Chapitre 82 - Entre amies

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(Retour au présent)

Au manoir - Salon séjour

Le mardi à 22 h

Après le diner, les membres de la famille, ou du moins ceux présents, s'étaient réunis au salon attenant à la salle à manger. En dépit que l'atmosphère était pesante quand ils étaient à table, avec l'absence d'Arun et de Dugan et comme si tout le monde présentait et appréhendait la prééminence de ce qui se préparait derrière les coulisses, néanmoins tous faisaient l'effort de maintenir leurs habitudes, plaisanter, et notamment créer de la bonne ambiance autour du malade en convalescence. Ainsi, ils avaient savouré la muhallebi, un des desserts traditionnels du pays en proposant la recette à Zahra qui appréciait ce met digestif.


Vers vingt-deux heures trente, le petit monde commença à s'éparpiller quand Egan admit son épuisement. Nimet et Celik l'accompagnèrent vers sa chambre, afin de l'aider à se mettre au lit. Ereine à son tour se mit debout en prenant congé des autres. La grande dame présentait les symptômes de sa crise d'angoisse et ne guettait que le départ de son fils pour monter ingérer son médicament et se reposer.

- Moi aussi, je dois monter. Bonne nuit,

- Attends, l'intercepta Alya en se relevant difficilement, je viens avec toi, puis à l'attention des deux jeunes femmes restantes, bonne nuit les enfants.

Mina et Zahra les saluèrent, et les deux dames se retirèrent suivies des regards affectueux des plus jeunes. Zahra examinait particulièrement la démarche boiteuse d'Azizet qui sollicita appui en s'accrochant au bras de sa parente.

-Ta maman ne peut pas continuer ainsi, c'est de pire en pire, remarqua-t-elle.
-Et à qui tu le dis, lâcha Mina en échappant un soupire d'impuissance.

Par la suite, la jeune femme se déplaça du fauteuil pour s'asseoir auprès d'elle sur le canapé, à la place qu'occupait Ereine, en ajoutant :

-Maman est une tête de mule. Dugan lui-même n'a pas réussi à la persuader de poursuivre ses séances de rééducation. Pourtant, le thérapeute que nous avons engagé venait jusqu'ici pour lui prodiguer ses moins et il était super aimable.

-Un thérapeute ?

-Oui,

-Tu veux dire un homme ? Insista Zahra qui commençait à se faire une idée.

-Oui, c'est ce que j'ai dit, confirma Mina en braquant sur Zahra un regard interrogateur, et c'est l'un des meilleurs.

La jeune thérapeute hocha la tête réfléchissante et consciente du regard persistant qui Mina fixait sur elle. Cette dernière attendait que Zahra lui explosât son idée, car elle la soupçonnait de développer une, avec la tête qu'elle faisait et les questions qu'elle avait posées.

-Et qu'est-ce qu'elle disait pour justifier son refus ?

La jeune Mina porta un coussin qu'elle déposa sur le dossier du canapé pour y détendre la tête.

-Elle prétendait que les séances étaient plus douloureuses que bénéfiques et avait refusé catégoriquement de les poursuivre.

-Humm,

-A quoi tu penses ?

-Je ne suis pas certaine, mais vu comment elle est ta maman; Il se pourrait bien que l'idée qu'elle soit palpée et touchée par les mains d'un homme étranger l'eût mise mal à l'aise.

-Vraiment ? S'écria Mina.

Les yeux écarquillés brillaient comme si elle venait d'expérimenter une illumination.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now