Chapitre 53 : Accord

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***

Impatiente de filer, elle tenta de contourner Dugan pour emprunter les escaliers. Mais ce dernier lui barrait le chemin. Il refusait de bouger, tant qu'il n'était pas encore à bout de son propre combat intérieur et devait se décider, ou bien à la laisser partir dans son état dépité ou à mettre au clair cette situation pour éviter de la faire souffrir.

- Peux-tu t'écarter s'il te plait ? Je suis fatiguée.

- Non !

"Non ! Mais ça va pas ! ", elle n'extériorisa pas cette exclamation et se contenta de le tancer du regard. Un regard qui ne semblait pas faire effet. Le pire était que sa contention, qui risquait de la lâcher à tout moment, ne trompait pas Dugan qui était convaincu qu'elle voulait l'esquiver pour aller pleurnicher sur son oreiller. Et ce n'était pas ainsi qu'il souhaitait la voir achever sa nuit.

-Que cherche tu Dugan ? À m'humilier plus ? J'ai eu ma dose pour ce soir. Alors...

Dugan lui agrippa le bras violemment.

-Je ne m'éprouve aucun plaisir à te voir ainsi, ni à te mettre dans l'embarras Zahra ! Lui dit-il

-Alors, pourquoi ?

- Tu n'as toujours rien compris ou bien, tu refuses de voir la réalité en face ?

" De quoi parles-tu ?", s'enquit-elle silencieusement en braquant sur lui son regard éploré et dubitatif.

Elle était intriguée par les propos de Dugan. Ses réactions imprévisibles et changeantes à 180 °, la troublaientt. Néanmoins et en depit de l'incompréhension qu'affichait son visage, aucun mot ne franchit ses lèvres sellées.

Tout compte fait, Dugan desserra sa prise avec la ferme résolution d'être franc, et jouer cartes sur table avec elle. Elle le méritait, et devait comprendre le pourquoi de son comportement. Pour cette fois-ci, et uniquement cette fois, il lui fournirait toutes les explications pour élucider sa confusion.

-Il est temps que nous ayons une discussion franche Zahra ! Je préfère que nous allions dans mon bureau pour parler posément et calmement.

Ensuite, il lui désigna le chemin à suivre et attendit qu'elle ébauchât un premier pas pour s'assurer de son consentement.

***

Installés, chacun dans son fauteuil, les deux adultes gardèrent le silence pour quelque temps. Dugan préparait son discours sans détacher son attention de la jeune femme. Et cette dernière avait baissé une tête morosse sur ses mains qui reposaient sur ses genoux et dont les doigts s'entremêlaient nerveusement appréhendant ce qu'il allait dire.

Enfin, il se décida à parler :

- Je ne peux nier le fait, que tu me fasses de l'effet Zahra.

Son annonce arracha la jeune femme à son enfermement, et releva vers lui un visage ébahi.

- Depuis, que je t'ai rencontré, j'éprouve en ta présence un sentiment de paisibilité qui m'est étranger. Ta personnalité et ta manière de faire avec Rose m'épanouissent et me remplissent de gaieté..., sa main se posa spontanément sur son torse, exactement à l'endroit ou battait son cœur, car c'était cet organe qui lui envoyait ces signaux de joie à chaque fois, qu' il la voie.

Ayant suivi son geste, les yeux de Zahra restèrent suspendus à cet emplacement. Dugan ne se laissa pas distraire et continua :

-Et j'aurais tant esperé que les choses s'arrêtent ici. Mais je ne peux ignorer le désir que tu éveilles en moi, et c'est ce même sentiment qui me met en colère ! Cette fois-ci, le regard boulversé de Zahra se planta dans le sien, pendant qu'il continuait son explication. Ma colère est dirigée contre moi-même. Mais je ne peux te rassurer que tu n'en récolteras pas les frais avec moi !

Elle déglutit péniblement et osa demandé :

- Qu'est-ce que tu essaies de dire Dugan ?

- Ce qui s'est passé entre nous; et ce que tu viens de me déclarer, a semé le chaos total en moi. Mais je refuse de céder à la tentation ! Tu comprends ?

"Non, je ne comprends pas" dirent ses yeux.

- Je ne veux pas te faire du mal Zahra. Je te conseille de te tenir à une bonne distance de moi, pour notre bien à tous... Si nous étions dans des circonstances normales, je t'aurais renvoyé en France ou je me serai éloigné en attendant ton départ. Mais là, nous sommes obligé de nous côtoyer chaque jour, je suis obligée de vous protéger, de vous avoir sous les yeux, toi et Rose.

il s'arrêta en attendant une réaction d'elle, mais tant qu'elle restait muette, il reprit :

-Mon unique armure pour tenir le coup sera de transformer le désir en agressivité. et tu en subiras les conséquences, comme ce qui vient de se produire dans le salon.

Les choses s'eclaircissaient petit à petit dans son esprit.

Puis d'un air menaçant, Dugan clarifia :

- Autrement dit, tu me touches, je te mords !

Abasourdie par cette déclaration empoisonnée, Zahra resta sans voix ! tandis que Dugan ne comptait pas s'arrêter la. Il allait même lui exposer les raisons qui le poussait à refuser cette intimité entre eux. Ainsi, il aurait la conscience tranquille.

- Pour Egan, je ne suis pas uniquement, un grand frère. Il a ouvert les yeux sur moi, me substituant à notre prère. Et ceci depuis le vivant de ce derner, qui était très occupé sur plusieurs front durant l'âge tendre d'Egan. Depuis, c'est toujours vers moi qu'il va quand il est confronté à des difficultés, souhaite de l'aide ou veut un conseil...

- C'est à ton honneur. Dit elle.

- Mais de quel honneur tu parles après ce que nous venons de faire !

- La...

- Laisse moi finir ! Si toi tu n'aimes pas Egan, n'oublie pas, que moi je l'aime. Que son bonheur et son bien passeront toujours avant les miens.... Enfin, ce que j'essaie de te dire, c'est que nous deux, c'est impossible. Et je te demande de te contrôler !

- Je te rappelle que c'est toi qui m'a embrassé ! Lui cria-t-elle, à bout de nerfs, en refusant qu'il rejette toute la responsabilité sur elle.

- Comme si je risque de l'oublier ! Retorqua-t-il fermement.

- Sommes nous d'accord !

- Tu crois qu'en agissant ainsi, moi et Egan nous nous remettrons ensembles ?!

- Il m'a suffit de vous observer hier durant le diner, pour remarquer que tu n'éprouves la moindre attirance envers Egan. Je me suis même demandé comment vous avez pu coucher ensemble sans...

Voyant qu'il mettait mal à l'aise Zahra, il interrompit sa réplique.

- Alors, je ne crois rien... Je tiendrai ma promesse, tu ne subiras aucune pression, en tout cas pas de ma part. Dès que le danger sera fini, tu rentreras à Paris, Egan te rejoindra dès qu'il se sentira en état de voyager pour reconnaitre sa fille et pour changer son nom de famille.

- C'est clair ? La questionna-t-il, désireux de lui retirer une promesse.

On ne pouvait être plus claire. Mais elle refusait de l'admettre.

- Egan ne m'aime pas !

- Egan a couché avec toi. Il a même oublié de se protéger et te protéger. Cette bétise impardonnable ne peut être commise que s'il s'était tellement entiché de toi... Et je refuse de débattre sur ce point !

Zahra se contenta de baisser la tête, dépitée.

-S'il te plait, Zahra, ne me rend pas la vie dure. J'ai d'autres chats à fouetter et je ne veux disperser mes efforts. Je peux compter sur toi ?

Pourrait elle lui en vouloir d'être aussi aimant, dévoué et honnête. Au contraire, son admiration envers cet homme ne pouvait que croitre. A ses yeux, il vallait la peine qu'elle se batte pour lui, et comptait tenter sa chance pour le meilleur comme pour le pire. Mais elle attendrait de lui dire toute la vérité.

Pour le moment, elle consentit à sa requête et lui répondit :

- Oui Dugan !

*** premier jet : réécriture et correction à faire ***

-Oui.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now