Chapitre 31 - Dugan II

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Puis lentement, le visage rond aux joues rebondies de sa nièce s'immisça dans ses pensées. L'image de Rose avec son joyeux sourire et son regard azur, blottie dans les bras de Zahra qui la choyait de câlins, en cet après-midi dans son appartement à paris, concurrença une place au milieu des tristes souvenirs. Et comme par magie, la douceur de cette après-midi revint à lui, caressent son âme endolorie, apaisant ses tourments et le remplissant petit à petit de quiétude. Suffisamment, pour avoir de la force en lui pour retrouver un semblant de paisibilité et un grain de sérénité. Certes, ce fut un calme momentané, mais qui lui permet de quitter cet air sombre et renfrogné. Il se souciait surtout pour la jeune femme, qui dorénavant était des siens et méritait plus que tous d'être traitée avec égard. Surtout après ce qu'il lui fit subir en la ramenant à son insu dans son pays.

Qu'elle parvienne à reconsidérer la situation et à réécouter ses arguments était son plus grand souhait en cet instant. Car en dépit de sa capacité à la garder au pays le temps qu'il faut jusqu'à ce que toute menace soit éliminée, son besoin de la convaincre et la persuader de rester de son plein grès était beaucoup plus fort. Non seulement pour qu'elle adhère à son protocole de protection en tout consentement mais il ne voulait pas la voir triste ou dépitée à cause de lui. A se demander comment avait-il développer un sentiment protecteur aussi fort, à l'égard de la jeune femme, alors qu'il ne l'avait côtoyé que depuis quelques jours ? Dugan se posa la question cependant il ne chercha pas plus loin sa réponse. A ses yeux, le devoir envers la mère de sa nièce et la culpabilité de les avoir trainé ainsi justifiaient ce sentiment.

Maintenant qu'il repensait à elle, il se demandait si elle boudait encore, si elle avait mangé ou si elle était restée enfermée dans son cocon à ruminer sa situation. Ne se sentant aucunement d'aplombe pour gérer une éventuelle nouvelle attaque de sa part, il pria pour la retrouver plus calme. Il était capable de faire face aux pires épreuves et d'éliminer ses pires ennemis et le voici réduit à appréhender la réaction d'une femme.

Par précaution et afin de se préparer mentalement, il sortit son téléphone pour s'enquérir de la situation à l'auberge. Au passage, il vit les innombrables appels manqués de sa mère et se promit de la contacter dès qu'il aurait fini avec Arun.

- Dugan, enfin ! Fit Arun dès qu'il raccrocha.

- Bonjour Arun !

- Alors ?

- Fructueux. Nous en parlerons après. Et de ton côté ?

- Calme. Zahra a déjeuné avec nous et elle est en ce moment au côté est du jardin avec la petite et Mina.

- Avec Mina ?!!! S'exclama-t-il tout surpris.

- Tout à fait, il parait que les deux s'entendent bien.

- Intéressant ! Dit-il en repensant à la réaction de la jeune femme quand il avait évoqué Mina.

- Oh, oui ! Mais je ne suis pas étonné. Avec les femmes tu peux t'attendre à tout.

- Tant mieux, répliqua-t-il en entendant les bipes d'un deuxième appel, puis ajouta, je serai là dans quelques minutes. Maintenant raccroche ! j'ai un deuxième appel.

Visiblement la patience de sa mère était à sa limite. Il décrocha immédiatement en s'appliquant une note joyeuse dans la voix :

- Bonsoir Ereine !

- Dugan chéri, où étais-tu ? Je t'ai appelé plusieurs fois...

Sa voix lui parvint aussi douce que vibrante d'inquiétude, et elle s'était lancée dans un discours qui ne faisaient que confirmer son anxiété. Dugan aimait sa mère plus que tout et adorait l'écouter parler, cependant quand celle-ci faisait preuve d'angoisse, il s'agaçait. Car toute frustration était néfaste pour sa santé. Alors, il l'interrompit gentiment :

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now