Chapitre 50 - Journée fructueuse

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***

Salon
22 H

Ce soir, après le dîner Zahra libéra Azli, en rassurant cette dernière qu'elle pouvait s'occuper de sa fille sans aide, au moins de temps à autres. Toutefois, elle avait convenu avec elle de revenir le lendemain, à six heurs. Ainsi, elle pourrait commencer à pratiquer son sport. Et le compromis parut convenir à Azli.

Il était vingt-deux heures. Zahra ne pouvait trouver le sommeil, de joie et d'excitation. Aussi, son esprit était préoccupé par sa situation et essayait de trouver un moyen pour avouer le plutôt possible la vérité aux Demirs.

Elle était ainsi descendue au salon, dès que Rose s'était assoupie, en emportant avec elle son ordinateur, sa tablette, l'écoute-bébé que la nounou avait sorti de sa deuxième valise.

Après avoir répondit à quelques mails et demander la prolongation de son congé, elle écrit un message spécial à Chris, l'adolescent avec qui elle faisait des progrès considérables et lui promit de l'appeler pour s'assurer de son respect de son programme de rééducation. Elle tenait à le soutenir même de loin pour que la motivation du jeune n'affaiblît pas.

Quand elle finit ce qu'elle qualifiait de devoir professionnel, elle prit sa tablette, et choisi un roman à l'eau de rose pour passer son temps, rêvasser et partager les sensations que ressentait l'héroïne de l'histoire.

Zahra, aurait aimé vivre sa propre histoire d'amour, aussi intense et charnelle que celle qu'elle avait sous les yeux, toutefois dans son cas, celui qui faisait pétiller son cœur de mille étincelles ne pouvait s'intéresser à une personne aussi insignifiante qu'elle. Son unique valeur aux yeux de Dugan émanait de son statut de mère présumée de Rose, une valeur qu'elle perdrait à l'instant même où la vérité éclaterait au jour. Son mensonge risquerait aussi de lui récolter le mépris de toute la famille et spécialement le bel oncle.

Nonobstant, elle était là à l'attendre. Espérant le voir à son retour. Car, à quoi servirait de se mentir, puisqu'elle savait qu'il lui manquait, que le voir ne serait ce que pour quelques secondes la remplira de joie. Elle se promit de rester discrète, de ne rien laisser échapper à son contrôle, mais en même temps, elle était décidée à profiter de tout moment pour le voir et lui parler.

Elle se repositionna plus confortablement dans le grand canapé et replongea dans sa lecture, dévalant chapitre après chapitre. Le temps n'existait plus, sa vie, ses tracas, tous s'étaient dissipés alors qu'elle s'infiltrait de plus en plus dans la vie de Véronique, l'héroïne de son roman en s'incarnant à elle.

***

(Trois heures plus tard)

En s’approchant de son pavillon, Dugan fut étonné de voir la lumière du salon. À deux heures du matin, il ne pouvait imaginer que quelqu'un, et plus précisément  Zahra pouvait veiller aussi tard. Mais peut-être, comme elle avait dit, sa grâce matinale avait perturbé ses routines nocturnes. Possible aussi, qu'elle se soit endormie en oubliant d’eteindre  la lumière. 

Avant de quitter la voiture, et libérer ses hommes qui étaient aussi épuisés que lui, il leur ordonna :

- Prenez la journée de demain et reposez vous !

Les hommes le remercièrent et partirent dès qu’il quitta le vehicule. 

Le travail de ses hommes nécessitait que ces derniers soient en forme. Il ne pourrait leur reprocher une mégarde si lui-même ne leur accordait pas la possibilité de répit et de récupération. Le lendemain, Çelic lui designerait une autre équipe  en attendant que celle-ci soient d'aplombe pour le jour suivant.

Arrivée au milieu du salon, découvrit Zahra endormie sur le canapé. Il hésita à l'approcher et jugea plus judicieux de prendre la direction de son bureau comme il prévoyait, mais ne put résister à la tentation et avança vers elle.

L'ordinateur portable, ainsi que l'interphone étaient déposé sur la table basse. Zahra, tenait dans son bras sa tablette qui allait, au moindre mouvement, glisser et tomber sur le sol.


Il décida de sauver la tablette de l'écrasement et s'approcha plus de la jeune femme, incapable d'ôter son regard de son corps inerte, des mèches qui se dispérsaient sur son visage. Il s'inclina, lui soutira l'appareil en veillant à ne pas toucher sa main.

Dès que sa mission fut accomplie, son regard se reposa sur la jeune femme et fixa intensément ses lèvres entrouvertes et tentatrices. Devrait-il la réveiller, ou la porter à son lit ? Ou bien serait il plus prudent de l'éviter et la laisser là ou elle était. Elle n'était pas un bébé, et pourrait se reveiller à tiut moment et regagner son lit.

Sans s'attarder pour ne pas fléchir, Dugan se dirigea vers son bureau. Il y classa un dossier et rangea son arme dans le coffre-fort. Son arme que d'habitude gardait dans sa chambre, mais avec la présence de Zahra et du bébé, il se devait d’être plus prudent.

Il s'installa dans un fauteuil; totalement, épuisé. Depuis le matin il ne put se reposer. Ils avaient quitté le manoir à sept heure, Arun s'était diriger à son agence au centre d'ankara et lui était allé à l'opposé vers konya, une ville à trois heures de distance du manoir. Une de leurs usines s'y trouvait. Il devait comprendre l'origine d'un retard de fabrication d'une série d'arme destiné à la brigaderie. Après quoi, il avait rejoins Arun pour se réunir avec un des fidèles de Savas.

Une liste des membres actifs des Õdzémir était établie, des têtes à récolter; de tous ceux qui représentaient une éventuelle menace pour les Demir. Enfin, sa journée fut fructueuse.

Il poussa un soupir et quitta la pièce avec l'intention de remonter tout droit vers l'étage en ignorant la jeune femme qui dormait au salon. Mais à peine, il parvint aux escaliers, sa conscience l'assaillit. Ne pouvant la laisser au frais et dans l'inconfort du canapé, Il revint vers elle et s'y pencha toujours hésitant entre les deux alternatives : "La réveiller... La porter..."

Finalement, il l'interpella:

- Zahra...

Aucune réponse.

- Zahra ! Fit-il plus fort.

Un remuement était l'unique réponse qu'il obtint de la jeune femme. Il dut la toucher pour la secouer, tout en l'appelant pour l'extirper de son sommeil profond.

-Hummm !

Enfin, une réaction. Cependant, sa frustration augmenta du contact qu'il eut avec elle; de cette vue qu'elle lui offrait, toute douce, toute belle et à portée de main.

-Réveille toi Zahra, tu dois aller dans ta chambre !

Zahra ouvrit finalement, les yeux, l'endormissement alourdissaient ses paupières la rendant plus désirable que jamais. Dugan ne se doutait pas que son regard à lui était dévorant et brulant. Quand la jeune femme se frotta les yeux, comme si elle avait besoin de s'assurer qu'elle n'était pas en plein milieu d'un rêve. Dugan, s'assied au bord du meuble. Il oublia sa fatigue, sa journée d'enfer et malgré lui, un sourire étira ses lèvres. Et les étira encore plus, en constatant l'état d'étonnement de Zahra qui se confondit dans l'embarras.

        ... À suivre

*** Réécriture et correction ***

Ps :  la suite vers minuit.

Gros bisous 🥰🥰🥰🥰

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now