Chapitre 112 - L'autre amoureux (II)

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Elle se blottit dans les bras d'Arun en repensant à son retour. Il était revenu après la perte de sa petite famille ; un attentat ayant ôté la vie à sa femme et son fils. Arun était dévasté et totalement brisé par la tristesse. Pourtant, rien ne l'avait empêché d'être là ; toujours, omniprésent durant les pires moments des Demir.

Durant dix malheureuses années, Arun – qui avait ses autres chats à fouetter – s'était consacré à la famille, et encore plus à elle. Il l'accompagnait partout durant ses sorties, comme si les autres gardes qui avaient pour mission de l'escorter ne suffisaient pas à assurer sa protection. Elle faisait son shopping, sous son regard ; elle rencontrait ses copines, tandis qu'Arun était installé à une table à proximité. Ce n'était qu'au moment où il jugea que Çelik était prêt qu'il entreprit de lui déléguer la mission de sa vie. Et ce fut à partir de ce moment, où sa présence se faisait de plus en plus rare, que la jeune femme se rendit compte du vide dû à son absence, puis ce fut le sentiment de manque qui s'emparait d'elle chaque fois qu'Arun n'était pas dans les alentours et à portée de vue. L'envie et la hâte de regagner la maison avec l'espoir secret de retrouver Arun à l'un des repas familiaux avait alerté la jeune femme.

En réalisant que son regard envers le brun avait changé et que des sentiments autres que ceux qui étaient destinés à l'ami du grand frère et qui allaient au-delà de la gratitude avaient pris place dans son cœur, la panique s'était emparée de Nimet. Bien évidemment, elle avait nié et refusé ses propres sentiments et avait férocement repoussé Arun quand il lui avait révélé ses sentiments et voilà qu'elle était nichée dans ses bras, amoureuse comme elle ne l'avait jamais été.

En sentant ses bras se refermer autour d'elle, elle laissa échapper un soupir de soulagement et nicha sa tête contre sa poitrine, blottie dans son cocon de sécurité. Arun était là, comme toujours. Il était son soutien, sa protection et, dorénavant, son amour.

On ne saurait dire combien de temps ils étaient restés ainsi enlacés. Arun n'avait pas cessé de caresser affectueusement le dos de sa bien-aimée. Il était heureux de la tenir dans ses bras, satisfait de son abandon et de ce nouveau lien qui s'affirmait entre eux deux.

Dans ses bras, Nimet, et au creux de son cou, n'avait pas pu retenir ses larmes qui avaient coulé à flot, entraînant avec elles sa tristesse, sa honte et sa culpabilité. Durant ce temps, l'homme s'interdit de réagir, donnant à sa bien-aimée l'occasion de s'exprimer et de se vider de ses tourments, et il se contenta de la bercer. Au bout d'un certain temps, Nimet s'apaisa et ses pleurs cessèrent. La jeune femme se redressa et le regarda droit dans les yeux, souriant timidement à travers ses larmes encore humides. Elle était heureuse d'en être arrivée là et prête pour son amour.

Arun embrassa ses larmes, ses douleurs et ses tourments avec une tendresse indescriptible. À présent, il était comblé de savoir que leurs sentiments étaient réciproques. Et, lui qui jusque-là s'était contenté de la dorloter, ressentait son désir grandissant. Il ne pouvait plus résister au souffle de la respiration chaude de Nimet ni au contact de sa poitrine contre son torse et, qui l'allumait dangereusement....

En espérant calmer ses ardeurs, le beau brun cessa momentanément ses caresses, mais il était conscient de la présence féminine contre son corps. Et, quand Nimet remua en inhalant une bonne dose d'air empreint de ses fragrances viriles et ne put s'empêcher de gémir de bien-être, le beau brun resserra son emprise sur sa taille en la collant contre lui, en lui faisant sentir son désir dévastateur.

- Nimet, chuchota-t-il.

- Hum, répondit la jeune femme.

- Si tu restes dans mes bras, sais-tu où ceci nous mènera ?

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now