Chapitre 74 - Et si...

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Chambre de Dugan

Ne perdant pas leur temps, les deux amis s'introduisirent dans la chambre de Dugan. Ce dernier ferma la porte en demandant prestement :

- Alors ?

- Le vieux sera à Ankara vendredi soir, lui répondit Arun en ôtant son blouson qu'il jeta sur un fauteuil.

- son fils le rejoindra samedi pour rencontrer des associés dans un de leurs hôtels de passe, ajouta-t-il en se dirigeant vers de la salle de bain attenante.

Le son du jet d'eau provenant du robinet remplaça la voix d'Arun et en l'attendant Dugan s'affala sur son lit rongé par l'impatience. Ses nerfs soumis à une rude épreuve allaient lâcher quand Arun resurgit dans la chambre, la tête enfuie dans une serviette empruntée dans son armoire, puis s'assit en enchainant :

- Dimanche soir ils recevront un de leur client dans leur villa à Cankaya où ils comptent y séjourner jusqu'au mercredi.

- Autrement dit nous avons trois jours pour faire le nécessaire ?

- Il ne faut pas compter le samedi. Premièrement, nous assistons à la soirée et deuxième nous ne pouvons les attaquer dans un bordel, il y a beaucoup de monde et ce sera ingérable... Le dimanche est aussi à écarter, nous ne savons le genre de client qu’ils auront...

Dugan ne répliqua pas, il suivait le raisonnement de son ami, pensif.

- Il nous reste lundi et mardi. L'homme de Şavas m'a remis une clé USB. Dedans, il y a les plans des maisons des Ozdemirs à Ankara, du moins ceux que nous connaissons. Des hommes de notre ami surveillent déjà les deux lieux et deux des nôtres se joindront à eux à l'approche de la venue du Baba.

- Alors dans moins d'une semaine ! Conclut mystérieusement Dugan

- Tout à fait, confirma son ami, et on finira avec ces crapules pour de bon ! Şavas sera à Ankara dimanche matin et nous propose de se retrouver chez lui à son arrivée.

- Ok, répliqua Dugan l'air préoccupé et distant.

Alarmé, Arun s'enquit :

- ça va ?

- Oui

- On ne dirait pas.

En passant les mains dans sa tête, entremêlant ses cheveux défaits, Dugan défia son ami du regard :

- Un peu angoissé. Normal, non ?

- Le contraire m'aurait surpris, répliqua Arun. Peur, mauvaise conscience... excitation. Mais ce n'est pas comme si c'est ta première fois...

- Je sais...

- Et dit toi, que nous n'avons pas d'autre choix. Si tu ne t'offres pas ton ennemi au déjeuné, tu feras son diner !

- Qui parle ! On ne dirait pas que tu étais dans la police.

Sa pique n'eut aucun effet sur son ami et Dugan la regretta immédiatement. Il n'avait nullement le droit de vider sa frustration sur Arun et s'en excusa immédiatement :

- Excuse-moi Arun !

Ce dernier se cala mollement dans sa place en étudiant son ami :

- Prends tes aises.... Sais-tu pourquoi j'ai quitté définitivement la police ?

- Je sais combien tu as sacrifié pour la famille Arun... et après cette nuit, tu as fait le choix difficile.

- Entre nous, il n'était pas si difficile. Certes, faire des choses en contradiction avec le serment que j'ai prêté me mettait mal à l'aise mais il y avait aussi autre chose.

Bébé à l'improviste...Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon