Chapitre 65 - Dans tes bras

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Malgré qu'il ait donné plusieurs coups sur la porte entrebâillée, aucune réponse ne lui parvint. Dugan décida donc de la pousser et de pénétrer dans la chambre de Zahra, ou découvrit celle-ci, au milieu de son lit, recroquevillée sur elle-même en position fœtale.

Il mit Rose dans son berceau, la couvrit soigneusement, puis avança vers le grand lit, pour voir la maman de plus près. La jeune femme qui s'était allongée après sa dure journée et sa longue discussion avec Arun, était endormie. En dépit du fait, elle fut déchargée d’un énorme fardeau, qu'Arun était plus que noble et généreux dans sa décision vis-à-vis d'elle, mais après le départ de ce dernier, elle s'était sentie dépouillée de toute force. En se soulageant de toute la tension et l'angoisse de la journée atteignant, elle sentit en même temps, sa vitalité la quittait. Ainsi, elle s'était assoupie en pensant à Dugan et à sa réaction le jour où il découvrirait la vérité.

Ce même homme qui s’accaparait ses pensées, et de qui elle se souciait, l'observait actuellement, alors qu'elle dormait, avec les bras croisés comme si elle se câlinait, elle-même. Même dans son sommeil, ses traits étaient tirés et son visage était livide. Ce qui ne manqua pas d'inquiéter Dugan. Et celui-ci l'arpenta du regard, s’appercevant qu'elle portait encore ses vêtements du jour, une robe kaki à demi manche qui normalement lui arrivait aux genoux, mais qui en ce moment ne couvraient même pas la moitié de ses cuisses.

A nouveau, il se sentit mis à l'épreuve. Et il fut incapable de détacher son regard de la peau dénudée de la jeune femme. Et bien qu'il aurait souhaité déguerpir du lieu, son cœur qui s'était, à la vue de la jeune femme fragile et triste, refusa de s'en éloigner. Il culpabilisait de l'avoir déraciné ainsi, de l’avoir arraché à son existence paisible. Il s'en voulait de ne pas pouvoir lui offrir son épaule, la soutenir et la consoler. Et surtout, il maudissait cette situation où parmi tous les hommes, elle s'enticha de lui et où parmi toutes les femmes, il eut ce faible incroyable pour elle. Pouvait-il se permettre de lui dire qu'elle lui manquait, que les simples papotages qu'il voudrait encore partager avec elle un papotage anodin, et aimerait à nouveau revoir ce sourire  qu'elle lui offrait avant l'incident de cette soirée lui.

Il la fuyait, pourtant dès qu'il la voyait, il espérait. Dès qu'elle l'ignorait, il se renfrognait. Encore maintenant, au lieu de se retirer inconito, Dugan se résout à rester. Car, s'il ne pouvait passer avec elle du temps quand elle était réveillée, car sur leur tête planait ce malaise de ce qu'ils n’avait le droit d'éprouver, il pouvait au moins s'accorder quelques minutes pour la contempler durant son sommeil.

Dugan s'inclina doucement pour tirer la couverture sur la partie dévoilée du corps de la jeune femme, un acte de prudence pour se prémunir de la tentation. Puis, sans réfléchir, il s'allongea sur le bord du lit, enjoignant les mains entre ses cuisses pour ne pas se permettre de l'effleurer et en reposant la tête sur l'extrémité d'un oreiller, imprégné des fragrances du parfum de Zahra, il baissa les paupières en inspirant une belle bouffée de l’odeur capiteuse, puis les réouvrit pour contempler la jeune femme dans son sommeil.

Si Arun se retrouvait en se noyant dans sa musique, lui s'apaisait en présence cette femme. Elle avait sur lui, cet effet magique et tranquillisant. Son regard bleu glissa sur le beau visage de Zahra et il s'abandonna, tel un adolescent, à cette sensation rare de bien être en s'imaginant la tenir dans ses bras pour une longue et belle étreinte.

***

(Quelques temps plus tard)

Depuis un moment, Dugan percevait des mouvements, mais se refusait à ouvrir les yeux, et nonobstant le rebondissement du lit il persistait à les garder fermés, voulant encore et encore savourer cette quiétude d'âme et de corps, en se délectant de cet effluve de bonheur qui remplissait ses narines. Mais quand quelque chose l'effleura, une caresse légère sur son front, il sursauta brutalement, en se redressant sur le coude, tout en écarquillant des yeux.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now