Tome II, chapitre XXXI.

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       Isaia n'osait pas parler, il voyait Sélim serrer les dents autant que ses doigts se crispaient sur le volant de sa voiture. Il était furieux. Le châtain se rappelait que quand son cousin était dans cet état, il ne valait mieux pas lui parler, sinon il risquait d'être incontrolable.

— Ecoute moi bien Isaia, que tu sois amoureux ou non de cet enculé, je ne veux plus que tu l'approches, que tu lui parles, plus aucun contact avec lui ! gronda le rugbyman, toujours en regardant la route, sur un ton incroyablement autoritaire.

Même son père ne lui avait jamais parlé comme ça. Il fronça les sourcils mais ne répliqua rien, il devait laisser Sélim se calmer avant que celui-ci ne fasse demi-tour et commette un meurtre.

Le grand brun prit un virage serré et Isaia se demandait même s'il allait survivre au trajet, qui n'était pourtant pas très long. Il s'agrippa fermement à l'accoudoir de la portière en priant d'arriver à bonne destination en entier. 

Sélim freina enfin, soutirant un soupir de soulagement à son cousin. Cependant, il ne semblait pas en avoir fini avec lui, car il se tourna vers le châtain, le regard revolver.

— J'espère que tu es assez conscient pour t'en rendre compte, Isaia ? Ce type n'est pas quelqu'un de fréquentable, et encore moins un bon petit-ami ! Il va te tirer vers le bas, te faire du mal, te rendre malheureux. Il est pas bien dans sa tête et il n'a pas de bonnes fréquentations. Tu sais que je ne veux que ton bien, Isaia...

Son ton s'était attendri avec sa dernière phrase. Mais, étonnement, cela provoqua une certaine colère chez Isaia.

— Je fais ce que je veux, Sélim !

Le rugbyman eut un instant de bug avant de souffler et de se reposer sur son siège, la tête contre le dossier.

— Je sais Isaia ! Mais comme je te l'ai dit, je ne souhaite que ton bonheur dans la vie et je sais pertinemment qu'Ilyes ne saura pas te l'offrir. Ça me tue quand tu me réponds " je crois " à " tu l'aimes ? ", tu devrais le haïr pour tout ce qu'il t'a fait !

Isaia serra les poings et sentit sa tête chauffer. Et lui, ça le tuait qu'on le prenne pour la pauvre petite victime énamourée de son horrible tortionnaire ! Certes, c'était en quelques sortes ce qu'il se passait, mais il détestait penser de cette manière. Il préférait opter pour le fait qu'il ait des sentiments, qu'il s'est épris de l'ancien Ilyes et qu'il n'arrive plus à s'en défaire. Si seulement Ilyes ne lui avait jamais rien fait... Tout serait si facile. À la place, il se sentait enchaîné au diable.

— Tu ne connais qu'une partie, répondit sèchement Isaia.

— Oh, alors maintenant, tu te mets à le défendre ? L'accusa-t-il.

— Non ! S'écria le plus jeune, outré que son cousin puisse penser une telle chose. J'ai des sentiments pour lui mais ça ne m'empêche pas de le haïr ! Et qu'est-ce qu'il te prend, soudainement, à péter les plombs à cause de Johan et Ethan ? Ce n'est pas Ilyes qui m'a agressé, à ce que je sache !

Il ne laissa pas le temps à Sélim de répondre et partit en claquant brutalement la portière derrière lui. Il regagna sa maison d'une démarche empressée et légèrement colérique. Isaia n'était pas remonté contre Sélim, mais plutôt par ces deux abrutis qui l'avaient agressé à la sortie des cours. Il se croyait encore au collège, c'était pathétique. Sans compter sur son ex-bourreau, qui avait joué les héros. Et maintenant son cousin, qui se prenait pour son père. C'était le comble.

     Une fois à l'intérieur de chez lui, il fut surpris par le nombre de valises qui s'entassaient dans l'entrée. Il partit dans le salon et aperçue toute la petite bande, qui se composait du couple italien, Jihane, Hugo, Mattéo et Claire, ces deux derniers ayant finis plus tôt les cours. 

Trompé de numéro.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant