Trompé de numéro.

Tome II, chapitre XXVII.

      Isaia se recula de la foule, suivi par ses cousins, ses amis, Jenny et Ilyes. Dès qu'ils furent en retrait du petit groupe, Jenny lui sauta dans les bras et le serra fort contre elle, quelques secondes après, Adriano se joignit à eux dans un câlin collectif.

— Tu nous as tellement manqué Isaia ! s'exclama la jeune Italienne.

Le châtain se sentit submerger par tout un tas d'émotions divers, qui se traduisait tout simplement par du bonheur à l'état pure. Il embrassa la joue de Jenny et empoigna la main d'Adriano en leur souriant, avant que Sélim ne vienne entourer avec possessivité ses bras autour de sa taille pour le soulever légèrement contre lui.

— Isamouuuuuuuur, enfin on se revoit mon petit bébé, poussa Sélim en le reposant et en embrassant à plusieurs reprises son visage, sous le petit rire gêné d'Isaia.

— Vous m'avez aussi manqué, je... Je suis super content que vous soyez là, avoua Isaia, peu habitué à exprimer sa gratitude et son contentement.

Du coin de l'oeil, Isaia vit Claire analyser Jenny de la tête aux pieds, avant de passer à Adriano et Sélim. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il n'avait même pas fait les présentations.

— Claire, Mat' et Jihane, je vous présente mes...

Isaia s'arrêta net dans sa phrase, jetant un coup d'oeil à Ilyes. C'est vrai, le brun ne savait pas que Sélim était son cousin. Il se reprit alors :

—Mon cousin, Adriano, la petit-amie d'Adri et mon amie d'enfance, Jenny et Sélim, un... Ami.

Il se tourna vers ses cousins et Jenny.

— Et je vous présente mes amis, Claire, Mattéo et Jihane. Ilyes, tu connais déjà tout le monde.

Cette dernière phrase fit régair Jihane, qui fronça les sourcils en voyant Adriano checker Ilyes et Jenny lui sourire tendrement. En revanche, Sélim et son ex-bourreau ne se calculèrent même pas. Isaia se retint de rire en voyant que ses amis leur disaient bonjour et tentaient des phrases d'approches, alors qu'Adriano avait les yeux éberlués, ne comprenant pas un mot de ce qu'ils se disaient en français.

— Par contre, Adri est italien donc si vous voulez lui parler, Jenny sera la traductrice, pouffa doucement le châtain.

Tout le monde se mit à rire et bien vite, des prières de se taire ne tardèrent jusqu'à leurs oreilles et ils décidèrent tous d'un commun accord d'écouter la fin du vernissage. En se repositionnant derrière le groupe, Ilyes vint directement se mettre derrière lui et posa sa tête contre son épaule. Par reflèxe, le photographe l'aurait repoussé, mais ça tombait bien, il avait besoin de lui parler.

— Pourquoi t'es là ? demanda Isaia d'un ton détaché.

Ilyes soupira et retira sa tête, mais la laissa tout de même près du châtain.

— Jen' m'a invité, je le savais depuis une semaine qu'ils allaient venir, elle m'a dit que c'était pour une surprise.

Le châtain se retourna vers lui, mais déchanta immédiatement en constatant leur proximité.

— Tu continues de parler à Jenny ?

Ilyes sourit.

— Bien sûr, on se fait souvent des skypes. On a beaucoup de points communs ensemble, c'est devenu une très bonne amie.

Isaia sentit la colère monter, son amie d'enfance n'était pas au courant de ses actes dégueulasses envers lui, mais en même temps, un sentiment de puissance le prit peu à peu, gonflant son torse de confiance.

— Si seulement elle savait ce que tu avais fait... lança-t-il faussement innocent.

— Serait-ce une sorte de menace, monsieur Gianni ? chuchota le brun près de son oreille.