TOME 2 - CHAPITRE 31

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Point de vue de Harry.

-Toute la pile de joggings ? Je demande à Eden qui m'observe depuis le lit sur lequel il est assis, sa jambe plâtrée relevée sur une chaise devant lui.

Mon fils soupire doucement en observant sa pile de vêtements et acquiesce en détournant quelques secondes le regard. Il est plongé dans cette humeur maussade depuis que nous avons quitté l'hôpital ce matin après son rendez-vous avec le médecin... depuis que notre départ pour Londres en tout début d'après-midi approche.

Je crois que ça fait beaucoup de choses à gérer pour lui d'un seul coup. Le lendemain de sa blessure, il a réellement réalisé qu'il allait devoir observer les terrains de foot de loin pendant un moment. J'ai vu à quel point c'était difficile pour Louis de ne pas pouvoir jouer au tout début de notre relation et ça me brise le cœur de devoir voir notre fils dans cette situation aujourd'hui. La fracture dont il souffre n'est pas anodine et ne guérit malheureusement pas en quelques semaines... Il sait qu'il va devoir être patient, il en est conscient.

Vient à ça s'ajouter le fait de se retrouver dépendant des autres, incapable de se débrouiller tout seul pour l'instant avec sa jambe plâtrée, épuisé par les costauds antalgiques qu'il doit prendre à chaque repas pour réussir à gérer au mieux la douleur.

Je vois bien que ça lui coûte de devoir se reposer sur nous pour tous les petits gestes du quotidien, de ne pas pouvoir se débrouiller comme il le veut et continuer à vivre normalement, dans son appartement.

Et par-dessus tout, je crois qu'il réalise depuis que nous sommes sortis de l'hôpital que le moment de dire au revoir à sa petite-amie et ses colocs approche bien trop vite. Ca a été terrible de voir leurs yeux rougis lorsque nous sommes arrivés dans la chambre à l'heure des visites il y a deux jours... Eden venait d'annoncer à Lana sa décision de revenir sur Londres le temps de se remettre sur pieds... et j'imagine à quel point ça doit être difficile pour le jeune couple de devoir se dire au revoir comme ça, pour une durée indéterminée.

Je sais que Eden aurait sûrement préféré rester ici, à Manchester et pouvoir continuer à profiter de sa petite amie et ses amis... mais je crois qu'il est bien conscient que les prochaines semaines s'annoncent difficiles et qu'il sera plus simple pour lui d'être près de nous, à la maison.

Il ne veut devenir un poids pour personne ici et préfère venir à la maison le temps de retrouver un peu plus d'autonomie. Je sais que dès qu'il ira mieux, qu'il pourra à nouveau se débrouiller seul, il reviendra immédiatement ici... et je ne suis pas contre... mais j'imagine déjà le moment où nous allons devoir le laisser s'en aller à nouveau.

-De toute façon, je ne sais pas trop à quoi ça me servirait d'emmener des jeans ou des tenues un peu plus habillées, il soupire en passant une main dans ses cheveux. Je ne peux rien enfiler d'autre que des joggings trop larges...

Sa voix est coincée dans sa gorge alors qu'il jette un coup d'œil à sa jambe fracturée. Il n'a pas trop su nous expliquer comment c'est arrivé, Erik et les autres joueurs non plus. D'après les quelques souvenirs qu'il a, il pense avoir trébuché assez brusquement au moment d'une accélération avant de ressentir une violente douleur dans la jambe, l'empêchant de continuer à courir et se tenir sur son pied.

Les médecins pensent à une fragilité qui devait déjà être présente depuis quelque temps pour que son os se casse de la sorte.

-C'est très bien les joggings, le rassure Louis en entrant dans la chambre de notre fils au même moment, un sachet de la pharmacie dans les mains.

Après nous avoir déposés ici, il est directement reparti chercher les médicaments d'Eden à la pharmacie du coin pour que notre fils puisse prendre ses traitements en mangeant à midi. Il en a profité pour ranger la voiture d'Eden au garage qu'ils possèdent avec l'appartement et débrancher sa batterie.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant