Prologue 1 : Mouvement de troupes

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Petit avant propos très important ! 

Si vous vous êtes arrêté au chapitre 198 du tome 1 VOUS N'ÊTES PAS AU BON ENDROIT ! 

Le tome 1 comporte 232 chapitre. cherchez "le violon de cristal : les partitions perdues (suite)" pour pouvoir lire la fin du tome 1. Je met ce message parce que plusieurs personnes se sont déjà trompées et ont entamé ce tome avant de lire la fin alors qu'il est fait mention assez tôt de pas mal de révélations. Pour ceux qui ont bel et bien terminé le tome 1 : bonne lecture ;-)

 Depuis l'un des derniers étages du grand palais aux allures de cathédrales, à l'abri des regards à l'ombre de piliers et de gargouilles, un homme encapuchonné observait les allées et venues de chaque personne qui se présentait à la porte. Depuis quelque temps, un certain affolement avait gagné cet endroit et les visites d'anges parés d'armure clinquantes s'étaient multipliées.

À force de les surveiller, l'homme avait appris à discerner ceux qui n'étaient pas importants à ses yeux et ceux qui portaient des missives intéressantes. Celui qui venait de se poser devant l'entrée était de cette deuxième catégorie.

Sans perdre de temps, l'homme se déplaça sans un bruit, telle une ombre au beau milieu des combles. Le bâtiment avait été construit de telle sorte à ce que la grande salle du trône soit visible depuis n'importe quel étage.

L'homme se posta donc accroupi sous une poutre, à seulement quelques mètres de la voûte, et observa ce qui se passait en contrebas. En plus du trône, une grande table avait été installée devant. Sur cette dernière se trouvait un grand nombre de papiers et de cartes de ce monde et d'un autre. Tout autour, d'autres anges dans des armures reluisantes parlaient entre eux, pointaient des documents du doigt ou bien déplaçaient un pion sur l'une des cartes.

Le soldat qu'il avait vu entrer dans le palais s'approcha alors de la table quelques secondes après que l'homme se soit installé pour les espionner. Pour une personne normale, vu la hauteur, il n'aurait rien pu entendre, mais ça n'était pas un problème pour lui. Tout ce qui se disait en bas lui était aussi audible que s'il s'était trouvé juste à côté d'eux. Ils étaient vraiment mal préparés pour contrer l'espionnage.

— Alors ? Quelles sont les nouvelles ?

— Douze des quinze duchés ont répondu à votre appel mon roi. Les trois derniers sont les plus éloignés, ils ne devraient plus tarder.

— Même si l'on compte la distance, ils devraient déjà avoir répondu depuis longtemps ! s'énerva l'un de ceux qui se trouvait autour de la table. C'est inadmissible !

— Nous verrons ça plus tard. Qu'as-tu d'autres à nous dire ?

— Trois de ceux qui ont répondu sont déjà prêts et sur place. Sept sont en route et les deux derniers demandent du temps pour pouvoir rassembler le nécessaire.

— Du temps ? Nous les appelons, ils viennent. Un point c'est tout ! s'énerva de nouveau le même conseiller.

— Du calme ! tonna le roi. Cela fait bien longtemps que l'armée n'a pas été mobilisée. Il est normal qu'il leur faille du temps pour réunir toutes les ressources nécessaires. Nous ne partons pas mater une petite révolte paysanne. Il est même étonnant qu'autant de duchés soient déjà prêts ou en route. Il faudra envoyer quelqu'un pour vérifier qu'ils se sont préparés correctement. Qu'en est-il du portail ?

— La faille a été stabilisée. Nous n'avons plus à craindre qu'elle se referme. Cependant, avec les ressources dont nous disposons, l'agrandir prendra du temps.

— Du temps ? Que ceux affectés à l'ouverture du portail doublent leur cadence de travail ! Explosa un nouveau conseiller en tapant du poing sur la table.

— Impossible. Ils sont déjà au maximum. Deux d'entre eux ont déjà succombé à vouloir trop en faire, répondit le messager.

— Et bien sûr, les duchés qui compte le plus grand nombre de spécialistes dans ce domaine sont ceux qui n'ont pas encore répondu à mon appel, souffla le roi. Ça ne sert à rien de réunir toute l'armée si le passage n'est ouvert que dans un an !

— Alors que faisons-nous ?

— Renvoyez des messagers. Dites-leur bien qu'ils ne pourront revenir que lorsqu'ils auront une réponse !

— Bien mon roi, dit l'un des conseillers en s'inclinant avant de partir.

— Des nouvelles de l'autre côté ?

— Toujours rien. Toutes les troupes y ont été vaincues. Cela aurait été bien plus facile et rapide si l'ouverture s'était faite des deux côtés, mais au moins nos ennemis pensent avoir scellé le passage. Il n'y a plus personne là-bas.

— Ils payeront pour ce qu'ils ont fait, grinça le roi. Quoi qu'il en soit, les messages pour les trois duchés vont bientôt partir. Envoyez une inspection des armées à ceux déjà sur place ou en route. Pour ceux encore en préparation, demandez-leur d'envoyer en priorité des unités capables d'avancer l'ouverture du portail. Ce sera tout. Rompez !

À ces mots, tous les conseillers se dispersèrent et le messager repartit d'où il était venu. Cette séance d'espionnage avait été très utile. Si les conseillers confondaient vitesse et précipitation, le roi, lui, était plus lucide et savait qu'une invasion à une telle échelle ne pouvait pas se mettre en place en aussi peu de temps.

S'il n'avait pas été là, l'homme encapuchonné aurait été rassuré, mais avec lui dans l'équation, il était possible que le portail soit ouvert et les troupes prêtes avant ses propres estimations. Il n'y avait pas une seconde à perdre.

Toujours sous les combles, l'homme sortit une plume, un encrier et un petit bout de papier. Il y rédigea tout ce qu'il avait entendu ainsi que son analyse de la situation, puis le roula avant de l'enfermer dans un petit tube en métal.

Sa missive écrite, il se rendit jusqu'à une autre partie de l'étage qu'il occupait. Personne ne passait sur ce côté-ci du palais, si bien qu'il pouvait agir plus librement sans attirer l'attention. L'homme porta sa main à sa bouche et siffla une fois.

Après quelques instants d'attente, un aigle apparut dans le ciel et vint se poser près de lui. Il accrocha son message sur la patte de l'animal et lui chuchota quelque chose avant de le libérer. L'oiseau de proie s'envola alors rapidement et disparut dans le ciel en quelques battements d'ailes.

Les événements qui allaient suivre s'annonçaient être aussi intéressants que dangereux. Restait à savoir comment l'autre monde allait réagir et s'il serait prêt lorsque le portail s'ouvrirait. Ce message était la clé de la défense du monde qui était sur le point d'être envahi. S'il n'arrivait pas au bon destinataire, l'issu de la guerre qui était sur le point d'éclater ne ferait aucun doute.  

Le violon de cristal : l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant