Chapitre II.

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            Avec les quelques heures de sommeil qu'il avait réussi à récupérer, celles-ci furent toutes troublées par des cauchemars, où il voyait différents scénarii avec la Japonaise, qui lui reprochait un travail qui n'était pas à la hauteur de...

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            Avec les quelques heures de sommeil qu'il avait réussi à récupérer, celles-ci furent toutes troublées par des cauchemars, où il voyait différents scénarii avec la Japonaise, qui lui reprochait un travail qui n'était pas à la hauteur de ses attentes. Si cela devait se produire, il en serait bouleversé, non seulement pour lui, mais aussi pour son père. Que diraient les gens sur le fils du grand Leo Gianni, si celui-ci n'avait aucun talent pour la photographie ? Il n'avait pas envie de décevoir son père.

Tôt dans la matinée, son père lui passa un coup de fil pour prendre de ses nouvelles et savoir comment s'était déroulé le fameux shooting. Il le rassura brièvement et raccrocha très vite, étant dans le gaz. Avant de se rendormir, il consulta ses messages dans l'espoir que Misaki Haruka lui ait répondu, mais aucun nouveau message n'apparaissait. Il soupira et replongea dans les bras de Morphée.

Son dimanche fut ennuyeux, il se réveilla tard le soir, le temps de manger, se doucher et faire un exercice d'anglais pour le lendemain, puis repartit se coucher. 

      Le lundi matin, toujours aucune réponse. Si elle ne lui répondait pas dans la semaine, Isaia enverrait un autre message pour s'assurer qu'elle ne l'ait pas oublié.

Il se prépara avant d'aller en cours, épuisé d'avoir autant dormi et travaillé. Lorsqu'il passa devant un miroir de son salon, il se regarda un instant et tiqua devant ses cernes noires, soulignant ses yeux bleus aussi foncés que l'océan.

       Isaia était un jeune lycéen connu grâce à la réputation de son père, mais également pour sa beauté froide. Il n'était pas le genre de garçon populaire auquel on pouvait s'attendre. Le châtain n'avait que très peu d'amis et ne parlait pas à grand monde. Il était plutôt reclus, dans son coin, dans sa bulle à lui. Cependant, il excellait en cours et avait l'une des meilleures moyennes des premières ES, ce qui provoquait beaucoup d'envieux et de jaloux.

Concernant les filles, il éprouvait juste un désintérêt total pour l'amour et n'avait donc jamais eu de petite-amie.

Sa journée se passa comme chaque jour, enfin, c'était ce qu'il pensait, jusqu'à ce que Mattéo l'interpelle, à la fin des cours, aux portes de l'établissement.

— Isaia, viens voir, vite ! cria-t-il avant de se précipiter dans les couloirs du lycée.

Isaia fronça les sourcils, intrigué par la précipitation de Mattéo. Il entra de nouveau dans le lycée à sa suite et ils se retrouvèrent rapidement devant le tableau des informations. Celui-ci comportait un espace élève, qui était censé leur permettre de s'exprimer avec des dessins, des poèmes ou autres. Néanmoins, il avait, en réalité, une toute autre fonction. Si un nom était inscrit dessus, ce n'était jamais bon signe et Isaia en fit la malheureuse constatation.

Il y vit un bout de papier avec écrit en gros et au feutre rouge d'une écriture plutôt grossière :

« Isaia Gianni, j'ai de jolies photos en ma possession, comment te remercier de ce magnifique cadeau asiatique ? »

Isaia pâlit en réalisant le sens de ces mots. Comment ça, de « jolies photos » asiatiques ? Se pouvait-il que cette personne ait... les photos qu'il avait faites ?

Il sortit précipitamment son téléphone de la poche arrière de son jean et alla directement dans ses messages. Il vérifia chaque discussions qu'il avait eues depuis son shooting. Etrangement, les photos n'étaient envoyées qu'à une seule personne : Misaki Haruka pro.

Mais alors pourquoi cette phrase ? Qui savait pour ses photos hormis sa bande ?

Les sourcils froncés, il se tourna vers Mattéo et lui lança sèchement :

— C'est une blague ?

— Non... répondit son ami, ses joues s'empourprant et son regard fuyant.

— Vous êtes les seuls à connaître l'existence de ces photos. Je répète : c'est une blague de l'un de vous ? insista le châtain.

— On ne s'amuserait pas à faire ce genre de choses ! Je peux te jurer que ça ne vient pas de nous, semblait-il répondre avec franchise.

S'il était réellement sincère, pourquoi avait-il rougi ? Pire, comment une autre personne pouvait avoir connaissance de son shooting photo ?

Isaia prit sa tête entre ses mains, à la recherche d'une raison valable. Il eut soudainement un déclic, l'avait-on piraté ? Il avait pourtant tout un tas d'applications pour sécuriser son téléphone, mais peut-être qu'un hacker avait réussi à avoir accès à ses dossiers personnels ? Rien que d'y penser, il en eut des sueurs froides. Que devait-il faire ?

Il attrapa rageusement le bout de papier et le déchira avant de le balancer dans la poubelle. Après la stupéfaction, vint la colère et la frustration. Il devait à tout prix savoir qui était l'auteur.

Il sortit un morceau de papier déchiré où il y inscrit seulement trois petits mots :

« Qui es-tu ? »

Il l'accrocha exactement à la place du mot qui lui avait été destiné. Il se tourna ensuite vers Mattéo et dit d'un ton sans appel : 

— Si c'est vous qui avez fait ça, je vous jure que vous me le paierez, c'est clair ?

Mattéo hocha la tête, toujours aussi gêné. Isaia quitta le lycée, une boule de stress logé dans le ventre.

Il y avait un truc qui clochait : Mattéo avait un comportement coupable, pourtant, il sentait qu'il disait la vérité, son ami ne savait pas mentir. Mais alors pourquoi agissait-il de manière si suspecte ?

Lorsque son père l'appela le soir-même, il garda cette information pour lui. Il réglerait ce problème seul et rapidement.

         Le lendemain matin, il se rendit au lycée le cœur lourd. Il avait passé une nuit affreuse, où insomnies et cauchemars se mélangèrent, luttant farouchement contre son sommeil.

Il se dirigea directement vers le tableau des informations, à l'endroit où son mot était remplacé par un autre :

« Je suis celui à qui tu as envoyé les photos, bien évidemment. »

Il ne comprenait plus rien. Il n'avait envoyé ses photos qu'à une seule personne, il avait même vérifié ! S'était-il trompé en recopiant le numéro ? Dans ce cas, il avait une chance sur des milliards de retomber sur une personne de son lycée !

Il décida d'envoyer un message de confirmation à la Japonaise afin de s'assurer que c'était bien elle.

« Mademoiselle Haruka ? »

Il n'attendit pas longtemps avant d'obtenir une réponse :

« Loupé. »


Trompé de numéro.Where stories live. Discover now