Chapitre 67 - Aide moi !

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Prise au piège, la jeune femme figea, sur Çelik, un regard hébété de frayeur. La question inattendue de ce dernier ne fit pas que semer le chao dans l'esprit de Zahra, qui se questionnait sur le comment il a pu s'apercevoir des sentiments qu'elle portait pour son cousin ; mais la panique s'empara d'elle avec la perspective que d'autres ont pu faire le même constat.

Puis, en captant l'inquiétude sur le visage de Çelik, Zahra imagina sa tête d'estomaquée et se ressaisie. Elle devait bien répondre, ou du moins dire quelque chose. Ainsi et dans l'incapacité de déployer le moindre effort pour cacher son malaise, elle tenta de réfuter les propos de l'homme. Malheureusement, elle n'était pas préparée à mentir, ni à se défendre, et elle ne fit que balbutier :

- Je ne ... je crois ...

Minable tentative, que son interlocuteur avorta en l'interrompant :

- Arrête s'il te plait !

Elle se tut immédiatement, c'était mieux que de se ridiculiser en sortant des mots inintelligibles. Heureusement que le cousin ne cherchait ni une confirmation ni une explication. Celui-là avait apparemment un autre objectif qu'il ne tarda pas à expliquer :

- Surtout ne tente pas de me dérouter en reniant. Je ne suis pas un débile. Et ne t'affole pas, car à part à Mina, j'en ai parlé à personne. D'ailleurs, mon objectif d'aborder le sujet avec toi est loin de te mettre dans l'embarras Zahra.

Après cette énonciation, la jeune femme put se permettre une première respiration profonde et soulageante. Çelik ajouta :

- Mina a refusé de discuter cette découverte avec moi. Je ne saurai dire si elle le fait car elle réfute l'idée ou par loyauté envers toi et Dugan. Mais je connais mon cousin comme je peux prétendre que tu es une personne transparente et je n'ai pas besoin de plus pour être certain que vous avez des sentiments l'un pour l'autre.

En ce moment, le silence était l'allié de Zahra qui se contentait d'écouter ce qu'il allait dire.

-Pourquoi je t'en parle, alors que je n'ai aucun droit de te demander une explication, ou même de te faire part de mes pensées ?!... Parce que je tiens à mes cousins, et parce que tu as aussi gagné notre sympathie et affection à tous. Du coup, je me sens dans le devoir de te mettre en garde... Ce triangle d'amour que vous constitué, vous fera souffrir. Et entre vous trois, celui qui me fait vraiment de la peine est Dugan. Je ne veux pas qu'il souffre plus, avec toutes les choses qu'il a à gérer... Je ne sais même pas comment il tient le coup et arrive à s'occuper et se soucier de nous tous.

Sans s'en apercevoir, une larme coula sur la joue de Zahra. Non parce que son amour a été perçu à jour, ni parce qu'elle devait le cacher ou le contrôler selon le désire de Dugan. Mais parce qu'elle se rendait compte de tout le contrôle que Dugan s'imposait. La nuit dernière n'était-elle pas une preuve, d'amour et de contrôle. Sa présence dans sa chambre, n'était pas un besoin mué que Dugan ne se permettait pas d'extérioriser. Il était déchiré entre le devoir, l'honneur et ce qu'il ressentait pour elle.

N'était-elle pas responsable de sa souffrance, par son mensonge. Ne l'aurait-elle pas libéré de cette pression si elle lui avait avoué la vérité plus tôt ? N'allait-il pas la détester en apprenant la vérité plus tard. Était-elle égoïste de ne soucier que d'elle, sa nièce et Rose, afin de se protéger de la colère et le mépris au lieu de protéger l'homme qu'elle aimait.

Et d'autre larmes suivirent le chemin de la précédente, sur les joues de la jeune femme, qui ne put se contenir ni les retenir. Et qui à travers sa vision brouillée voyait l'effroi de Çelik. Ce dernier alarmé, s'approcha d'elle, en regrettant d'avoir ouvert ce sujet.

Bébé à l'improviste...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant