Chapitre 45

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Le lendemain matin, après avoir pris le petit déjeuner en compagnie des autres filles dans le salon, Daphné décida de reprendre sa visite du château après son entraînement, grandement parce qu'elle était certaine qu'elle ne croiserait pas le Seigneur dans les couloirs puisqu'il allait passer la journée en réunion. La jeune femme se sentait toujours aussi gênée par rapport à la veille et ne cessait de rougir dès qu'elle y pensait. Annabelle l'avait charriée entre deux bouchées de croissants aux amandes, plaisantant sur le fait qu'elle ait fait un rêve coquin durant la nuit.

Elle arriva en retard à l'entraînement. Malgré toutes les indications que lui avaient donné les domestiques qu'elle avait croisé, elle avait quand même réussi à se perdre. Et Harden ne manqua pas de lui faire payer ce retard en l'épuisant jusqu'à ce qu'elle s'effondre littéralement, trempée de sueur.

« Allons Daphné, lança-t-il en l'aidant à se relever, vous êtes plus solide que ça.

–Pas si vous me torturez de la sorte, bougonna-t-elle.

–Si vous voulez de la vraie torture allez donc voir Laurel ou le prince Taahir, et demandez donc à notre cher prisonnier s'il n'aimerait mieux pas être à votre place. »

Daphné grimaça.

« Je ne veux pas savoir ce qui se passe dans cette cellule, fit-elle.

–Sage décision. »

Après un bon bain qui détendit ses muscles, la jeune femme commença donc son aventure dans les longs et interminables couloirs du château. Les domestiques allaient et venaient dans tous les sens, préparant certainement le banquet. Dès que quelqu'un passait près d'elle armé d'un bouquet, elle utilisait discrètement sa magie pour rendre les couleurs des fleurs plus vibrantes. Pas grand-chose qui changeait tout.

Après une bonne demi-heure à errer dans la demeure, Daphné trouva une porte entre-ouverte et décida d'y jeter un coup d'œil, espérant ne rien trouver de trop compromettant. Mais en ouvrant la porte, ses yeux s'agrandirent d'émerveillement. Devant elle se trouvait la plus grande bibliothèque qui lui avait été donné de voir.

Les rayonnages remplis d'ouvrages s'élevaient sur plusieurs étages, éclairés par les larges fenêtres dans le fond de la salle qui filtraient les rayons du soleil. Au centre trônait la statue d'un homme tenant dans ses mains un livre, regardant vers le ciel. Sur une plaque à ses pieds était inscrit ces mots : En l'honneur de Fredrick Kleven, bâtisseur de Bellesea, demeure des Ducs d'Orlimar. Puisse ses tours être visibles jusqu'à la capitale.

Bellesea était donc le nom de cet incroyable château bâti par l'ancêtre du Seigneur. Les dates inscrites juste en-dessous lui indiquèrent que ce bâtiment avait au moins cinq cent ans. Pourtant, il n'avait rien à voir avec le château d'Avisir ou les petits manoirs qu'elle avait pu voir de loin en voyageant. La bâtisse était comme neuve, épargnée par le temps et la météo. Chaque pierre avait quelque chose de... magique.

Daphné referma la porte derrière elle et contourna la statue, trouvant quelques sofas et fauteuils. Elle déploya rapidement sa magie, afin de vérifier si elle était seule, et sentit la présence d'un ouvrage abandonné sous l'un des canapés. Elle se pencha et le ramassant, le dépoussiérant au passage. D'après le titre cela semblait être un de ces romans à l'eau de rose qui plairait à Fosca. Elle ouvrit la première page et découvrit un nom inscrit dans une écriture des plus nobles. Madalena Kleven. La jeune femme s'arrêta dessus en repensant au tableau, essayant d'imaginer l'impératrice, n'étant encore qu'une simple demoiselle, assise dans l'un de ces sofas à lire tranquillement.

En continuant de feuilleter les pages, un papier tomba soudainement. Paniquée, Daphné le ramassa précipitamment et le déplia en pensant qu'il s'agissait d'une page arrachée. Mais il s'agissait d'une lettre.

Comme un pétale de roseWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu