Chapitre VII

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Le rendez-vous était fixé. Ce lundi, après les cours, au centre commercial.

Isaia réfléchit, le voleur de photos avait encore choisi un lieu très fréquenté, de sorte à se fondre dans la masse pour passer inaperçu. Il se demandait ce qu'il allait lui faire et comment il allait se cacher pour ne pas se faire remarquer. Ou alors, allait-il lui avouer qui il était ? Le châtain en doutait fortement.

Après son précieux appel en compagnie de Simon, Isaia avait écrit quelques notes à côté des garçons dont ils avaient parlé. Il avait tout de même conservé les quinze prénoms initiaux et n'excluait pas une personne en dehors de cette liste. Comme le lui avait fait remarquer Simon, son harceleur pouvait mentir.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, son téléphone se mit à sonner. Un numéro de téléphone s'afficha sur l'écran et il hésita quelques secondes à décrocher.

« Qu'est-ce que tu me veux ? »

Il avait finalement glissé son doigt vers le téléphone vert, trop curieux à propos de cet appel si soudain. Cependant, personne ne répondit, seul un fond sonore était audible, signe qu'il y avait bien quelqu'un au bout du fil.

« Eh oh ? Quoi, t'as peur de parler ? Je t'intimide, maintenant ? »

Un rire parvint à ses oreilles, mais cela avait plus l'effet d'un son robotisé. L'enfoiré utilisait encore un logiciel pour changer sa voix.

« Si c'est juste pour rire au téléphone, je raccroche.

Qui suis-je ? finit par lâcher l'inconnu.

Quoi, tu ne le sais pas ? Monsieur je-sais-tout ne sait pas qui figure sur ma liste ? Décevant. »

Un nouvel fois, il entendit un pouffement.

« Fabien , Dimitri, Raph, Laurent, Théo, Neal, Tristan, Mathieu, Julien, Isaac, Lorenzo, Ilyes, Nasrin, Noah, Killian. Les sept aux comportements suspects sont : Raph, Nasrin, Fabien, Théo, Ilyes, Isaac, Mathieu. Les pires étant : Ilyes, Isaac. » récita-t-il comme s'il répétait une poésie apprise par cœur.

Isaia écarquilla les yeux et sa bouche faillit se décrocher de sa mâchoire. Comment pouvait-il connaître tous ces noms ? C'était impossible, il était le seul à savoir ça et... Simon.

« Co... Comment le sais-tu ?

C'est bien toi qui as dit que j'étais monsieur je-sais-tout, non ? »

Il se posa des questions sur son ami d'enfance, soit Simon était de mèche, soit c'était Simon, même s'il avait beaucoup de mal à l'imaginer. Ce n'était absolument pas le genre de personne à faire ce genre de choses.

Isaia soupira. Il savait que ça ne servait à rien de demander au principal intéressé, celui-ci ne lui serait d'aucune utilité. Son harceleur n'allait sûrement pas lui donner des réponses.

« Pourquoi tu m'appelles ?

On n'a plus le droit d'appeler un ami ?

Jamais tu ne seras mon ami, sale...

Hophophop, on se calme et on se souvient qui est en position de force face à l'autre. » répondit joyeusement la voix à l'autre bout du téléphone.

Le châtain serra les dents. Il détestait ça. Son maître-chanteur lui rappelait inlassablement dans quelle situation il se trouvait et ça le rendait fou, même s'il savait que c'était justement l'effet escompté.

« Tu dois réellement te faire chier dans ta misérable vie pour m'appeler à cette heure et passer ton temps à m'emmerder.

Que feras-tu quand tu sauras qui je suis ? demanda la voix, ignorant ses piques.

Donc tu conçois le fait que je saurais ton identité ?

Bien sûr, à un moment, ce jeu me lassera, je te dirais qui je suis, tu me croiseras tous les jours, je te sourirai, fier de moi, et toi tu me regarderas avec l'envie folle de me tuer, mais tu ne pourras rien y faire.

Qui te dit que je ne ferais rien ?

Parce que soit tu fais tout ce que je te demande et je ne publierai jamais tes photos, mais je les garderai pour être sûr que tu ne fasses rien contre moi, comme par exemple aller voir la police, et si tu décides d'en faire qu'à ta tête, je les publierai et tu seras au fond du gouffre. Tu seras tellement occupé à essayer de sauver ta réputation que tu m'oublieras. »

Cette fois-ci, ses mains se mirent à trembler et son cœur cogna douloureusement contre sa poitrine. Il craignait de plus en plus ce type, il était effrayant, à vouloir l'asservir à lui à ce point. Tout ce qu'il souhaitait, c'était juste lui faire du mal, rien d'autre et Isaia sentait qu'il allait y parvenir, peu importe le moyen utilisé.

« Qu'attends-tu de moi ? demanda désespérément Isaia.

Que feras-tu quand tu sauras qui je suis ? répéta son maître-chanteur.

Je vais t'enculer, sale connard. » lâcha le châtain, sans trop réfléchir aux sens de cette phrase.

Un énième rire retentit dans ses oreilles, ce son commençait sérieusement à l'insupporter.

« Je te donne ce genre d'envie, Gianni ?

Va te faire foutre, je te toucherai uniquement si c'est pour te donner une bonne raclée.

C'est moi qui mène la danse, Gianni. »

Son bourreau lui raccrocha au nez, juste après lui avoir lancer cette phrase. Isaia laissa un juron passer les barrières de ses lèvres, il aurait voulu lui répondre !

Toutefois, il retint une phrase clé selon lui, qui indiquait un trait de personnalité chez son harceleur « à un moment, ce jeu me lassera » qui correspondait parfaitement avec ce qu'avait dit Simon, comme quoi Isaac et Ilyes finiraient par se lasser et lâcheraient les photos aux yeux de tous.

Devait-il en conclure que l'inconnu était l'un d'eux ? Cela ne paraissait pas trop évident ? Il ne savait même plus s'il devait faire confiance en Simon, après tout, il n'avait révélé sa liste seulement à lui, comment aurait-il pu les avoir autrement que de sa bouche ? Ce qui lui semblait louche, en revanche, était le fait qu'il l'ait mis en garde contre ses propres amis.

Les escaliers grincèrent sous le poids du châtain, qui glissa son doigt sur la rambarde en bois. Il fila à la cuisine, se servit un verre d'eau et prit une boîte avec inscrit doliprane dessus qui traînait sur la table. Il avala la pilule et soupira.

Toute cette histoire lui donnait des maux de crâne terrible. Il espérait que ça se finisse rapidement, mais il lui semblait que ce n'était que le commencement...

Trompé de numéro.Where stories live. Discover now