Chapitre 80 - Le commencement : Chez le ténébreux

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Depuis qu'il s'était couvert les yeux, le jeune Demir n'émit pas le moindre mot. Ainsi, dans l'occultation et durant toute La durée du trajet, qui lui semblait interminable, pendant qu'il bouillonnait d'impatience, son cerveau ne cessa de ruminer tous les évènements de la journée. Il ne pouvait tolérer ne rien savoir sur sa sœur et Mina et ne supportait surtout pas les idées noires qui en découlaient.

Dugan était inconscient qu'il était sujet d'étude pour Sellim. Ce dernier, impressionné par l'audace et la bravoure du bel homme, l'évaluait à sa guise. Ne l'ayant jamais rencontré, il connaissait toutefois la reputation de la famille, et avait déjà vu certaines de leurs photos sur des magazines. Sellim se mit à admirer ce jeune homme, doté non seulement d'une beauté exceptionnelle mais aussi d'une force et d'un stoïcisme qui lui permirent de rester calme malgré la situation. Aucun n'était mieux placé que Sellim pour savoir que personne n'oserait venir chez Savas tout en restant aussi serein. Et bien qu'il ne connaissait pas la raison derrière cette prise de contact si inatendue mais comme son bosse s'en eut douté, il ne pourrait y avoir derrière qu'une motivation de force extrême.

Et en appréciateur, il maintint le silence par respect à Dugan sans se douter que derrière l'apparence trompeuse du jeune homme, il y avait un volcan de colère, d'angoisse et d'appréhension.

-Nous nous approchons, annonça Sellim.

A cette annonce, les sens de Dugan se mirent aux aguets, sentant le ralentissement du véhicule puis son engagement sur, ce qu'il pensait être, une pente. Ensuite, quand la voiture s'arrêta, il ne bougea pas pour autant, et attendit patiemment qu'on l'autorisât à le faire.

La portière s'ouvrit au même moment où la voix de Sellim lui dit :

- Monsieur Demir, nous y sommes. Et vous pouvez ôter votre bandeau !

Dugan se débarassa du couvert et réouvrit ses yeux pour retrouver le visage accueillant de l'émissaire de son hôte. Ce dernier ayant déjà quitté la voiture, l'invita à descendre.

Une fois dehors, le premier réflexe du jeune Demir fut d'arborer un regard sur le lieu. Un immense hall faisant office de garage pour une panoplie de somptueuses voitures, mais il n'y avaientt pas que celles-ci pour occuper la place, des hommes aussi nombreux que redoutables y étaient éparpillés.

- Par ici monsieur Demir, lui dit Sellim en indiquant l'ascenseur.

Il en déduit alors, qu'ils étaient dans le garage d'une villa ou d'un immeuble. Ainsi, il était officiellement dans l'antre du ténébreux. Avant d'accéder à l'habitacle, un homme s'approchât d'eux Dugan, avec un appareil que le Demir connaissait trop bien.

- C'est un détecteur anti-espionnage, clarifa Selim pendant que l'homme scannait le jeune à la verticale.

Dugan se contenta d'hocher la tête,

- Excusez-nous pour autant de prudence, dit Sellim, trop courtois et soucieux du bien être de leur invité.

- Pas de soucis, repliqua Dugan.

Il voulait cette rencontre, et était préparé mentalement à l'assumer. Cependant, le courage était une chose et la peur de l'inconnu en était une autre. Dugan ne pouvait s'empêcher de se demander si Şavas allait être aussi courtois et correct dans son monde que quand ils se côtoyaient au club ? Malgré lui, sa gorge s'enroua en se demandant s'il n'était pas en train de commettre une grosse erreur en venant de lui-même dans l'antre d'un criminel. Cependant, il n'eut pas à s'attarder sur cette pensée quand l'ascenseur s'arrêta au troisième, s'ensuivant du chuintement des portes qui s'ouvrirent sur un immense et luxueux appartement.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now