Chapitre XXXVII.

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  " - Mais dis moi Gianni, t'es si crédule que ça ? Oh attends... Je suis sûr que tu crois Ilyes vrai quand il t'embrasse ! Explosa-t-il de rire. A cette soirée, chez Théo, mais aussi dans sa cave, d'ailleurs ça a bien faillit déraper ! Par contre, nous on se demande pourquoi tu lui as refusé ces deux baisers, quand vous étiez seuls en Italie... On sait tous que tu en meurs d'envie, du coup tu vois, ça nous a un peu surprit. Ilyes ne te satisfait plus ? On doit en envoyer un autre c'est ça ? R'ah dommage, Ilyes était le plus fort de nous niveau séduction tu vois, je me demande bien qui pourrait te plaire ? Tu pourrais me renseigner sur tes goûts histoire de nous faciliter la tâche ? "


Isaia lâcha le téléphone qui vient s'échouer sur le sol dans un bruit sourd. Il se sentait mal, très mal et la panoplie de sentiments néfastes se bousculaient pour avoir la première place. Sa tête tournait et il due se raccrocher à une chose stable pour ne pas tomber, il s'assit par terre et lorsqu'il voulut passer une main sur son visage, il écarquilla les yeux devant les forts tremblements de celle-ci. Il leva la deuxième et constata qu'elle était dans le même état. Il décida donc de les laisser le long de son corps en espérant qu'elles redeviennent normales. Il attendit donc, assit sur le sol froid, le dos reposant sur le mur lui aussi gelé. Pourquoi sa chambre était aussi froide d'ailleurs ? Il la laissait une semaine et il la retrouvait froide ! C'était quoi ce bordel ?! 

En colère par ce froid, il se releva et se dirigea vers son bureau d'un pas pressé, il s'arrêta quelques secondes devant toutes les photos qui ornaient son mur et les retira toutes d'un mouvement de bras, et celles qui restaient, il les déchirait. 

Il s'attaqua ensuite à son bureau, poussant tout par terre de rage, tout ses stylos tombèrent et son matos pour son appareil photo s'écrasa lourdement à terre. Il ouvrit ensuite son armoire et jeta toutes ses affaires, il ne garda qu'un survêtement informe. Il se déshabilla et l'enfila, puis il partit allumer le chauffage à fond. Est-ce que c'était ton père qui avait volontairement rendu sa chambre froide ? Est-ce que, parce qu'il partait une semaine, alors il l'oubliait ? Est-ce qu'il lui avait réellement manqué d'ailleurs ? 

Il donna un coup de poing dans son armoire et le bois fragile se cassa littéralement, provoquant un gros trou dans une des portes coulissantes. 


Il descendit bruyamment les escaliers, claquant ses pas et son père, alarmé par tout le bruit qu'il causait, vint à sa rencontre. 


- Isaia est-ce que ça va ? S'inquiet son père, les yeux plissés. 


Isaia le toisa du regard. Est-ce qu'il s'inquiétait vraiment ? Après tout, il ne savait même pas que son fils était victime de harcèlement ! Le grand Leo Gianni, celui qui disait aimer son fils plus que tout, est-ce qu'il s'intéressait ne serait-ce qu'un peu à son fils ?! Non, bien sûr que non, s'il était vraiment là pour lui, il verrait à quel point son fils va mal. 


Avant de claquer la porte violemment, il lâcha un : 


- Je vais courir, m'attends pas. 


Puis il s'enfuit et à peine eut-il posé un pieds dehors qu'il se mit directement à courir le plus vite qu'il pouvait. Il était crevé de son voyage, mais à l'heure actuelle, il ne ressentait plus rien et l'adrénaline lui donnait une vitesse qu'il n'avait jamais eu. Il faillit même se faire renverser en traversant la route, il reçut des insultes du conducteur et Isaia, bourré de haine lui cria " Si tu m'envoles c'est moi qui crève connard, pas toi ! " avant de reprendre sa route. Il repensa à ses paroles... Crever, hein. Il y avait pensé quelques années auparavant. Ça l'avait obnubilé, il n'avait fait qu'y penser au point de trouver tout les moyens de partir rejoindre sa mère, tout s'était transformé en objet qui le délivrerait de sa peine profonde et immense qu'avait causé la perte de sa mère. Tout à coup, il trébucha et s'affala sur le sol. La seule chose qu'il trouvait à faire, était de rire nerveusement. 

Trompé de numéro.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant