Chapitre 73 : Aussi...

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Aucun des deux amoureux n'osa se détacher de l'autre. Aucun d'eux ne voulait briser cette union. Seulement, Dugan et les sentiments qui bouillonnaient en lui, le basculant  de l'apaisement à l'éruption, et conscient qu'il ne pourrait tenir plus longtemps en se contentant de cette étreinte qui ne faisait qu'attiser ses envies ; rassembla ses forces pour y mettre fin.

Veillant surtout à ne rien faire qui offenserait la jeune femme, ses doigts caressèrent sa peau douce, avant que ses mains n'agrippassent ses poignées, avec une fermeté non dépourvue de délicatesse. Ce fut le signe qui indiqua à Zahra qu'il était temps. Temps de défaire son étau autour de la taille de Dugan, temps de le libérer.

Ainsi, elle glissa loin de lui, reconnaissante à sa tolérance et fière de sa propre hardiesse. Et s'il y avait quelque chose à regretter, c'était le fait de le libérer en ce moment précis. Cependant, elle ne pouvait le tourmenter en le poussant à briser ses propres limites, sinon elle aurait à tout dévoiler, chose à laquelle elle n'était pas prête.

Dérangée, par ce rappel de son mensonge et des complications qui s’en déroulaient, la jeune femme dévia son regard de Dugan qui lui faisait face actuellement, à la recherche de ses yeux pour y lire encore toutes les bonnes choses qu'elle venait de lui déclarer.

Il fit deux pas vers elle puis se figea en essayant de cerner son attitide, la comprendre. Elle qui venait de lui avouer son amour, mais la voilà, se ruer vers le canapé, entreprebant de plier la plaide, qu’elle déposa soigneusement à sa place, avant de commençer à ramasser ses affaires, avec une lenteur exagérée.

"Quoi, c'est maintenant qu'elle veut m'éviter !" se demanda Dugan en s'approchant un peu plus d'elle, avant de lui poser la question :

- Tu fais quoi ?

- Je me prépare à monter me coucher, répondit-elle en ébauchant un doux sourire sans maintenir le contact visuel avec lui, je ne veux pas te déranger plus, et tu dois te repos...

"Il n’en était pas question," se dit il.

- Et si tu nous prépare un peu de thé, suggéra-t-il, en attendant que je monte me changer rapidement.

Secouée par la proposition sureprenant, la jeune femme braqua un regard étonné dans celui de l’homme comme si elle cherchait une confirmation à ce qu'elle venait d'entendre.

Et dans les yeux rieurs de Dugan, elle puisa son espoir et sa joie, mais toujours aussi attentif :

- Tu ne préfères pas aller dormir ?

- Comme si je parviendrai à dormir ! lâcha-t-il sincèrement, autant se tenir compagnie, ajouta-t-il en la regardant suppléant, sauf si toi...

- Non !

- Non ! Répeta-t-il, ah, je comprends que tu veilles aller...

- Non... je veux dire oui... mon dieu ! Balbutia-t-elle, en cherchant ses mots justes. Je veux rester avec toi, finit-elle par lâcher.

Amusé, Dugan se contenta de dire :

- Je reviens vite. Donne-moi dix minutes.

Et avant de se retirer, Dugan acheva l'espace les séparant, désireux de clarifier une chose. La tête levée vers lui, la jeune femme ne bougea pas et sans s'y attendre, les mains que le bel homme porta vers son doux visage, le saisissèrent avec une infime délicatesse, l'obligeant à garder les yeux prisonniers des siens.

Eberluée par ce geste mais aussi par le contact de ses paumes sur ses joues, ses deux pouces qui ne résistaient à titiller son menton ni si ses longs doigts qui frôlaient les lobes de ses oreilles, éveillant en elle une mariade sensationnelle.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now