Chapitre 78 : La confiance perdue

139 33 0
                                    

 — Alors ? Ça fait quoi de parler à un arbre ? Questionna Elyazra alors que Phi avait fini par reprendre une taille humaine après s'être éloignée du doyen des doyens.

— C'est comme parler avec une très vieille personne. Il murmurait presque et j'étais gênée de lui demander de répéter quand je n'entendais pas bien. Mais il était très gentil et patient. Ça semblait même l'amuser.

— Tu y es resté toute la soirée, je ne pensais pas qu'un arbre avait tant de choses à dire, commenta Syara.

— Comme les très vieilles personnes, dit-elle de nouveau. Il a vu et surtout entendu beaucoup de choses de la part des autres arbres. D'ailleurs, le plus incroyable, c'est qu'il a déjà entendu la voix de l'arbre qui abrite mon royaume ! Je n'en revenais pas vu qu'il ne se trouve pas dans cette partie du monde, mais il me l'a prouvé en décrivant la ville et tout ce qui se trouve autour. Au début, j'avais peur que nous soyons perçus comme des parasites, mais il semblait heureux et fier de nous servir d'abri.

— Pour dire autant de choses, est-il possible qu'il soit éveillé ? Se demanda Syara.

— Vu que les fées ne l'entendent pas alors qu'elles vivent à l'intérieur, je pense plutôt qu'il se trouve dans un état entre les deux. Bien plus conscient que les primitifs, mais pas assez éveillé pour dialoguer avec d'autres entités que les arbres, expliqua Ati qui continuait à les guider et à leur ouvrir la voie dans la forêt. Nous en avons certains comme ça qui se trouvent à la lisière ou même nous, en tant qu'élémentals créés par les arbres, pourvus d'une ouïe faite pour les entendre, avons du mal à les comprendre alors que cela ne pose aucun problème à leurs congénères.

— La prochaine fois que je rentrerai chez moi, j'essaierai de tendre l'oreille, sourit la jeune fée. Un accident a eu lieu la dernière fois que j'y suis allé et cela a dû lui faire du mal. Si je pouvais communiquer avec lui, nous pourrions le soigner plus facilement et véritablement vivre en communion avec lui.

Syara s'en rappelait parfaitement. Un sort de feu mal lancé pendant le tournoi qui devait désigner celui qui obtiendrait la main de la princesse avait enflammé et fait s'effondrer toute une partie de la paroi de l'arbre sur un quartier. Grâce à Phi, il n'y avait pas eu de victimes, mais l'arbre était tout de même endommagé à cet endroit.

— Il m'a aussi appris qu'il n'existait pas qu'une seule forêt qui abritait des fées !

— C'est vrai ?

— De ce qu'il m'a dit, il y en aurait trois en comptant mon propre royaume. L'une d'elles est une forêt normale et il ne sait pas vraiment où elle se trouve et l'autre est une forêt élémentale, mais c'est un endroit encore plus hostile aux personnes extérieures qu'ici. Là-bas, ils tirent à vue ceux qui s'approchent sans chercher à prévenir comme vous l'avez fait ici en tirant à mes pieds. Mais même si c'est dangereux, j'ai envie de les rencontrer. De ce que m'a dit le doyen, les fées et les élémentales travaillent main dans la main pour prendre soin de la forêt.

— Pour la forêt qui n'est pas élémentale, elle doit être très éloignée de toute civilisation. La seconde doit être connue comme zone à ne surtout pas approcher et ils doivent agir ainsi pour justement protéger les fées vu qu'ils ne doivent pas avoir la même protection qui se trouve dans ta propre forêt et qui rend amnésiques les personnes qui essaient d'y pénétrer, supposa la beast.

— Si un jour je choppe le débile qui a inventé cette histoire de fée comme ingrédient pour la potion d'immortalité, grogna Elyazra.

— Je pense que ses os ne lui font plus mal depuis bien longtemps, lui répondit Syara. Et pour cette histoire de visiter les autres royaumes des fées, nous en discuterons une fois que nous aurons terminé cette mission qui s'est imposée à nous et que nous serons sûres que Sae ne risque plus rien.

Le violon de cristal : l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant