Tome II chapitre VI.

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Isaia avait son cocktail dans les mains, sirotant distraitement tout en regardant Jihane et Simon discuter ensemble, s'étant approcher l'un de l'autre et riant par moment. Simon lui jetait parfois des regards et la première fois qu'il l'avait surpris en train de les mater, Isaia avait pensé à détourner les yeux, avant de se dire qu'il s'en foutait complètement de ce qu'il pouvait bien penser. Que Simon le voit si cela lui chantait, au moins il ira le répéter à Ilyes. 

C'est pourquoi le châtain dévisageait presque Jihane à présent, il prenait un plaisir malsain à se faire surveiller par son ancien ami. 

Tandis que Claire, Hugo, Sana et Mattéo étaient partis danser, le laissant seul avec les deux autres avant que Simon ne s'accapare de son prétendant. Isaia se retrouvait donc seul, avec sa boisson pour consolation. Quand le serveur passa près d'eux, il reprit une boisson, un mojito cette fois, sous l'œil amusé de Jihane. Heureusement que le serveur ne faisait pas attention à son âge et qu'il n'avait pas demandé sa carte d'identité. 

Alors qu'il était perdu dans ses pensées et au moment où la musique ralentie, Isaia entendit son prénom sortir de la bouche de celui aux cheveux blancs et intrigué, il se tourna vers les deux garçons qui continuèrent leur conversation normalement. Alors comme ça, ils parlaient de lui ? Il se demandait de quoi pouvaient-ils bien parler. 

Sa deuxième boisson finie et s'ennuyant à mourir, il décida de rejoindre les autres sur le petit espace dédié pour les danseurs. Il n'aimait pas danser, mais il ne voulait pas non plus passer une soirée de merde à regarder deux potes se faire la conversation. En tout cas, ce n'était pas comme ça que Jihane allait réussir à attirer l'attention d'Isaia, ou alors souhaitait-il juste être ami ? 

Claire lui offrit un grand sourire quand elle le vit arriver et brandit son téléphone, prête à enregistrer les désastres du mouvement non-coordonné de son corps et la possible honte qu'il allait se payer. Il lui leva son majeur avant de regarder Hugo et de se caser sur lui, imprimant les mêmes pas de danse. Au moins, il était sûr qu'il ne serait pas le seul idiot à faire n'importe quoi devant tout le monde. Étrangement, et après quelques minutes, il commençait à apprécier et à même sourire à ses amis. Hugo l'encourageait et finit par poser un bras autour de ses épaules dans un geste amical typiquement masculin. Ça lui faisait du bien, d'avoir un garçon près de lui mais que celui-ci se comporte simplement en ami, rien de plus. Mattéo était trop timide et tendre pour ça, Ilyes l'approchait en tant que prédateur et Jihane le charmait. Aucun garçon ne se comportait normalement envers lui. Il avait juste envie d'un ami et rien de plus, pas de geste tendre ni de mots doux. 

Hugo se pencha à son oreille et lui cria presque : 


- Ça te plaît mec ? 


Isaia se tourna vers lui et hocha la tête, réellement content d'être avec eux. Enfin, Hugo n'était pas la personne rêvée pour devenir son ami, étant donné que c'était celui de son ancien bourreau, mais il pouvait bien l'oublier le temps d'une soirée. 

Ils continuèrent ainsi pendant une bonne heure et le châtain se rendit compte que Jihane avait le yeux scotchés sur lui, ce qui l'amusa et le poussa à danser toujours plus et toujours mieux. Il se rendit compte également qu'il aimait qu'on s'intéresse à lui, c'était plaisant et flatteur, c'était une preuve qu'il pouvait plaire et qu'il était intéressant. Cependant, son cerveau ne put s'empêcher de faire des comparaisons avec Ilyes. Si le brun avait été là, il savait qu'il l'aurait mater sans aucune pudeur avec son sourire satisfait sur les lèvres, puis il aurait fini par le rejoindre, il se serait collé à lui et il... 

Un frisson traversa son corps, il rouvrit les yeux précipitamment, sans même s'être rendu compte qu'il les avait fermé et se détacha du futur couple. Il chercha son paquet de cigarettes et son briquet dans sa veste avant de partir dehors. Il fut saisi par le froid en ouvrant la porte, se retrouvant avec les quelques personnes qui fumaient, dont une fille recroquevillée sur elle-même au sol et qui lui faisait de la peine, elle avait l'air bien éméchée. Tout le monde semblait l'ignorer, faire comme si elle n'existait pas, alors Isaia décida de s'approcher d'elle et posa une main sur son épaule. 

Trompé de numéro.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant