TOME 2 - CHAPITRE 3

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Point de vue d'Harry.

Assis dans mon fauteuil de bureau, j'écoute et j'observe mes collègues prendre la parole un à un, exposer leurs programmes et idées pour l'évolution des joueurs de l'équipe. Il y a quelques années, après le départ à la retraite de mon père et l'entrée en fonction de Louis en tant qu'entraineur, j'ai été nommé responsable du staff médical de l'équipe grâce à mes années d'ancienneté au sein du club et mon sens de la gestion. Je me suis rapidement trouvé une nouvelle passion pour ce nouveau rôle. J'aime aider mes collègues, les conseiller et être celui auquel chacun d'eux se réfère en cas de besoin. J'aime organiser ces réunions une fois par semaine afin de discuter tous ensemble du programme de chacun des joueurs que nous avons à soigner.

Je jette un coup d'œil à mon bureau dans lequel ils sont tous présents. Ce bureau que je n'ai jamais accepté de quitter, même lorsqu'il m'en a été proposé un plus grand, plus spacieux, plus lumineux avec vue directe sur le terrain.

Ce bureau dans lequel j'ai déposé mes affaires lors de mon premier jour au sein du staff d'Arsenal, ce bureau dans lequel Louis et moi avons eu nos premiers accrochages, nos premiers regards, nos premiers baisers enflammés... ce même bureau qui a su redevenir notre cocon d'amour au cours de ces dernières années.

Nous pourrions très bien profiter de celui de Louis, beaucoup plus grand... mais mon mari comme moi aimons nous retrouver ici pour déjeuner, pour discuter, pour...

-Papa !

Je sursaute violemment, sorti de mes pensées par le cri de mon fils qui ouvre brusquement la porte de mon bureau.

Mon corps se fige alors que je me redresse rapidement. Il ne m'appelle jamais papa ici, ni moi, ni Louis. Pas tant que nous sommes dans l'enceinte du stade.

-Il faut que tu viennes ! Vite !

Il est encore en tenue d'entraînement, rouge et transpirant. Mes yeux plongent dans les siens et mon cœur s'emballe en y trouvant toute l'inquiétude qui le ronge.

-Eden, calme toi ! Qu'est ce qu'il se passe ? je demande alors qu'il se retourne déjà, prêt à repartir en courant dans les couloirs.

-C'est papa ! Tu dois venir, vite !

Je n'ai pas le temps de lui demander plus d'informations que mon fils disparaît à nouveau en direction de l'entrée du terrain, ses crampons résonnant dans les couloirs.

Je reste quelques secondes figé, analysant doucement les derniers mots de mon fils avant de réaliser. Je me lève brusquement, les yeux écarquillés alors que les mots d'Eden tournent en boucle dans ma tête.

C'est papa. C'est papa. C'est papa.

Tout à coup, une centaine de scénarios se bousculent dans ma tête alors que je m'élance à mon tour dans les couloirs, sans perdre une seconde de plus. J'entends mes collègues me suivre de près.

C'est papa. C'est papa. C'est papa.

Mon cœur bat fort et de manière brusque et douloureuse alors que j'imagine celui de mon mari arrêté. Mon premier instinct me fait craindre un malaise cardiaque et mes jambes me portent d'elles-même à toute vitesse jusqu'au terrain.

Je m'attends à trouver les joueurs et les médecins attroupés autour de mon mari effondré et inconscient au sol lorsque je pousse brusquement la lourde porte du stade.

A mon plus grand soulagement, Louis est assis sur un des bancs de touche, entouré de deux médecins et d'Eden qui se tient près de lui, se rongeant les ongles.

Je ne perds pas une seconde pour les rejoindre. Malgré le soulagement de voir Louis conscient et calmement assis sur le banc, mon cœur continu à battre la chamade, terrorisé à l'idée de ne pas savoir ce qu'il a.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant