CHAPITRE 63

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Point de vue d'Harry.

Allongé dans le canapé, la télé allumée sur une chaîne de clips musicaux, j'attends que le temps passe, les yeux dans le vide. Il est encore trop tôt pour que j'aille me coucher et de toute façon, comme les derniers soirs, je n'ai pas sommeil. Je n'ai pas non plus très faim et encore moins la motivation de me préparer à manger ce soir alors, j'attends.

J'attends surtout que Louis ait enfin terminé sa journée. Il enchaîne les entraînements, les séances de préparation mentale et physique, les repas avec ses coéquipiers de l'équipe nationale... et ne peut m'appeler en visio qu'une fois la journée terminée, assez tard le soir, lorsqu'il rentre enfin dans sa chambre.

Je crois qu'en plus de ne pas avoir vraiment sommeil, j'ai peur de rater son appel.

Peur de m'endormir trop tôt et de ne pas avoir le temps de parler avec lui, de débriefer sa journée, de voir son sourire rayonnant.

Il est totalement épanoui depuis qu'il a rejoint le camp d'entraînement, j'adore le regarder parler des entraînements et des tactiques de match qu'ils sont en train de préparer, je pourrai le faire pendant des heures s'il ne tombait pas de fatigue chaque soir.

Il s'endort au téléphone après chaque appel. Sa voix commence à devenir plus faible, il parle moins vite et finalement, on se regarde à travers l'écran pendant plusieurs minutes dans un silence reposant avant que ses yeux ne se ferment.

Chaque soir je le regarde dormir pendant quelques heures avant de raccrocher. Il sourit en dormant et ça fait battre mon cœur tellement vite de le voir heureux comme ça.

Il fait ce qu'il aime, il réalise ses rêves et même s'il me manque terriblement, au point d'en avoir le cœur vraiment douloureux, je suis le plus heureux de le voir comme ça.

Bien sûr lui aussi me répète à quel point je lui manque et je sais que c'est sincère. Ses yeux brillants de larmes lorsqu'on doit raccrocher après nos appels du midi, ses lèvres qui se pincent quand il remarque mes cernes et mon visage un peu tiré... j'essaye de ne pas lui montrer à quel point son absence me rend malade, à quel point ça me rend triste, mais je sais aussi qu'il me connaît assez bien pour le remarquer sans avoir besoin de me le demander.

Louis n'est parti que depuis cinq jours... je n'ose même pas penser au fait qu'il sera absent encore un peu plus de six semaines si l'équipe atteint la finale.

Ça me parait insurmontable, honnêtement.

**

La sonnerie de la porte d'entrée retentit et je relève la tête en fronçant un peu les sourcils. Il est presque vingt heures et je n'attends personne. Je soupire longuement et me lève en frottant mes mains sur mon visage. Je n'ai pas envie de voir qui que ce soit ce soir... j'ai juste envie de... je n'ai envie de rien, en fait.

Je me dirige vers la porte en traînant un peu des pieds et profite de passer devant le miroir de l'entrée pour remettre un peu d'ordre dans mes cheveux avant d'ouvrir.

-Qu'est-ce que vous faites là ? je demande à mes parents, surpris.

Ma mère me sourit tendrement et s'avance pour me serrer dans ses bras, embrassant longuement mon front. Je ferme les yeux et me laisse aller contre elle, profitant de cette étreinte qui me fait un bien fou, je dois bien l'avouer.

-Quelqu'un nous a appelé pour nous demander de venir remonter le moral de son fiancé... elle souffle en prenant mon visage entre ses mains pour m'observer attentivement. Et il avait raison... Je connais quelqu'un qui a besoin de se faire chouchouter.

Mon cœur s'emballe brusquement à ses mots et les larmes me montent aux yeux. C'est Louis qui leur a demandé de venir et ça me touche tellement qu'il ait pensé à le faire. J'aimerai tellement qu'il soit là lui aussi...

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant