EN PLEINE LUCARNE

CHAPITRE 51

Point de vue de Harry.

-Tu es bien silencieux ce matin...

Mon regard se pose sur le visage du joueur alors que je masse son mollet gauche, détendant au mieux son muscle encore contracté de samedi soir.

-Non, non. C'est rien...

Je fronce un peu les sourcils, surpris par ce comportement et termine mon massage avant de contourner la table pour passer à l'autre jambe.

-Quelque chose ne va pas ?

Le brun reste silencieux quelques secondes, les yeux fixés sur le plafond avant de soupirer, plongeant son regard dans le mien.

-Vous... vous êtes arrivés ensemble ce matin.

Je fronce les sourcils et mes mains se figent sur son mollet alors que je l'observe, un peu surpris.

-Euh, oui ?

-Samedi soir... j'ai cru que... je ne sais pas, peut-être que j'avais rêvé.

Mon cœur s'emballe un peu et je m'éloigne de la table, tournant le dos pour aller laver mes mains au lavabo alors que Granit se redresse pour s'asseoir.

-Alors vous êtes vraiment ensemble ?

-Tu penses que j'aurais porté son maillot et qu'on se serait embrassé sur le terrain devant des milliers de personnes si ce n'était pas le cas ?

-Ça dure depuis combien de temps ?

Je fixe quelques secondes mes mains humides avant de les essuyer dans le torchon accroché à l'évier. Lorsque je me retourne, je m'appuie contre le rebord de l'évier et croise mes bras sur mon torse.

-C'est quoi le problème, Granit ?

-Il n'y a aucun problème, il réplique aussitôt.

-Alors c'est quoi ces questions ?

-Je veux juste... savoir ? il propose en haussant les épaules.

Je le fixe quelques secondes, mon regard plongé dans le sien avant de me détourner pour aller m'asseoir derrière mon bureau, ouvrant mon ordinateur.

-Tu ne vas pas me dire ? il demande en enfilant son jogging, restant torse nu avant de venir s'asseoir sur la chaise en face de moi.

Je relève mes yeux dans les siens et soupire en appuyant mes bras sur le bord du bureau.

-Je ne suis pas sûr que ça te regarde...

-C'était pour ça toutes les séances de Louis ?

Je fronce les sourcils en me figeant, pas sûr d'aimer ce qu'il est en train d'insinuer.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Le programme personnalisé que tu lui as fait pendant tous ces mois... Aucun d'entre nous n'a eu cette chance, alors je me pose des questions, c'est tout.

Mon cœur s'emballe douloureusement dans ma poitrine alors que je me redresse sur mon siège, n'en croyant pas mes oreilles. C'est une blague ? Il ne peut pas être sérieux ?

-Louis avait besoin d'un programme adapté à sa blessure et j'ai simplement fait mon travail.

-Tu ne m'as pas proposé des cours particulier de musculation le soir quand je me suis blessé à l'épaule.

La manière dont il insiste et continue à insinuer toutes ces choses me fait monter une colère incroyable.

-Peut-être que je l'aurais fait si tu étais réellement blessé ?