Trompé de numéro.

Chapitre XLI.

Seul le mouvement de draps froissés se faisaient entendre dans la grande maison vide, même Sélim était silencieux comparé au bruit que produisait Isaia en se retournant encore et encore dans sa couverture, ne trouvant pas le sommeil. Quand le châtain se tourna vers son réveil, celui-ci indiquait trois heures du matin. Il n'en pouvait plus, il se sentait terriblement épuisé mais impossible de trouver le repos. 

Après sa discussion avec Claire, tout le monde était reparti chez lui et Claire lui avait filé son numéro afin qu'ils se mettent d'accord pour un rendez-vous. Ensuite Sélim avait mangé une quantité surhumaine de frites, mais lui n'avait su avaler un aliment. Ils avaient regardé la télé avant d'aller se coucher à vingt-deux heures. Et voilà que son cousin était à côté de lui, dormant paisiblement. 

Depuis sa conversation avec Claire, il se ressassait inlassablement ses mots. Tout s'embrouillait dans sa tête, il ne savait plus qui était qui et qui était quoi. Ce qu'il savait, était qu'ils étaient tous des connards, et qu'il devait leur faire payer de s'en être pris à lui.

Il se mit sur le dos et releva son t-shirt d'une main avant de la passer sur sa peau froide. Il fit de fines caresses autour de son nombril pour se distraire. Ce simple geste l'avait beaucoup aidé à s'endormir auparavant, même si jamais il n'oserait l'avouer à qui que ce soit. Ses doigts firent des allés et retours sur son ventre, lui donnant par la même occasion des frissons. Il poussa un soupire d'exaspération, lassé d'être si perdu. A présent, tout ce qu'il souhaitait était de déceler le vrai du faux et de tirer un trait sur cette histoire définitivement.

Il se retourna sur le ventre une énième fois et se grondait mentalement de ne pas trouver le sommeil.

Soudainement, il entendit quelque chose vibrer sur la commode à côté de son lit, il tendit son bras aussitôt et récupéra son téléphone, trop content d'avoir enfin une distraction. Son sourire se perdit aussi vite en voyant le nom du destinateur : Ilyes. Avant d'ouvrir son message, il renomma son nom en le changeant pour un " salaud " plus adéquate. Il hésita longuement avant d'ouvrir son message.

" Tu dors ? Non en fait, je sais que tu ne dors pas, tu dois probablement être en train de te torturer l'esprit. " 03:13.

Isaia hésita un moment, se demandant s'il prenait le risque de répondre ou s'il devait simplement l'ignorer. 

" Ta gueule. T'as pas encore compris que je ne voulais pas te parler ? T'es vraiment le pire des salauds. " 03:14.

Finalement, il n'avait pas résisté à la tentation de lui répondre, c'était plus fort que lui. Il ne pouvait pas se résigner à l'ignorer tout bonnement. 

" Ce que tu peux être naïf. Alors quoi, t'as décidé de croire Isaac sur paroles alors qu'il te ment depuis le début ? " 03:15.

Le châtain sentit cette colère qui lui était devenue commune le démanger. Il avait encore envie de le frapper, et il se demandait quand il allait enfin ne plus avoir de pulsions meurtrières envers Ilyes. 

" Serais-tu en train de me dire qu'il a menti et que tu es innocent ? Parce qu'hier tu as eu une réaction bizarre pour quelqu'un qui n'a rien à se reprocher, non ? " 03:17.

Isaia prenait sur lui pour ne pas l'insulter de tout les noms d'oiseaux qu'il connaissait, et dieu qu'il en crevait d'envie ! Il était presque choqué qu'Ilyes prétende une pseudo innocence après ce qu'il avait fait. D'un côté, cela aurait pu être vrai, il aurait dans ce cas frappé Isaac car il avait mentit en parlant du brun. Mais tout se brisait avec le sourire qu'Ilyes avait fait, et surtout les paroles qu'il avait choisi pour provoquer Isaia. Prenait-il vraiment le châtain pour un con ? Il savait qu'il était naïf, en revanche, il ignorait que les autres le prenaient pour un mec aussi stupide. Il aimerait tellement y remédier et devenir quelqu'un de lucide, perspicace et fort, mais dès qu'il tentait, tout s'écroulait aussi vite. Il avait vraiment l'impression que la vie avait ses boucs émissaires.