Chapitre 44 - Pardon

1K 176 3
                                    

***

La chambre de Zahra
20 H 15

Des minutes s'étaient écoulées pendant qu'elle contemplait les affaires, éparpillées sur son lit. Depuis qu'elle s'était retournée dans sa chambre accompagnée d'Azli, elle avait suspecté une intrusion. Rien que ceux qui se sont permis de pénétrer dans la pièce en son absence n'étaient pas munis de mauvaises intentions, bien au contraire.

Ses yeux s'étaient tout d'abord écarquillés à la vue de l'immense berceau en bois, peint en blanc et rose. Azli, lui avait expliqué que le lit était arrivé alors qu'elle se reposait et que les instructions de Dugan étaient formelles. On ne devait, en aucun cas, la déranger pendant son repos. Le personnel avait alors saisi le moment du goûter familial pour disposer le meuble dans la chambre, conformément aux directives du maitre du manoir.

Après avoir examiné, toute heureuse, le lit somptueux destiné spécialement à sa princesse, elle avait aperçu un sac à dos gris et qui ne lui appartenait pas. Celui-ci était déposé sur le divan rouge vers lequel elle se précipita immédiatement. Concomitamment, la nouvelle nounou, lui proposa de s'occuper de la toilette de rose et elle acquiesça de la tête rassurée que la petite n'émit aucune objection.

Sur le sac, elle y avait une élégante enveloppe avec une transcription écrite à la main "Pardon". Une écriture exceptionnelle et raffinée qui ne laissait aucun doute sur son propriétaire. Son cœur entama sa chamade habituelle, celle qui s'enclenchait chaque fois que Dugan était en perspective, tandis que ses doigts tremblants tâtonnaient le papier pour lire le contenu.

Il lui fallut deux relectures avant de se décider à porter le sac à dos, pour en extraire le contenu.

***

Son HP notebook, sa tablette Huawei et son téléphone Samsung. Ainsi qu'une grand enveloppe qui contenait son passeport et d'autres documents personnels. Actuellement, en contemplant le butin, elle n'éprouvait qu'une seule envie, courir voir Dugan. Mais la décence l'obligea à plus de contenance.

Elle méditait, ses propres réactions, autrement dit, s’analysait. Sa colère de l’après midi s’était dissipée comme si une baguette magique avait opéré sur elle. Or, elle savait que l’unique source magique dans l’histoire était Dugan qui détenait sans le savoir le moyen de la manier. Au point, qu'il suffisait du moindre geste, la moindre tendresse de sa part pour la conquérir toute entière. Et visiblement, elle était loin d'espérer dompter ses sentiments face à cet homme.

En voulant se justifier sa faiblesse, elle reconsidéra le dernier act de cet homme. Lui remettre ses affaires était un gage de confiance de sa part, une belle initiative risqué pour établir la paix.  Zahra en fut tellement touchée qu'au lieu de sauter sur l'occasion pour au moins passer les appels téléphoniques qu'ils lui tenaient à cœur, elle préféra relire et relire la lettre d'excuses de Dugan.

"Chère Zahra,

Je ne suis que conscient que ma réaction de tout à l'heure est impardonnable, que ton refus d'écouter mon explication est justifiable. Toutefois, j'espère retenter la chance, et renouveler mes excuses.

Ma réaction abrupte de cette après midi et mon rejet de ta présence, ne t'ont été pas destiné. Je surgissais d’un rêve perturbant et la frustration ainsi que certaines pensées confuses m'enchevêtraient l'esprit. Malencontreusement, tu étais là, à un moment où je ne pouvais mesurer mes actes.

Je ne peux te confesser mon rêve, mais sache que tu as mon plus grand respect et je t'assure que je ne te porte que des sentiments d'admiration et d'affection comme si tu as toujours été membre de cette famille.

Je te prie de me pardonner.

Dugan"

Effectivement, Elle avait refusé d’écouter Dugan, quand il l'avait rejoint vingt minutes après l'avoir chassé de sa chambre, elle le lui avait fait comprendre clairement et froidement et avait même fermé toute porte de communication entre eux deux.
Cependant, découvrir cette petite lettre avait achevé sa résistance. Le pire, elle aurait suffit à lui faire pardonner son comportement, même s’il ne lui avait pas rendu ses autres affaires.

Zahra s'empara de son téléphone et l'alluma. Sa batterie indiquait à 99 % d'énergie. Certainement, grâce à Dugan qui l'avait fait pour elle, avant de le lui remettre.

Au moment où elle allait lui écrire, elle fut distraite par Azil, qui surgit de la salle de bain avec sa fille enroulée dans une serviette blanche. Les joues toutes roses et sentant l'arôme vanillé de son shampoing.

-Elle a refusé de quitter l'eau, L'informa Azil en douceur.

-Elle adore les baignades, affirma Zahra en embrassant sa fille, J'espère qu'elle ne t'a posé aucun problème.

-Du tout, c'est un adorable ange. Désirez-vous que je l'habille ? Et vous avez des recommandations pour son diner ?

Ce soir, Zahra fut heureuse d'avoir une main d'aide. Et Azli semblait s'y connaitre.

-C'est gentil, merci Azli. Quant au diner et puisqu'elle n'a pas réellement mangé au gouter, je pense qu'une compote de fruit et son biberon seront parfait pour ce soir.

-Je m'en occupe.

-Je peux la garder en attendant que vous lui préparez à manger. Proposa Zahra.

-Vous devez vous préparer au diner. Ne vous inquiétez pas, je l'habille et je la descends avec moi en bas.

-s'il vous plait, ne la laissez pas trainer, elle a tendance à explorer et risque...

Azli parut étonnée de son inquiétude.

-Vous n'avez pas vu l'aménagement en bas ?

-Quel aménagement ?

En rentrant du manoir, Zahra avait exprimé son désir de passer par les jardins pour prendre un peu d'air. Et arrivée à l'annexe, elle monta immédiatement à l'étage. Sinon elle aurait vu cette nouvelle installation.

-Excusez moi, j'aurai dû vous le montrer. Monsieur Démir avait ordonné d'installer un spacieux parc pour elle, dans le salon. Ainsi, elle y jouera sans s'aventurer au delà des barrières.

Décidemment, cet homme ne laissait rien au hasard.

-Oh ! C'est délicat.

-Oui. En effet, affirma Azil en lui adressant un gentil sourire avant d'aller s'occuper de l'habillement de Rose.

La jeune femme en profita pour écrire un message à son hôte.

- Zahra : "Oublions l'incident de cet après-midi."

Puis enchaina :

- Zahra : "Merci, pour mes affaires. Et je ne trahirai pas ta confiance. "

- Zahra : "Aussi, merci pour tout ce que tu fais pour Rose."

La réponse ne tarda pas à venir.

- Dugan : "Merci à toi pour ta compréhension."

- Dugan : "Je n'en doute pas que tu es digne de confiance et pour rose, c'est la moindre des choses."

Puis, et après une minute de calme, un autre message lui parvint :

- Dugan : "Je suis en bas avec Arun. Rejoins-nous quand tu seras prête !"

À  suivre...

***  Premier jet : réécriture et correction à faire  ***

Bébé à l'improviste...Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu