Chapitre 99 - L'assaut

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La mission en elle-même fut un succès. Car une fois en place, tout s'était déroulé comme s'ils n'étaient qu'acteurs, exécutants les instructions prédéfinies du metteur en scène en se conformant à un scénarii monté à perfection. Aucune surprise n'était survenue pour dévier leur plan... du moins jusqu’à encercler les dépravés des Ozdemirs.

Les membres de la famille criminelle étaient réunis dans un salon clos, avec le client, en train de voir les photos des pauvres être mis à la vente. Bien évidemment, ce n'était qu'une étape qui précédait l'essai de la marchandise. Une perversité à laquelle ils n'eurent droit puisqu'ils s'étaient retrouvés entourés d'inconnus cagoulés, les armes pointés sur leurs têtes.

Les deux frères se chargèrent des deux gardes du client, tandis que Savas tira une balle entre les yeux effrayés du client, sans lui donner l'occasion de comprendre ce qui se passait. Ensuite les deux hommes d'Arun ainsi que ceux de Savas reculèrent de quelques pas toujours les armes braquées sur les trois Odzemir et laissant aux autres le soin de leur régler leur compte.

C'était le plan d'exécution minutieusement établi définissant même l'ordre de perrissage de chacun des membres de la maudite famille. Et conformément à leur machination, Arun se chargea de liquider le cousin en laissant Dugan prendre sa revanche en tuant le Baba et son fils. Rien qu'après avoir tiré, et sans la moindre hésitation et avec la froideur d'un tueur aguerri, sur le vieux; Dugan n’offra pas au fils le même sort et s'approcha dangereusement de Gungor.

Jusqu'au là les deux amis, actuellement observateurs, pensaient que leur ami voulait se délecter de la peur luisante dans les prunelles du fils.

Celui-ci devasté par la mort offerte aux siens et qui l'attendait à son tour dans la bouche du révolver qui lui caressait le front, aurait au moins aimé connaitre celui qui allait lui donner la mort :

- Qui êtes-vous ?

Après l'avoir fixé, hésitant entre cliquer sur la détente ou répondre, Dugan céda à la voix démonique qui naquit en lui à cause de ces gens dépravés de moral et de mœurs. Il s'inclina alors vers l’homme à genoux, le dépouilla de son arme qui ne lui servait à rien au vu de celles qui l'avaient en ligne de mire et la rejeta au pied de l'un de leurs hommes. À ce moment, et en voyant Dugan se débarrasser de la sienne, Savas et Arun s'écrièrent en même temps :

- Non !

Mais c'était trop tard, Car le Demir enchaina les bêtises en ôtant sa cagoule en se dévoilant au regard de Gungor. Ce dernier le dévisagea incrédule avant qu'une aversion non dissimulée, mêlée à la douleur ne déformât son visage :

-V... Vouuus !

Dugan le happant violement par le col pour le redresser et le mettre à son niveau, avant de lui répondre avec un sourire cruel :

- Moi !

Avant que Gungor ne placa un mot, le poing de Dugan s'écrasa sur sa mâchoire puis une avalanche de coup s'en suivit, ne laissant à l'autre l'occasion de se remettre du précèdent, qu'il se voyait percuté par un deuxième.

Dugan ne ressentait aucune douleur physique sur ses poings entaillés à force d'écrasement contre le visage de son adversaire, l'unique douleur qu'il ressentait, était celle qui pompait dans son cœur, et hantait ses nuits avec la vision du corps de son père gisant dans son sang, la vie dépouillée de sa sœur, et celle de son frère qui faillit y passer, pour finir avec l'image de Zahra et toutes les perversités que ce salaud prévoyait lui faire subir.

Quant aux autres et pendant que leur ami se libérait de sa souffrance en l'infligeant à l'autre, ils décidèrent d'agir, pour anéantir tout risque au vu du changement opéré sur leur plan initial. Car au lieu de faire une exécution nette, les voilà témoins d'une bagarre haineuse. En concertation visuel, Arun se précipita vers l'extérieur pour monter chercher Zahra.

Dans l'effervescence colérique, Dugan ne vit pas pas le couteau que Gungur avait sortie d'une poche et par lequel, il tenta de le poignarder. Heureusement, le Demir était assez habile pour éviter qu'elle lui transperçât le cou. Mais son mouvement ne fut pas suffisamment rapide pour éviter que la lame ne s'enfonçât dans la partie la moins protégé de son gilet pare-balle, lui entaillant la peau d'une cote droit. Gungor lui adressa le plus pervers des sourires en sentant son coup l'atteindre. Et sachant qu’il allait y laisser sa vie, il voulut toutefois, emporter avec la sienne, celle du Demir.

Dugan, plus fort malgré la légere douleur qu'il ressentit ; empoigna la main de son adversaire, qu'il torda sans pitié en jouissant du cri de l'autre. Et avant qu'aucun des deux n'ébaucha un autre geste, le son amorti d'un tire résonna, après lequel, le corps de l'Ozdemir se figea puis s'éfondra, sans âme au pied du Demir, mettant fin à la bagarre qui aurait pu s'éterniser si Savas n'y avait mis terme.

-Pourquoi ! S'écria Dugan, les yeux en feu.

-Pour ton bien et le nôtre, trancha Savas en l'approchant.

-Ce n'était pas notre accord !

-En effet, comme tout ce que tu viens de faire et n'était pas dans le plan, riposta calmement Savas en lui remettant sa cagoule et son arme.

Dugan promena son regard dans la pièce pour tomber sur les yeux des frères et ceux des hommes de Savas qui le fixaient sans la moindre expression, actuellement que l'effet surprise était passé. Car quelque minutes plus tôt, en découvrant son identité, les hommes inébranlable étaient totalement secoués.

- Grouillez-vous ! Dit Savas en les fusillant du regard.

Et ces derniers se déployèrent à exécuter la suite du plan, en rassemblant les cadavres qu'un van viendrait récupérer dans les minutes qui suivraient.

- Zahra ! S'indigna Dugan, qui avait laissé la haine le submerger.

- Elle te rejoindra dans la voiture.

Savas écarta le gilet pare-balles pour examiner la blessure saignante de son ami.

- Ça ne te tuera pas mais tu dois la traiter au plus vite. Vas dans la voiture, Zahra et Arun te rejoindront et n'enlève ta cagoule qu'une fois éloigné de la maison, lui dit ce dernier en lui rappelant sa gourde.

Dugan hocha la tête en reprenant ses esprits. Bizarrement, et mis à part ce détail consistant à exposer son identité aux autres, il n'éprouvait le moindre remord quant à son comportement brutal. Car oui, il admettait avoir pris son pied dans le mal qu'il avait infligé à l'autre. Et était même prêt à payer le prix si cela se devait.

Il lança un dernier regard haineux aux corps entassés de ses ennemis, ne cachant ni sa satisfaction ni son soulagement de vois ses êtres exterminés et hors d’état de nuire. Ensuite, il remit sa cagoule et quitta la pièce..

*** Premier jet ***

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now