdu. Nanami resta figé devant Aella qui écumait de colère, ses joues rouges et les yeux pleins d'éclairs. Je sentais qu'il hésitait à la mettre hors d'état de nuire, elle l'avait fait souffrir et était menaçante, et représenterait peut être un futur danger. Mais j'en avais assez fait et je voulais quitter cet endroit sans avoir une autre victime sur la conscience.

- Laisse la. Partons, nous n'avons que trop tardé ici.

Il croisa mon regard, et l'étincelle de colère dans ses prunelles se dissipa, pour ne laisser place qu'à de l'inquiétude. Il enjamba l'ouverture que j'avais créée, et je la refermais derrière moi. La bise soufflait fort et je me mis à grelotter, frottant mes bras en essayant de me réchauffer. Je rejoignis mes parents qui avançaient vers la voiture, et découvris avec eux que les pneus avaient été crevés.

- Les salopes !

- Langage !

- Non, elle a raison chérie. De grosses salopes même !

- Désolé, c'est l'habitude. Je suis d'accord, en effet, une belle bande de péripatéticiennes !

Je soupirai avant de craquer mes doigts gelés.

- Bon, je les aie peut-être immobilisées pendant un moment, mais elles seront vite libres une fois que mon emprise se tarira. Mon sort n'est pas permanent hélas.. Poussez vous, je vais réparer ça. Montez dans la voiture d'ailleurs. Prends le volant Nanami.

Ils m'écoutèrent sagement et je pus réparer les pneus en un rien de temps, forçant l'air à s'engouffrer dans la brèche avant de la refermer en joignant les molécules de caoutchouc. Je me glissai ensuite à ma place, impatiente de partir. Nanami ne tarda pas, et à peine attachée, la voiture entrait en trombe sur la route de campagne glacée, virant dangereusement près du bord de la falaise.

- Hey, doucement ! J'ai pas fait tous ces efforts pour que tu nous tues dans un accident de voiture à 10m du couvent !

Nanami serrait les dents, concentré et siffla de mécontentement. Il n'était pas fier non plus, et avait été surpris. Le pauvre, j'étais méchante, il avait été blessé peu de temps auparavant et son empressement à partir était compréhensible. À vrai dire, j'étais encore sur les nerfs, d'où mes remarques acerbes. Moi aussi je devais reprendre mon calme. Le stress risquait de nous tuer littéralement.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now