Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 85

- Que fait-on maintenant ?

C'était la grande question. Je n'avais pas encore eu le temps de digérer ce qu'il s'était dit. J'avais besoin de temps pour trier les informations que j'avais réussi à arracher plus facilement que je ne m'en pensais capable. Nanami attendait ma réponse sagement.

- On rentre. J'ai besoin de réfléchir posément à ce qu'on a découvert, ainsi que les conséquences directes sur mon histoire. Je ne pensais pas avoir un éclairage dès aujourd'hui, sans avoir même chopé le pote de Jin, mais hé, je suis chanceuse pour une fois !

Nanami posa sa main sur mon épaule, m'arrêtant dans mon élan pour partir.

- Attends un instant. Tu n'as pas peur qu'il prévienne notre homme ? Il a dit qu'il était associé à lui, et je ne pense pas qu'il restera sans rien faire après qu'on l'ait agressé dans son bureau.

Je serrais mes paupières et me pinçai l'arrête du nez, agacée.

- Merde.. tu as raison. Mais..si on réfléchit un moment.. ouais non, c'est mort à partir du moment où on l'a laissé seul avec un moyen de communication. S'il a pu appeler la sécurité discrètement, il a pu faire de même avec notre proie, et si le contrat qui les lie est si important, il a dû le prévenir aussitôt. Je pense que nous n'avions aucune chance, à part le kidnapper et l'enfermer à l'école pour l'interroger.. .

- Pas très démocratique comme manière d'agir.. . Tu as raison, il y a de fortes chances qu'il ait prévenu notre homme, et qu'il soit déjà en train de faire ses valises. Après, je me dis que c'est l'occasion de le cueillir, paniqué, il fera des erreurs, tu ne penses pas ?

Je grimaçai en réponse.

- En théorie, oui, mais je te rappelle qu'on ne sait pas où il est, ni à quoi il ressemble vraiment. On a eu l'info grâce au marchand d'armes et on vient seulement d'avoir la confirmation qu'elle est vraie, avec un niveau d'implication dans ma propre vie plus important que prévu. J'ai peur de foncer tête la première et me heurter à un ennemi qui en sait beaucoup plus sur moi que moi sur lui, et de risquer ta vie ainsi. Ce que je ne permettrais pas.

Kento me regarda avec un air doux en m'entendant.

- Molly.. tu n'as pas à t'en faire pour moi, je suis un vétéran chez les exorcistes maintenant.

- Un vétéran, un vétéran.. t'as beau avoir l'air fatigué, tu n'as toujours pas trente ans alors on se calme ! Tu pourras t'appeler vétéran quand tu auras passé la barrière de la cinquantaine VIVANT, pas avant !

- Depuis quand tu décides de ça ?

- Depuis que je me retrouve à soigner des exorcistes à moitié morts à longueur de journée, et à voir Shoko découper ceux qui le sont entièrement ! Ça remet les pendules à l'heure sur les dangers de la profession, crois moi ! Et je n'ai pas l'intention de te retrouver inerte et sur un plateau en métal froid comme j'ai pu l'expérimenter. Jamais.

Kento leva un sourcil devant ma déclaration enflammée.

- Jamais ?

J'enfonçai le clou.

- Jamais ! Je chasserai la Mort à coups de pieds au cul s'il le faut, mais sous ma protection, je t'interdis de te blesser et pire. 

Un léger sourire fleurit sur ses lèvres.

- Même quand tu en es à l'origine ?

Devant mon expression désemparée, il explicita :

- Quand tu enfonces tes ongles dans mon dos pendant nos ébats, par exemple.. .