Chapitre 89

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« Les Chasseurs de mages. C'est une embuscade ! »

À la seconde où elle prononça ces mots, une volée de flèches stria le ciel dans sa direction. Elle leva le bras et les flèches se brisèrent sur un bouclier invisible. L'aura du poison les entouraient.

« Dans la forêt ! Aboya Agnar. Débusquez-les et empêchez-les d'atteindre Daphné ! »

Le prince Taahir cria quelque chose dans sa langue et ses soldats s'élancèrent entre les arbres. Une nouvelle nuée de flèches sortit des feuillages. Daphné Voyagea jusqu'aux blessés et leva un bouclier tout autour d'eux. Les flèches s'écrasèrent contre la bulle, quelques enfants se mirent à crier et à pleurer.

Dunlá restait impassible, comme si elle ne voyait pas le chaos ambiant, concentrée à soigner le plus de civils possible.

« Reste là, lui lança Agnar en s'approchant d'elle. Reste en sécurité, on s'occupe de ramener les gens par ici. »

Elle fit volte-face.

« Tu rigoles ou quoi ? S'offusqua-t-elle. Je ne vais pas laisser tous ces gens. Ni toi, ni nos soldats ne peuvent contrôler le feu comme moi. J'y retourne. »

Agnar la saisit par le bras alors qu'elle passait à côté de lui, déterminée à aller aider.

« Daphné, tu as déjà été touchée. Je ne sais pas par quel miracle tu peux encore utiliser la magie mais s'il te plaît, laisse-nous faire. »

Elle baissa les yeux vers sa cuisse. Elle avait presque oublié ce détail. Elle s'empara de la flèche et l'arracha, constata que la magie entourait toujours la tête, empêchant le poison de la toucher. Sa blessure se referma rapidement, seul le trou dans son pantalon indiquait qu'elle avait été touchée.

Mais, avant qu'elle ne puisse lui répondre, des cris s'élevèrent depuis la ville et attira leur attention.

« Des soldats ! Sauvez-vous ! »

Agnar et Daphné échangèrent un regard. Puis, sans lui laisser le temps de lui dire quoi que ce soit, elle Voyagea. Au moment où elle atterrit sur la place principale de la ville, là où elle trouva Ackton et ses hommes en train de se battre, elle remarqua Edouard en train d'affronter trois soldats ennemis, qui prenaient petit à petit l'avantage.

Elle disparut et s'interposa au moment où un soldat s'apprêtait à abattre sa masse dans le dos du jeune homme. L'impact de l'arme contre la magie envoya son adversaire contre le mur d'une maison pas encore ravagée par les flammes. Elle passa ensuite son bras devant Edouard pour le pousser derrière elle, fit apparaître un imposant bouclier violet qui, lorsque l'épée de son ennemi le toucha, l'emprisonna et remonta le long de ses bras pour l'immobiliser. Le troisième se recula de quelques pas, cherchant une issue, mais Daphné bougea presque imperceptiblement le pied et de grosses racines sortirent de terre pour s'enrouler autour de lui, le désarmer et l'assommer.

Derrière elle, Edouard était assis par terre, la regardant avec de grands yeux surpris, son épée gisant à sa droite.

« Relève-toi, lança-t-elle. Sinon pourquoi est-ce que tu as souhaité t'engager dans l'armée ? »

Une flèche empoisonnée vola vers eux. Elle leva un petit bouclier pour l'arrêter et s'élança en direction de civils en danger, pris en étau entre plusieurs soldats et une maison enflammée. Elle entendit à peine le « merci » soufflé par Edouard.

Sa magie gronda et un éclair s'écrasa aux pieds des chevaliers ennemis, les faisant reculer. Daphné récupéra une épée laissée à l'abandon par un cadavre et croisa le fer avec le premier homme qu'elle vit. Le prenant par surprise, elle n'eut aucun mal à s'en débarrasser. Elle continua à se battre pour protéger cette famille terrorisée dont l'enfant hurlait, en pleurs.

Comme un pétale de roseWhere stories live. Discover now