CHAPITRE 85

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Point de vue de Louis.

Je n'arrive pas à détacher mon regard de ce tout petit être qui nous comble Harry et moi depuis trois jours. Comment une chose aussi minuscule peut procurer autant de bonheur ? Je souris en prenant sa si petite main entre mes doigts. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas, et je n'ai pas vraiment besoin qu'elles le soit non plus.

- Je trouve qu'il a déjà ton nez, me dit Harry en attachant sa couche. Et ta bouche, je pense.

Comme si il comprenait ce qu'on lui disait, Eden fronce son petit nez en pinçant les lèvres. Je ris légèrement et caresse délicatement sa tête. C'est vrai que ce petit air de ressemblance se confirme un peu plus. Il faudrait que je retrouve des photos de moi bébé pour comparer.

On entend la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer doucement. J'ai prévenu Anne qu'ils pouvaient entrer directement et éviter de sonner si jamais Eden dormait. Ça a été difficile, mais elle a réussi à tenir jusqu'à notre sortie de l'hôpital.

- Je crois que quelqu'un est impatient de faire ta connaissance, je chuchote pour mon fils.

Et vu les bruits de froissements de sacs en bas, je pense que ma belle famille est venue assez chargée. Comme si notre bébé n'avait pas déjà été assez gâté avant sa naissance.

- Je vais les accueillir, je souris en me redressant.

- Attends, non Louis, tu...

Je fais taire mon mari d'un baiser et caresse son bras.

- Ça va aller, Harry.

Il regarde quelques secondes notre fils et acquiesce lentement, semblant essayer de se convaincre aussi. Je le laisse terminer d'habiller le bébé et descends pour saluer ma belle famille... et comme je m'en doutais, ils ne sont pas venus les mains vides car la table du salon est maintenant recouverte de paquets, de sacs... et Anne est déjà en train de remplir notre frigo de Tupperware de nourriture, comme si nous allions nous laisser mourir de faim.

Je croise son regard, et capte aussitôt sa déception lorsqu'elle se rend compte que je n'ai pas de bébé dans les bras.

- Harry termine de le changer, je lui souris alors que Desmond s'approche pour m'attirer contre lui.

Une brève étreinte qui me touche autant que le "félicitation fiston" auquel j'ai le droit.

- Merci beaucoup, je souris avant de me reculer pour faire la bise à Gemma après qu'elle ait posé ses propres paquets sur la table.

Anne abandonne son rangement et se lave les mains avant de venir me prendre dans ses bras. Son câlin dure un peu plus longtemps, mais à la seconde où Harry descend au salon je n'existe plus. La jeune mamie s'approche le plus doucement possible, observant Eden avec un sourire attendri. D'abord elle n'ose pas le toucher, détaillant juste son petit visage collé contre le torse de son papa.

- Il est si beau, ce petit ange.

Elle a les larmes aux yeux, et je me sens tout aussi ému qu'elle. Desmond s'est aussi avancé, son regard fier alternant entre son fils et son petit-fils. Harry déplace légèrement sa prise sur Eden, tenant toujours sa tête alors qu'il le passe à sa mère. Anne ne le quitte pas des yeux, le tenant délicatement dans le creux de ses bras. Eden refait ce petit froncement de nez qui attendrit tout le monde.

C'est un moment suspendu, que j'espère ne jamais oublier. Leur premier petit-enfant, c'est quand même quelque chose.

Desmond enlace Harry maintenant qu'il a les mains libres et lui tapote le dos en lui chuchotant quelque chose que je n'entends pas. Mais ça touche visiblement mon mari car quelques larmes coulent sur ses joues alors qu'il reste plus longtemps dans les bras de son père.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant