Chapitre 21

359 38 4
                                    

La pluie s'était arrêtée depuis presque une heure et pourtant, les vêtements de Daphné n'étaient toujours pas secs. Elle avait de la chance d'avoir la magie qui la soignait constamment, sinon elle serait sans aucun doute tombée malade. Par contre, elle ne donnait pas cher de la peau des autres, elle était sûre qu'ils allaient attraper un rhume.

Dans son dos, les Sers Cale et Marcus s'amusaient à essayer de deviner combien d'hommes avaient essayé de la séduire. Elle ne leur accordait rien de plus qu'un regard en coin de temps en temps. Ils en étaient rendus à tenter de se souvenir combien d'hommes jeunes étaient présents lorsqu'ils l'ont sortie de prison.

Elle les laissait faire, parce que cela les occupait, mais elle voulait également voir jusqu'à combien ils comptaient monter. Surtout qu'elle-même n'avait jamais réellement compté. Ils s'épuisaient pour rien, puisqu'ils n'auraient jamais de réponse. Mais elle ne voulait pas le leur avouer.

« Bon, moi je jette l'éponge, lança finalement Ser Cale. On n'y arrivera jamais, même si on réussissait à se souvenir du nombre d'hommes sur cette foutue place, on ne pourra jamais estimer le nombre de voyageurs qui sont rentrés dans sa boutique.

–Donc ça veut dire que j'ai gagné, s'enjouait Ser Marcus.

–Tu n'as rien gagné du tout, se refrogna Cale, tu n'as pas trouvé le bon chiffre.

–Peut-être que si. Moi je dis une trentaine. Alors Daphné, est-ce juste ? »

Elle se retourna. Les deux hommes avaient toute leur attention tournée vers elle, ce qui l'amusait.

« Messieurs, je suis au regret de vous annoncer que je n'en ai aucune idée. »

Leurs visages se décomposèrent et Ser Harden éclata de rire en voyant leurs mines déconfites.

« Attendez, vous êtes sérieuse ? S'offusqua Ser Cale. Vous auriez pu nous prévenir avant !

–C'était beaucoup plus drôle ainsi. »

À son tour, Ser Marcus se mit à rire aux éclats, et Cale l'accompagna rapidement.

« Eh bien mon vieux, s'exclama le premier, nous venons de nous faire rouler. Et en beauté ! »

Daphné se mit à rire, contente de son coup, et reporta son attention devant elle. De l'eau s'écoulait encore de certaines feuilles et l'air sentait l'humidité. Ainsi, toutes les odeurs de la forêt étaient intensifiées. La terre, la sève, l'écorce, tout lui semblait agréable. Assez pour lui faire oublier quelque instant qu'elle avait mal aux fesses à force de rester assise sur une selle toute la journée.

« Quelqu'un n'aurait pas une histoire pour faire passer le temps ? S'enquit Ser Marcus. Monseigneur ? Une histoire de la cour peut-être ? Avec de vieux amis à vous... ou alors des anecdotes à propos de l'impératrice.

–Rien d'intéressant, répondit le Seigneur.

–Je ne demande pas quelque chose d'intéressant, simplement un truc pour me faire oublier que je suis trempé. Karsten ? »

Ce dernier secoua la tête. Daphné l'observa un instant. Il n'avait été que peu loquace depuis le début du voyage, soit deux jours. Il s'adressait de temps en temps au Seigneur durant la journée, le soir il ne parlait que lorsqu'il avait besoin de quelque chose ou pour réprimander les autres chevaliers.

« Harden a plein d'histoires ! S'exclama Ser Cale. Tu dois bien en avoir une en stock, non ? »

Ser Harden soupira, mais Daphné avait l'impression qu'il n'avait réagis ainsi que parce qu'il souhaitait embêter son ami parce qu'au contraire, il avait semblé ravi lorsqu'il avait été appelé.

Comme un pétale de roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant