EN PLEINE LUCARNE

TOME 2 - CHAPITRE 15

Point de vue Harry.

J'observe mon mari dormir depuis plusieurs minutes, ses cheveux éparpillés sur l'oreiller sous sa tête. Il est beau, paisible. Les quelques rayons de soleil qui pénètrent dans la chambre par la fenêtre font briller sa peau.

Je l'aime. C'est fou ce que je l'aime, même après tant d'années. On aurait pu tomber dans la routine nous aussi, devenir ce genre de couple qui reste ensemble parce qu'ils en ont pris l'habitude mais qui ne ressentent plus la petite étincelle des débuts. Notre étincelle à nous est bien présente, lumineuse comme au premier jour.

Je crois que je ne pourrai jamais me lasser de ces réveils, de ces longues minutes à l'observer dormir, à le regarder jouer avec nos enfants, coacher ses joueurs... Je ne pourrai jamais me passer de la sensation de sa peau contre la mienne, de ses baisers contre mon cou.

Plus les années passent et plus je réalise la chance que j'ai de l'avoir dans ma vie, de l'avoir rencontré et d'avoir fondé cette famille avec lui. Je ne pouvais pas rêver de meilleur père pour nos enfants, de meilleur mari, meilleur confident.

Je souris un peu en observant la peau de son nez se plisser légèrement. D'un simple passage de ma main sur sa poitrine, je peux dire qu'il ne dort plus grâce aux battements de son cœur.

Je fait disparaître le petit espace qui nous sépare encore en me collant tout contre son corps, mon visage glissant naturellement près de son cou que j'embrasse à plusieurs reprises, observant les quelques frissons provoqués par le contact de mes lèvres sur sa peau.

Je sais qu'il aime tout autant ce genre de réveils. Ses jambes s'étirent un peu sous les draps alors qu'un sourire léger fait trembler le coin de ses lèvres. Mon incroyable mari...

-Tu es réveillé depuis longtemps ? Il chuchote, ses doigts remontant le long de mon dos.

-Quelques minutes. Je réfléchissais.

-A quoi ?

Je souris un peu et remonte mon visage vers le sien pour retracer les contours de sa mâchoire de mes lèvres.

-Je pense qu'on devrait partir en vacances.

Le sourire de mon mari grandit alors qu'il continue de profiter de mes baisers, les yeux fermés.

-Les enfants ont école... il n'y a pas de vacances scolaires avant un moment...

-Tous les deux, Louis.

Cette fois-ci, il ouvre les yeux, surpris.

-Tous les deux ?

-Ça fait tellement longtemps qu'on a pas pris du temps pour nous... on n'est pas partis rien que tous les deux depuis la naissance de Léo.

Avec le décès de mon père il y a quelques mois, l'absence d'Eden, Romy et son petit ami... je crois que j'ai vraiment besoin de me ressourcer un peu, de prendre quelques jours loin de tout, avec Louis.

-Léo est encore jeune... et puis, qui les garderait ? Ça demande beaucoup d'organisation... je ne me vois pas partir sans eux après ce qu'il s'est passé...

Les mots de mon mari me font l'effet d'un coup au cœur, violent et douloureux alors que j'avale difficilement ma salive. Je suis déçu, vraiment déçu, mais plus encore de moi-même.

Louis a raison. Les enfants ont besoin de nous. Ils ont perdu leur grand-père il y a un peu moins de cinq mois... c'est pas le moment.

-D'accord.

-Harry...

-Je comprends.

-Mais on pourrait prévoir des vacances en famille aux prochaines vacances scolaires, qu'est-ce que tu en penses ?