Chapitre 52 (1/6)

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Le vide. Un vide immense. C'était tout ce que ressentait Daphné.

Tout était calme autour d'elle, aucun son ne venait perturber ce silence divin. Elle aurait voulu rester ainsi indéfiniment. Plus aucune douleur, plus d'inquiétudes ni de larmes. Une éternité paisible.

Quelque chose frôla sa tête et fit bouger ses cheveux. Daphné revint à elle et se redressa, les yeux grands ouverts. Elle ne pouvait pas passer l'éternité dans cet endroit, elle avait une mission, elle venait de s'en souvenir à l'instant. On essayait de la piéger dans cet endroit mais elle devait en sortir. Elle en avait fait la promesse à... à qui ?

Elle se mit sur ses pieds et tourna autour d'elle pour observer les lieux. Elle se trouvait dans un espace qui semblait hors du temps. Du sable gris recouvrait le sol, des cristaux violets géants entouraient ce qui ressemblait étrangement à une arène, des morceaux de bâtiments étaient suspendu dans ce ciel indigo. Un éclair améthyste apparu sans faire le moindre bruit. Tout était beaucoup trop silencieux.

En se retournant, Daphné remarqua une porte qui semblait donner sur du vide, décorée d'une dague. Elle fut attirée par cette porte et s'en approcha. Même ses pas ne produisaient pas le moindre son.

Instinctivement, elle posa sa main sur la poignée et la tourna, certaine qu'elle devait absolument l'ouvrir. Une lumière l'aveugla et elle se retrouva dans un autre endroit, une infinité blanchâtre. Une petite luciole violette voleta devant elle et s'arrêta pour grossir. Daphné approcha son visage et vit la place d'une ville, de nuit. Elle fut immédiatement absorbée et se retrouva dans ce lieu qu'elle ne connaissait pas.

Elle parcourra l'endroit, entourée de gens en train de danser sur une musique entraînante. Des marchants vendaient toute sorte de nourriture, des bijoux et souvenirs de ce qui semblait être un festival. Daphné fut irrémédiablement attirée par une jeune femme brune au visage marqué par des tâches de rousseurs en train de danser. Un homme vint à sa rencontre et se mit à danser avec elle, ne la quittant pas des yeux. Elle lui lançait quelques regards enjôleurs et, lorsque la musique s'arrêta, elle lui vola un baiser, qu'il lui rendit avec passion, avant de filer, se perdant dans la foule.

L'endroit se changea. Le soleil se leva sur la place, les danseurs du festival laissèrent place aux promeneurs du marché. Elle retrouva la jeune femme aux tâches de rousseurs qui se baladait entre les étals, admirant les tapisseries, reniflant les formages, inspectant les fruits. Et elle discutait avec les marchands, de ragots, du temps, du festival de la veille. À vrai dire, tout le monde parlait du festival. On vantait les mérites de ceux qui étaient venus costumés et du groupe qui était venu jouer, on complimentait le boulanger pour toutes les pâtisseries qu'il avait faites. L'ambiance de la veille traînait encore au-dessus de la place et elle en était ravie.

Alors qu'elle était perdue dans la contemplation d'un petit groupe d'enfant qui jouaient près de la fontaine, elle percuta quelqu'un. Elle se mit à râler mais se figea lorsque ses yeux se posèrent sur la personne. Ses yeux et sa bouche s'agrandirent et se mit à rougir.

« C'est vous ! S'exclama-t-elle. Vous êtes mon mystérieux partenaire !

–Et vous vous êtes la jeune femme qui m'a volé un baiser. »

Elle croisa les bras sur sa poitrine et lui lança un regard de défi.

« Vous me l'avez rendu je vous le rappelle.

–Si je ne l'avais pas fait, je vous aurais été redevable. Et je mets un point d'honneur à rembourser mes dettes le plus rapidement possible. »

Elle se mit à rire, jeta un coup d'œil à la fontaine où un couple se taquinait.

Comme un pétale de roseTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang