Tome II, chapitre XX.

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— Je te préviens d'emblée, je préfère que tu...

— Claire, dis-le moi, on discutera de ce que je ferais après, le supplia Isaia du regard, ne tenant plus sur place.

La jeune femme le regarda dans les yeux quelques secondes, comme si elle essayait de se convaincre que lui lâcher cette information serait une bonne chose. Elle finit par souffler et reprit sa glace, dont la majorité avait fondu, entre ses mains et fourra une bouchée dans sa bouche, se léchant la lèvre pour ne pas en perdre. Cela aurait pu faire sourire Isaia, s'il n'était pas autant excité par sa probable vengeance. Elle ouvrit la bouche pour parler, cependant, ce ne fut pas sa voix qui se fit entendre.

— Gianni, je te cherchais !

Isaia vit le visage de Claire se décomposer en voyant Ilyes arriver vers eux, son cahier de philosophie en mains.Le châtain le détailla rapidement, jean slim bleu foncé troué, sweat rose pâle de marque et retroussé aux manches et des baskets bien usées aux pieds. Il tenait la lanière de son sac de sa main libre et ses cheveux étaient plus en bordel que d'habitude, mais ça lui donnait un air... Sexy, sauvage. Le brun s'approcha de lui et lui serra la main en lui faisant une brève accolade, tout ceci, sous le regard médusé de son amie.

— T'as oublié ça hier dans ma voiture, lança-t-il joyeusement en lui tendant son cahier.

Le châtain se demandait si c'était ça leur moyen de se dire bonjour à présent. Devront-ils toujours se serrer la main avec une étreinte furtive ?

Là n'était pas le plus important, il s'était engueulé avec Claire justement parce qu'elle n'acceptait pas son désir de paix avec son ex-bourreau, et là, elle venait d'apprendre qu'il avait décidé de suivre son propre raisonnement. Il se mordit l'intérieure de sa joue et répondit :

— Ah, ouais, merci.

Il lui tira presque le cahier des mains et le ramena contre son torse en jetant un œil à Claire, qui fixait Ilyes méchamment. Le brun ne semblait même pas s'en préoccuper.

— A plus tard, finit-il par dire en s'éclipsant.

Isaia se sentit respirer de nouveau. Il le regarda s'éloigner, en apercevant quelques filles se retourner sur son passage. Cependant, sa priorité n'était pas de pester contre elles,  il craignait vraiment la réaction de la jeune femme, qui ne tarda pas à venir.

— Vous... ? lança-t-elle en regardant Ilyes au loin.

— Je lui ai parlé hier, on s'est arrangé.

Elle semblait perdue, ouvrant plusieurs fois la bouche sans qu'aucuns sons n'en sortent. Puis elle reporta son attention sur le châtain en fronçant les sourcils.

— Alors vous êtes pote ? questionna-t-elle un peu sèchement.

— C'est compliqué... répondit Isaia évasif.

Il n'avait pas envie de se pencher sur la question, lui voulait surtout savoir quelle était cette fichue information qui pourrait faire balancer la donne ! Surtout qu'il ne se sentait pas capable de lui expliquer son baiser avec Ilyes... Elle le tuerait, et il pourrait dire adieu à son info si désirée. 

— Je te préviens Isa, s'il refait quoique ce soit, saches que je ne t'aiderai pas, dit-elle durement. Je n'aide pas les gens pour qu'ils se réconcilient avec leur maître-chanteur, tu as pris ta décision alors maintenant tu assumeras.

Isaia soupira, il le savait très bien. Il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même si ça venait à déraper, et pendant un instant, il regretta presque d'avoir fait cette paix. Mais ce n'était pas l'heure des remords non plus.

Trompé de numéro.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant