CHAPITRE 60

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-Quatre mois plus tard.-

Point de vue de Harry.

Assis dans le canapé, j'écoute un peu distraitement la conversation de mon père et Louis. Ma tête posée contre l'épaule de mon joueur et mon corps avachi contre le sien, j'essaye de ne pas laisser mes yeux papillonner pour se fermer. Ça a été une longue journée aujourd'hui, et ma nuit presque blanche de la nuit dernière ne m'aide pas à tenir le coup correctement.

Depuis quelques jours, je traîne derrière moi un genre de grippe qui m'a complètement écrasé et épuisé. J'ai eu pas mal de fièvre et même les quelques jours que j'ai pu prendre pour me reposer et éviter de contaminer toute l'équipe et tout le staff n'ont pas suffit à ce que je retrouve parfaitement la forme.

Mais ce soir est une soirée bien particulière et même si Louis m'a proposé qu'on reste à la maison pour que je puisse continuer à me reposer, j'ai catégoriquement refusé et l'ai forcé à accepter l'invitation de mes parents à dîner.

-Ça va ? demande doucement Louis en posant ses lèvres sur mon front de longues secondes.

Je me blottis un peu plus contre lui alors qu'il passe son bras autour de mon corps et acquiesce positivement. J'essaye vraiment de ne rien laisser paraître, d'être en forme pour profiter pleinement de ce moment avec eux et ne pas gâcher la soirée de Louis, mais c'est compliqué.

-On rentre vite, promis.

-Arrête, je souris. profite de ta soirée.

Au même moment, ma mère revient de la cuisine avec une tasse de thé fumante dans les mains et me la tend. Je la remercie, pose mes mains autour du mug bouillant et soupire de soulagement en sentant la chaleur s'infiltrer en moi à ce simple contact.

Je bois quelques gorgées de mon thé alors que ma mère s'installe près de moi dans le canapé, s'intégrant facilement à la conversation que mon père et Louis ont repris. Ils discutent joyeusement en piquant quelques amuses bouches préparés par ma mère sur la table basse. Lorsqu'ils nous ont invités pour la soirée, ils ont précisé que nous ferions un apéro dînatoire devant la télévision... mais pour ma part, je ne suis pas capable d'avaler quoi que ce soit depuis quelques jours. J'ai trop mal à la gorge pour ça.

Je me remet à écouter leur conversation d'une oreille alors que mon regard fixe l'écran de télévision sans vraiment m'y intéresser. Sauf qu'au moment où le présentateur du journal du soir apparaît à l'écran, je suis le premier à réagir et à me redresser vivement pour attraper la télécommande afin de remonter le son.

Presque immédiatement, la main de Louis vient attraper la mienne et ses doigts se mêlent et s'agrippent aux miens.

-Allez, sourit mon père en s'installant correctement face à la télévision. C'est le moment de croiser les doigts.

Le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre apparaît à son tour à l'écran et mon cœur s'emballe alors que toute forme de fatigue m'a désormais quitté.

C'est le moment qu'on attend depuis des mois, le moment que Louis attend depuis des années, depuis sa dernière sélection. Il s'est donné à fond dans sa rééducation et son programme de reprise en forme, il a mis ses tripes sur le terrain à chaque match de la saison et je ne peux même pas imaginer qu'il ne soit pas sélectionné pour cette coupe du monde avec la saison qu'il vient de faire.

Il est le meilleur buteur du pays et ses statistiques des derniers mois sont excellentes. Tout le monde n'a que son nom à la bouche depuis son retour sur le terrain et ça paraît impossible qu'il ne soit pas sélectionné pour défendre l'Angleterre... mais au fond de moi, le stress monte à une vitesse folle alors que j'imagine ce que serait sa déception si son nom venait à ne pas être prononcé dans quelques minutes.

EN PLEINE LUCARNEWhere stories live. Discover now