chapitre 30 : Dugan I

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Bonjour,
Me voilà de retour. Je tiens tout d'abord à vous remercier de vos messages de soutien et vous informer que la petite se porte actuellement comme un charme. Mille mercis à toutes et à tous et que dieu vous protège.
J'espère que ce chapitre vous plaira et je promets un deuxième pour, au plus tard, demain.

Bonne lecture 😙😙😙

Delilah.

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- Partons, ordonna Dugan à ses hommes dès qu'il s'assît dans la voiture.

Ses hommes s'exécutèrent immédiatement. Et alors que les voitures se mirent en marche, il baissa la vitre de sa fenêtre et en sortit l'avant-bras puis agita la main en signe d'adieur, une dernière salutation, destinée à Savaş et la jeune femme qui se tenait près de lui. Il ne manqua pas le regard perçant de son hôte et le savait soucieux de son était. Car en dépit de tous ses efforts pour rester stoïque afin de ne rien laisser apparaitre de son trouble, Dugan fut trahi par l'assombrissement de son regard et la dureté qui timbra sa voix, habituellement calme.

Les yeux, rivés au rétroviseur, se fixèrent sur la jolie rousse qui ne s'était pas départit de son sourire éclatant depuis leur rencontre, elle était tout simplement agréable et surtout inconsciente des sentiments ambivalents qui s'arrachèrent l'âme de Dugan ou moment où ses yeux s'étaient posés sur elle. Si seulement elle ne l'avait pas replongé dans l'obscurité de ses souvenirs, il se serait même laissé emporter par son allégresse attendrissante. La jeune femme était tellement dans l'incapacité de maitriser son enthousiasme que son élan de spontanéité innocent était indomptable. Quand bien même il se força à ne voir que la partie lumineuse de la situation, de se dire que c'était beau de la revoir, mais la géhenne qui se rappela à lui était plus que douloureuse, intolérable et l'engloutit dans un précipice de tristesse sombre et lugubre.

Plus la distance les séparant grandissait, plus les deux silhouettes devenaient floues puis se rapetissaient jusqu'à disparaitre, contrairement au démon haineux qui l'habitait. Non, celui-ci ne déguerpirait plus, tant qu'il se nourrissait du fond obscur de son maitre, de sa rage et de sa soif à la vengeance et à la mort. Dugan ferma les yeux et adossa son crâne à l'appui-tête de son siège ne sachant s'il souhaitait fuir sa douleur, ou bien l'embrasser pour attiser encore plus ses désirs dévastateurs.

***

Durant les six heures passées chez Savaş, plus précisément les dernières soixante minutes qu'ils passèrent à la cave, à écouter les aveux enregistrés de Bora, à voir ce dernier devenu plus que docile et surtout volontairement disposé à collaborer en les renseignant suffisamment sur les Özdemirs, Dugan vit son calme se volatiliser petit à petit. Chaque minute qui s'écoulait emportait avec elle une partie de son impassibilité, un peu de la bribe de paisibilité qui lui permettait de subsister. Et à la place, grossissait la résonnance de la vengeance. Celle-ci prit possession de son esprit et se transforma en une animosité effusive et avide qui se déversa en lui amplifiant sa rancœur et sa haine véhémentes contre les Özdemirs.

L'attentat à la vie d'Egan n'était pas l'unique responsable de l'ébranlement de Dugan, ni les informations détaillées qui leur avaient fournies. Ce fut cette rencontre surprise que Savaş lui avait réservé à l'heure du déjeuner qui le troubla au plus profond de son âme. Son ami était loin de deviner à quel point, il en serait touché. Savas pensait surtout bien faire, imaginant à tort que Dugan allait être apaisée par la vue de la jeune femme qu'ils avaient sauvé dix ans au paravent, qui n'était à l'époque qu'une enfante de douze ans. Lui-même étant fier et heureux de constater comment elle avait grandi pour devenir une femme belle et instruite et souhaitait faire partager cette sensation avec Dugan.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now