Chapitre 57 - Une journée loin du manoir I

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Jeudi 29 mai
6 h 15

Réveillée depuis plus d'une heure, Zahra avait déjà enfilé une tenue sportive et attendait patiemment l'arrivée d'Azli. Entre temps, elle avait appelé son frère, puis sa nièce à laquelle elle souhaita bonne chance pour son dernier examen sans oublier de lui rappeler leur accord.

Son plus jeune patient, Chris, eut aussi droit à son attention. Elle s'était faite la promesse d'aider et soutenir ce jeune jusqu'au bout. Et puisque le lendemain, l'adolescent entamerait une nouvelle série de séances de remise en forme, avec un de ses collègues, elle avait tenu à le rassurer.

Actuellement, elle contemplait le jardin du haut de son balcon en repensant, joyeusement au programme de sa journée, qu'elle allait passer loin du manoir. Sa joie fut néanmoins réduite, dès qu'elle aperçût les deux véhicules blindés qui se dirigeaient droit vers le pavillon. Et, elle qui tout naïvement pensait qu'elle allait arpenter les ruelles de l'ancienne ville' en compagnie d'Arun, comme tout touriste anodin, elle allait devoir supporter la compagnie des gardes et certainement devoir se plier aux contraintes sécuritaires.

Et comme toujours, il suffit d'une première pensée négative pour que les autres débarquent en chaîne. A commencer par Dugan et leur situation compliquée, mais aussi et surtout, la nuit agitée qu'elle venait d'expérimenter. Fort heureusement, elle n'eut pas à s'attarder sur le sujet. Le bruit d'ouverture de la porte lui annonça l'arrivée d'Azli. Ainsi, elle quitta sa place et revint au milieu de la chambre, à la rencontre de la femme qui marchait sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller Rose.

Azli lui adressa un sourire navré, en la saluant dans un chuchotement :

- Bonjour, et excusez-moi, je vous ai laissé attendre !

- Bonjour Azli. Et t'inquiète, tu es à l'heure. La rassura Zahra avec un gentil sourire.

Elle fit ensuite signe au berceau de Rose et ajouta :

- Elle a pris son biberon et s'est réendormi. Bon, je file. Et Merci beaucoup Azli. Ton aide est précieuse.

- Je vous en prie, c'est mon travail. Lui répondit la femme, en s'installa sur un fauteuil pas loin du berceau de la petite

- En tout cas merci.

Sur ce court échange, Zahra se dirigea vers la porte tout en étant tentée de faire un dernier passage dans le dressing pour se mirer encore un fois mais renonça à l'idée immédiatement, en haussant les épaules, impuissamment et désespérément. Se regarder en miroir, critiquer la tenue dont elle n'était pas satisfaite ne changerait rien. Car satisfaite ou pas, il n'y avait pas d'autres alternatives. Les deux survêtements sont au lavage. Et elle devait s'estimer heureuse que celui qui avait emballé ses vêtements lors de son enlèvement, eut la sympathie d'intégrer quelques pièces sportives.

Elle referma doucement la porte derrière elle en se répétant qu'à l'heure qu'elle était, il n'y avait aucun risque de tomber sur les occupants du manoir. Puisque depuis qu'elle avait entamé sa routine, et à part Azli, elle n'avait rencontré aucune âme qui bougeait dans le pavillon ni dans la partie du jardin dans laquelle elle pratiquait son sport. Exception faite des gardes éparpillés partout dans le domaine. Mais ces derniers se faisaient tellement discrets qu'on ne pourrait soupçonner leur présence.

Mais bizarrement et en se dirigeant vers les escaliers, la jeune femme s'étonna d'avancer, aux pas de loup. Craignait-elle de croiser Dugan ?! pourtant, elle savait que ce dernier quittait la maison un peu plus tôt. Alors, elle imputa sa paranoïa sur sa nuit tourmentée durant laquelle l'oncle de sa fille avait envahi ses rêves. Rien que, le fait qu'il avait hanté ses rêves ne signifiait nullement qu'il allait surgir devant elle.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now