Chapitre 25

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Il y eut d'abord un affreux sifflement qui résonna dans ses oreilles. Elle reprenait peu à peu ses esprits en ouvrant lentement, très lentement, les yeux. Un marteau tambourinait dans sa tête et tout son corps lui semblait douloureux. Chaque mouvement lui infligeait toutes les peines du monde.

Elle bougea une main et se rendit compte qu'elle se trouvait sur un sol froid et humide. De la pierre. Elle battit vivement des paupières en tentant de discerner, dans l'obscurité, ce qui se trouvait autour d'elle. Elle tenta de se relever mais laissa échapper un grognement en sentant sa tête tourner de plus en plus. Elle passa une main dans ses cheveux et se rendit compte que du sang séché les collait sur l'arrière de son crâne et dans sa nuque.

C'est alors qu'elle se souvint.

Leur arrivée à la Tour, la rencontre avec les conseillers et l'un des mages originels, leur séparation dans différentes chambres, sa promenade dans les couloirs, puis l'homme en colère. Et après ça plus rien, si ce n'était un coup qu'elle avait reçu.

Ses yeux étaient à présent habitués aux ténèbres. Lorsqu'elle se rendit compte d'où est-ce qu'elle se trouvait, elle se mit sur ses deux pieds, oubliant les morsures que la douleur infligeait à son corps. Une cellule.

Ne voulant pas y croire, elle tourna sur elle-même, ferma les yeux en espérant se trouver dans sa chambre en les rouvrant. Mais elle était toujours dans cette prison froide et humide.

Sa respiration s'accéléra en même temps que les battements de son cœur. Ses mains tremblaient. En réalité, tout son corps était secoué de spasmes. Elle était de nouveau enfermée, son calvaire recommençait. Ou alors peut-être ne s'était-il jamais arrêté. Peut-être se trouvait-elle toujours à son village et qu'elle avait rêvé ces derniers mois en attendant son exécution.

Alors elle se mit à chercher la petite fenêtre donnant sur la place et tendit l'oreille pour tenter d'entendre les rires des habitants et la musique des musiciens. Mais rien. La cellule n'était pas la même. L'atmosphère n'était pas la même. Elle n'était à dans son village mais sous la Tour. Cet homme l'avait assommée et enfermée. Mais pourquoi ?

Il fallait qu'elle trouve un moyen de sortir au plus vite, elle ne pouvait pas rester dans cette cellule. Ça ne pouvait pas recommencer. Passer de nouvelles semaines dans un endroit pareille la rendrait définitivement folle, elle ne le supporterait pas.

Paniquée, elle se mit alors à frapper contre les murs, griffant les espaces entre les pierres pour tenter de les déloger. Mais c'était inutile, rien ne voulait bouger. Des larmes se mirent à rouler le long de ses joues alors qu'elle se précipiter vers la porte. Elle se mit alors à tambouriner, utilisant toutes ses forces pour se faire entendre. Et elle pleurait sans savoir comment s'arrêter.

Une boule s'était formée dans sa gorge, l'empêchant de parler. Elle aurait voulu appeler le Seigneur, ou l'un des chevaliers, dans l'espoir que l'un d'eux l'entende. Il fallait que quelqu'un l'entende, qu'on la sorte de là.

Elle tenta alors d'utiliser la magie, brûler cette porte, Voyager, faire pousser des racines ou produire assez d'énergie pour défoncer cette foutue porte. Mais elle avait beau se concentrer, rien ne venait. En fait, elle se rendit compte qu'elle ne sentait plus la magie circuler dans son corps comme si... comme si on la lui avait enlevée.

Ses mains se mirent à trembler de plus belle. C'était la pire chose qui pouvait lui arriver. Sans ses pouvoirs, elle était inutile, elle n'avait plus sa place aux côtés du Seigneur. Et sans lui, elle n'avait plus rien. Elle éclata en sanglot et regarda ses bras. Des bracelets avaient été attachés à ses poignets. Elle devina sans aucun mal que c'étaient eux qui lui empêchaient de recourir à ses pouvoirs.

Comme un pétale de roseWhere stories live. Discover now