Chapitre 64 - Sous le ciel de Paris

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"Ils pensent que Rose est ta fille et que Zahra est l'amante française qui a brisé ta relation avec Nuray !"

Cette phrase hantait son esprit pendant qu'il traversait le passage au milieu du jardin vers son annexe. C'était ce qui lui manquait, une bonne cerise empoisonnée sur le gâteau d'une journée bien garnie. Encore un problème à gérer surtout avec Nazik qui s'en mêlait. Et telle qu'ils la connaissaient tous, elle ne manquerait pas d'ajouter sa touche d'emmerdeuse. Sans oublier qu'elle était une amie proche de Nuray, ce qui n'arrangeait en rien la situation.

Dugan lâcha un râle coléreux auquel Rose répondit en babillant, ce qui eut le mérite de distraire, temporairement, l'adulte de ses soucis :

-Tonton a de sacrés problèmes ma belle princesse. Dit-il en levant haut le bébé frétillant.

Finalement, la joie de Rose l'emporta et contamina l'humeur maussade de son oncle, qui de plus en plus que les rires de sa nièce s'intensifient, ses nerfs se relâchent.

Au fur et à mesure qu'ils s'approchèrent du pavillon, le son d'une musique familière devint plus fort. Souriant, il contourna la maison vers le petit jardin. Il lui suffisait de repérer cet air classique, de la chanson française et plus précisément, la voix unique d'Edith piaf pour repérer Arun.

Il trouva Arun assis à une table, dans la fraîcheur nocturne, la tête penchée en arrière, les longues jambes écartées et détendues, et le regard rivé au ciel étoilé. Son ami avait l'air calme et serein pendant qu'il se délectait de la voix qui résonnait à travers son téléphone, déposé sur la table. des remuements de ses lèvres, il semblait répéter avec la chanteuse les paroles apprises par cœur par les deux hommes.

"Sous le ciel de Paris

S'envole une chanson

Hum hum

Elle est née d'aujourd'hui

Dans le cœur d'un garçon

Sous le ciel de Paris

Marchent des amoureux..."

A son tour, Dugan se perdit dans cet air nostalgique, en regrettant le temps d'insouciance qui faisait désormais partie du passé. Dernièrement, il leur était rare de trouver le bonheur ou de se livrer au plaisir des activités qui leur faisaient du bien. Leur existence était contrôlée, ainsi que leurs agissements par les obligations qu'ils devaient assumer. Néanmoins, Arun et dans les pires moments de sa vie, se livrait à son rituel musical. Comme il disait, il avait besoin de ses repères et devait nourrir son âme, lui donner une belle dose de bonne chose avant de sombrer dans la noirceur de la vie. Sa façon à lui pour maintenir son équilibre émotionnel et psychologique.

Autant, Dugan admirait et aimait son meilleur ami, autant il le plaignait, comme il lui arrivait de se plaindre lui-même. Car là où les autres pensaient que la vie les avait gâtés par le physique et la fortune, cette dernière leur avait montré le côté le plus vilain de son visage. Que des affres depuis plus de dix ans. Arun en plus de ses malheurs dû s'impliquer dans ceux des Demirs, les vengeant et les défendant plus qu'un fils de sang ne l'aurait fait. Pour Dugan, Arun n'était pas uniquement l'ami et le frère, il était la fusion des deux.

Il darda un regard rempli d'affection sur son ami, en se faisant le serment de déployer tous les moyens pour pousser ce dernier à refaire sa vie. A commencer à fréquenter des femmes dans l'espoir de tomber sur une qui le mériterait et lui ferait oublier le passé. Oui, c'était sa résolution, une nouvelle mission à accomplir dès qu'ils auraient fini avec les Ozdemir.

Bébé à l'improviste...Kde žijí příběhy. Začni objevovat