TOME 2 - CHAPITRE 42

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Point de vue de Harry.

Il est un peu plus de dix-huit heures lorsque je termine ma dernière séance d'étirements. L'Angleterre a un nouveau match dans trois jours et entreront en phases d'éliminations de la compétition s'ils arrivent à conserver leur première place dans le groupe. L'entraînement du jour a été assez intensif pour les joueurs et je dois avouer que les étirements et massages ont été un peu longs cet après-midi. Leurs muscles tendus et contractés pour certains m'ont donné pas mal de travail et je remonte dans ma chambre épuisé, des douleurs énormes dans les poignets.

Je suis fatigué... fatigué par mon après-midi de travail, fatigué d'être loin de mes enfants et mon mari, fatigué de devoir faire comme si tout allait bien auprès de mes collègues alors que le manque de mes proches devient vraiment difficile à gérer.

Lorsque Louis et les enfants sont venus me rendre visite ce week-end, ça m'a fait énormément de bien au moral. J'ai aimé chaque seconde que j'ai eu la chance de passer avec eux et j'en ai bien entendu profité à fond. Les deux jours qu'ils ont passés ici étaient merveilleux et m'ont fait beaucoup de bien... Mais je pense honnêtement que le manque est pire encore désormais.

J'ai eu un mal fou à les laisser repartir dimanche après-midi, à accepter de rester ici, seul. J'ai été à deux doigts de tout lâcher pour monter dans cet avion avec eux, rentrer à la maison...

J'adore ce que je fais ici, j'adore vivre cette expérience, évidemment... mais je crois que si c'était à refaire, je déclinerai l'offre sans me poser plus de questions. J'ai eu la chance de le vivre avec l'équipe de France au tout début de ma carrière et c'était assez incroyable, je l'ai ensuite vécu avec l'équipe d'Angleterre durant la coupe du monde lorsque Louis était sélectionné... et je suis content de le vivre à nouveau aujourd'hui... mais je préférerai être chez moi, à Londres.

J'ai cette folle envie de tout quitter pour rentrer à la maison chaque soir, lorsque vient le moment de me retrouver seul dans ma chambre d'hôtel. Je rêve de réserver un avion sur un coup de tête et de retrouver ma famille... mais je ne peux pas.

Premièrement, la fédération et l'équipe comptent sur moi, je ne peux pas juste m'en aller en abandonnant les joueurs dont je suis chargé d'assurer le suivi. Ils ont confiance en moi, m'ont confié leur corps, leur santé... Je dois assurer leur bien-être jusqu'au bout de la compétition. Je m'y suis engagé et je n'ai qu'une seule parole.

Deuxièmement... Je crois que Louis est vraiment fier que je sois ici. J'ai l'impression que ça lui tient vraiment à cœur de me voir profiter d'une opportunité pareille grâce à mon travail et mon expérience... et je suis terrifié à l'idée de le décevoir si jamais je venais à décider de rentrer.

Je dois profiter à fond des prochains jours, des prochaines semaines. A partir du week-end prochain, nous pouvons être éliminés de la compétition et rentrer à Londres à n'importe quel moment, alors je dois prendre sur moi et me mettre à fond dans l'aventure pour ne rien regretter.

Je pousse un long soupir en me laissant tomber sur mon lit et ferme quelques minutes les yeux. Je suis épuisé, je me sens à deux doigts de m'endormir. Le repas ne sera servi que dans une heure et je serai presque tenté de le rater pour pouvoir commencer ma nuit maintenant. Mes poignets et les articulations de mes doigts me font beaucoup souffrir et je suis impatient de pouvoir me plonger sous l'eau chaude de ma douche pour me relaxer un petit peu.

Je passe une main sur mon visage et souffle lentement en tentant de calmer les battements étranges de mon cœur. J'ai cette sensation de vide dans ma poitrine, ce creux qui ne cesse de grandir tant mes enfants et mon mari me manquent.

Je ne peux m'empêcher de penser aux étreintes et aux massages de Louis lorsque je rentre du travail fatigué et courbaturé... La manière dont il prend soin de moi, la façon qu'il a de détendre et soulager mes poignets et mes mains... la douceur avec laquelle il me serre dans ses bras pendant des heures et des heures lorsque ça ne va pas...

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant