Chapitre 94 - Enlevement II

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- Le clan Ozdemir!, répéta bêtement Zahra.

Encore une fois, elle redit ce nom, celui de la maudite famille, source de malheur pour les Demirs.

Sa peur qui avait quadruplé à l'entendement du nom de ces mafieux, se transforma en rage qu'elle aurait aimé déchainer, en proférant les pires injures à l'encontre de cette famille criminelle. Mais à part un geignement souffrant du fait qu'elle était actuellement leur captive, Zahra avala la douleur lancinante qui taillait son âme, scalpait son cœur et la déchirait toute entière.

Qu'adviendra-t-il d'elle, que lui voulaient-ils ? Cela ne pouvait être un malheureux hasard qu'elle fût celle que l'on kidnappât. Pétrifiée d'effroi et d'impuissance, la jeune femme s'appliquait à de ne pas fléchir ni sombrer dans une crise hystérique.

Pendant que Zahra se démenait intérieurement, elle perçut Ivana entrain de l'observer obscurément. Bizarrement dans son regard indéchiffrable, la jeune femme n'y vit pas que la froideur qui devrait distinguer une femme de son genre, une femme qui travaillait pour les Odzemir, une servante d'une monarchie de mal.

La jeune ferma les yeux en visualisant le visage de sa tendre Rose, et les larmes se déferlèrent en s'imaginant ne plus jamais la revoir.

"Rose ! S'écria-t-elle, au moins je sais que tu es en sécurité, avec ton papa", se conforta Zahra.

"Mon dieu, sauvez-moi ! " pria-t-elle avec espérance.

"Dugan ! Arun !", Son âme cria les noms de ceux qui pouvaient lui venir en aide. "N'avaient-ils pas sauvé Nimet et Mina du même sort dix ans auparavant ?!", se rassurera-t-elle pour ne pas se laisser glisser dans le désespoir, pour garder tête à ce qui va venir.

Ou bien trouverait-elle souffrance dans cette maudite maison. Subséquemment à cette pensée lugubre la jeune femme réouvrit les yeux pour revoir la pièce dans laquelle elle était enfermée.

Elle navigua son regard craintif en investigation du lieu, partant du grand lit moelleux à la commode coiffeuse en bois peint en blanc et marron et dotée d'un grand miroir rond et amovible. Devant ses yeux se trouvait une porte et une deuxième était à sa droite. Il y avait aussi des rideaux baissés, et les battements de son cœur s'accélérèrent en pensant à la fenêtre que le tissu dissimulait. Ses pensées percées à jour par la femme, furent anéantis brusquement quand cette dernière lui deconseilla :

- N'y pense surtout pas, puis avec un sourire narquois Ivanna ajouta, sauf si tu te crois capable de passer à travers le grillage forgé.

Après quoi, la femme se lança dans un rire méchant.

- Que me voulez vous ? Demanda Zahra en rassemblant ses esprits.

Ivanna revint s'asseoir sur le lit.

-Moi ? Rien. Tu es là pour Güngör !

Le regard effrayé de Zahra s'enquit muettement sur l'identité de ce Gungor, maudit Gungor. Ivanna ne la fit pas languir et lui expliqua :

- C'est le fils du Baba, le chef des Odzemirs.

- Mais que veut-il de moi !

La main d'Ivanna, effleura doucereusement son menton, la faisant sursauter. Puis s'en saisit fermement le menton en plongeant son regard gris glacial dans celui de la jeune femme.

- Que voudrait un homme d'une femme... jolie et fraiche comme vous ?

Se réjouissant sadiquement de la protrusion oculaire terrorisée de Zahra, elle ajouta :

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now