Chapitre 18

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***

15 minute plu-tard

Zahra chancelait sur sa chaise. Elle s'agrippa à la table, en secouant sa tête pour chasser cette sensation vertigineuse. Elle se sentait soudainement légère pendant que le monde lui tournait autour. Pourtant, elle ne stressait pas, bien au contraire, une sensation de bien-être la submergeait totalement. Elle fixait sa petite et Dugan mais sa vision floutée ne lui permettait de voir que la grande silhouette de Dugan se détacher de sa chaise et s'approcher d'elle.

Dugan accourut vers Zahra en foudroyant du regard Mina qui se tenait non loin d'eux, attendant ses ordres.

- Occupe-toi de Rose ! Lui ordonna-t-il en lui mettant sa nièce dans les bras.

- Mina ! l'interpela-t-il avant qu'elle ne s'éloign.

Mina comprenait ses inquiétudes.

- Elle ne quittera pas mes bras, ne t'inquiète pas Dugan, le rassura cette dernière en serrant la petite.

Il s'agenouilla ensuite auprès de Zahra.

- Qu'est ce qui m'arrive, lui demanda la jeune femme, les yeux fermés, et en se tenant la tête.

- Tout ira bien Zahra, relaxe-toi ! Lui dicta-t-il en se levant.

Il mit un bras sur ses épaules, un autre sous ses genoux et la porta de sa chaise. Zarha se blottit contre son torse comme une petite fille. Ce contact l'attendrit incroyablement, se sentant responsable d'elle de sa vie et prêt à la protéger au prix de sa vie. Il l'allongea, momentanément, sur le tapis, lissa sa jupe pour couvrir ses cuisses dénudées, puis sorti son téléphone, sans quitter son corps des yeux.

- Dugan : "Arun !"

- Arun : "Nous sommes devant la porte !"

- Maintenant !

Cet échange minimaliste était le déclanchement d'une course effrénée pour déguerpir des lieux le plutôt possible. Subséquemment, tout se déroulait en mode accéléré. Arun les rejoignit avec deux autres colosses tous aussi forts de carrures que lui-même et tous habillés de costumes noirs, qui accentuaient leur aspect redoutable. L'un d'eux alla à rejoindre Mina, pour récupérer les affaires de Zahra et Rose, resté dans la chambre.

Quand le deuxième homme s'inclina pour porter Zahra, Dugan grogna :

- Non ! Je m'en occupe moi-même. Assure le nettoyage.

Nettoyage était leur mot magique qui signifiait : effacer les traces. Son homme ne s'offusqua pas de la sévérité de sa voix et s'écarta de son chemin le laissant porter lui-même Zahra. Elle était aussi légère que fragile dans ses bras, les yeux mi-clos, à dire qu'elle vivait un rêve qui la mettait dans un état de béatitude. Elle sentit le mouvement, et réouvrit les yeux sur Dugan, qui se dirigeait vers les deux grandes voitures noires, suivit d'Arun.

- Tu es divinement... beau... ! Bredouilla-t-elle en levant une main lourde pour caresser sa mâchoire, un sourire euphorique aux lèvres.

Ses paroles comme sa caresse  le surprirent et l'emballèrent. Et sa propre réaction eut le mérite de l'étonner encore plus que les mots, plus que le geste de Zahra. Déjà parvenu auprès de la deuxième voiture, il se figea, coi pour un bref instant. Quand Arun lui fit face pour lui ouvrir la portière arrière, il remarqua le son sourire amusé de ce dernier, et comprit qu'il avait entendit la divagation de Zahra.

Son homme ne cacha pas l'évidence et argua :

- On dirait qu'on lui a administré la drogue de la vérité !

Il ne réagit pas à la remarque d'Arun et se contenta d'installer Zahra sur la banquette arrière. Il avait l'habitude de l'émerveillement de la gente feminine en sa présence, mais émanant de cette femme destinée à ètre sa belle soeur, ceci le boulversa. Il boucla sa ceinture, lui prit la tête délicatement entre ses deux mains pour l'ajusta sur le coussin du dossier.  Zahra sembrait déjà en une espèce de sommeil profond. Il lui accorda un dernier regard et se dirigea ensuite vers le côté passager.

Une fois installé sur le siège avant il demanda à Arun :

- Tu as reçu les photos ?

- Oui ! Et elles sont imprimées et bien encadrées, je t'ai mis quelques-unes dans l'enveloppe. Affirma Arun en désignant de la tête la boite à gant.

Dugan ouvrit celle-ci, en sortit l'enveloppe en question et se mit à étudier les documents :

Des photos bien choisies, de lui et Zahra. Devant sa clinique, à l'hôtel, devant chez elle avec rose, les dernières prises dans la ferme. Toutes les photos reflétaient une petite famille épanouie. Il y avait aussi le passeport de Zahra. Un acte de mariage établi par un Adoul*.  Un acte de mariage avec le cachet de la mairie-parisienne, les deux signataires était Zahra Kamel et Dugan Démir.

Il agita les deux actes de mariage agacé.

- Je ne suis toujours pas convaincu de l'utilité de ça !

- Par précaution Dugan.

- Oui mais ce n'est pas mon nom qui devrait figurer ses papiers ! Lança-t-il exaspéré

- Je sais, seulement Egan n'est pas là, il est cloitré dans son lit à l'hôpital.

Devant l'air renfrogné de Dugan et ses doutes, Arun insista :

- Dugan, tu m'as chargé de cette opération et ma première priorité est de m'assurer que tu rentre en Turquie sans embrouille. Si jamais on tombe sur un contrôle de routine ou n'importe quelle intempérie, tu te présenteras en tant que l'époux et le papa. Et à vous voir, personne n'en doutera, la petite te ressemble énormément. La signature de Zahra a été imitée par un professionnel et Bernard nous a tout facilité à la mairie alors gérons chaque problème à temps.

- Nous serons en Turqui en moins de quatre heure Arun !

- Oui et en attendons nous passerons par un airoport... Certes nous pourrions rejoindre notre avion sans fouille mais si ça se passe autremement ?  Je prefère avoir ses documents sous la main.

- Mais quand, ils voudront se marier elle et Egan ? Elle est  à moitié française et exigera certainement un mariage français.

- Restons dans le future proche. En plus il vous suffira de revenir ici, vous deux, et procéder à l'annulation d'un mariage non consommé. C'est rapide, du moment que vous consentiez tous les deux à la même version.

- Et ce document ? Lança-t-il en pointant le papier signer par un Adoul.

- Celui-là ne vaut que dalle car il est falsifié de A à Z. Il est là juste pour la forme pour appuyer l'autre surtout que tu es musulman, vous deux d'ailleurs.

- Dugan, tu n'as jamais mis en doute mes manières les plus excentriques. Je ne comprend pas ce qui te dérange réellement surtout que nous avions tout organisé ensemble.

Arun commençait à s'impatienter, Dugan le comprit de ses longs doigts qui pianotait sur le volant nerveusement . Bien que son bras droit et ami était d'un calme olympien mais il ne sous estimait aucune opération et actuellement, ils commettait un kidnaping en dépit de toutes les raisons louables qui justifiaient à leurs yeux cet enlèvement.  Il rima son regard sur l'autre voiture garée devant eu, où dormait sa nièce en compagnie de Mina. Le chauffeur attendait leur signe pour démarrer tous  ensemble. 

- Démarre ! 

*** premier jet ***

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now